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SÉMINAIRE « La photographie dans le monde arabe : histoire, conservation et pratique contemporaine »(photo)

À l’occasion du Mois de la photographie, un séminaire sur la photographie dans le monde arabe, organisé sur une journée et demie (hier lundi et aujourd’hui mardi) par la Fondation arabe pour l’image, le musée Nicéphore Niépce et le Centre culturel français, réunit à la salle de conférence de la Mission culturelle française, rue de Damas, des spécialistes libanais et étrangers : photographes, archivistes, documentalistes, vidéastes et marchands de photos de collection. Une rencontre dont le but principal est de dresser un état des lieux du patrimoine photographique de la région. Un thème intéressant tant pour les gens du métier que pour les photographes amateurs. Hier lundi, Sylvie Aubenas, Serge Plantureux et Akram Zaatari ont développé chacun une manière d’envisager l’histoire de la photographie au Proche-Orient. Sylvie Aubenas, qui s’occupe des collections photographiques de la Bibliothèque nationale de France, a déroulé, projection de diapositives à l’appui, les différentes phases de la photographie «orientaliste», des daguerréotypes au début du XIXe siècle aux tirages argentiques du début du XXe siècle, en passant par les calotypes (négatif papier, procédé mis au point en 1841). «Ce n’est pas un hasard si les premières photographies reproduisaient surtout des sites antiques, les photographes, à l’instar de Maxime Du Camp ou Louis Vignes, étaient alors envoyés en mission archéologique dans la région», indique Mme Aubenas, qui est par ailleurs l’auteur d’un très bel ouvrage, édité par la Bibliothèque nationale de France et intitulé Voyage en Orient. De document scientifique, la photo d’Orient devient support artistique, comme c’est le cas par exemple d’Albert Goupil qui accompagne son beau-frère, le peintre Gérôme, dans un voyage à travers l’Égypte, la Syrie, le Liban et la Palestine, et dont les clichés de paysages, de décors et de figures typiques serviront de modèles aux tableaux orientalistes de l’artiste. «À partir de 1860, les ateliers commencent à s’installer sur place. L’exemple le plus frappant est celui de Félix Bonfils. Ils produisent de grands tirages, ancêtres des cartes postales, censés correspondre au goût des voyageurs : paysages et portraits stéréotypés». Vers cette époque, avec l’apparition du tourisme à proprement parler dans la région, naissent les albums photographiques comprenant des tirages et un texte imprimé. «Ces albums – d’une cinquantaine de planches – étaient réalisés par des photographes installés en Orient et commercialisés par des maisons d’éditions en Europe», signale Serge Plantureux, marchand de photographies anciennes. Axant son intervention autour de «La figure du collectionneur orientaliste», M. Plantureux a distingué entre les collectionneurs contemporains et ceux qui, dans les siècles précédents, passaient commandes de photos orientales. Parmi ces derniers, les administrations, comme celles de l’Empire ottoman, qui recherchaient certaines photographies pour leur qualité de document preuve. «Les techniques de conservation ou la confrontation aux modèles» (la question du musée de la photographie dans le monde arabe ou tout simplement quelle collection pour cette zone : les conditions spécifiques du Moyen-Orient et les solutions de conservation rationnelles des collections) ont été également débattus au cours de la première journée du séminaire. Les interventions se sont succédé. Ainsi, Zeina Arida et Akram Zaatari ont fait part de «L’expérience de la Fondation arabe pour l’image» (FAI). Thierry Gervais a donné l’exemple d’«Une institution : la Société française de photographie» (SFP). Alma Salem Kardous et Mohammed Zahabi ont présenté «Deux institutions : l’Ifapo et l’Ifead-Damas, Syrie». Et Anna Czajka a parlé de « La préservation des photographies dans des collections diverses ». Au programme de demain mardi 4 juin (de 9h à 12h30) : «Les pratiques contemporaines de l’image dans le monde arabe», avec les interventions de : Jean-Luc Moulène : «Parcours personnel et réflexion sur la photographie et l’espace public». Randa Shaath : «La photographie contemporaine au sein du monde arabe : les difficultés d’exposer». Et : Akram Zaatari, «La recherche photographique aujourd’hui». Signalons par ailleurs que le photographe Jean-Luc Moulène présente, jusqu’au 28 juillet sur la place de Bab el-Saray à Saïda, une exposition intitulée Les heures immobiles de Bab el-Saray. Il s’agit de clichés de la ville de Saïda, qu’il a pris lors d’un séjour l’année dernière. Z.Z
À l’occasion du Mois de la photographie, un séminaire sur la photographie dans le monde arabe, organisé sur une journée et demie (hier lundi et aujourd’hui mardi) par la Fondation arabe pour l’image, le musée Nicéphore Niépce et le Centre culturel français, réunit à la salle de conférence de la Mission culturelle française, rue de Damas, des spécialistes libanais et...