ÉMIRATS - Le coût du gazoduc est estimé entre 8 et 10 milliards de dollars Dolphin Energy à la recherche d’un nouveau conseiller financier (photo)

La société Dolphin Energy Limited (DEL) a annoncé hier qu’elle choisirait dans les prochaines semaines le remplaçant de Credit Suisse First Boston (CSFB) comme conseiller financier de son projet gazier de plusieurs milliards de dollars. « Quel que soit notre choix, il sera soutenu par nos partenaires ainsi que par les créanciers sur les marchés financiers régional et international », a déclaré le directeur de DEL, Khaldoun al-Moubarak. « La CSFB a réalisé un excellent travail au cours des quatre à cinq mois avec nous, et nous avons décidé de nous séparer amicalement », a-t-il ajouté. Selon le bulletin spécialisé Middle East Economic Survey (MEES), dans son édition à paraître aujourd’hui, le CSFB s’est retiré le mois dernier du projet Dolphin en raison de réserves sur « le choix d’Occidental Petroleum comme second partenaire stratégique de DEL » au côté du groupe français TotalFinaElf. « C’est faux », a protesté M. Moubarak après la signature formelle hier à Abou Dhabi de l’accord par cheikh Hamdane ben Zayed al-Nahyane, ministre d’État aux Affaires étrangères et président du conseil d’administration de Dolphin, et par le directeur exécutif d’Occidental Petroleum Ray Irani. Le groupe Offsets des Émirats arabes unis (UOG) avait choisi Occidental Petroleum comme second partenaire stratégique dans le projet. Occidental a acquis 24,5 % des parts du capital de Dolphin contre 310 millions de dollars. Le groupe UOG contrôle désormais 51 % de la firme DEL, dotée d’un capital de 3,5 milliards de dollars pour la production et le transport du gaz naturel du Qatar vers les Émirats. Le groupe français TotalFinaElf détient 24,5 %. Cinq firmes, les américaines Conoco, ExxonMobil et Occidental Petroleum, la britannique BP International et l’anglo-néerlandaise Shell, avaient été sélectionnées en août pour reprendre 24,5 % des parts de l’UOG. Le projet Dolphin porte sur la production de gaz à partir de deux blocs du gisement géant North Field, situé au large des côtes du Qatar, et la construction d’un gazoduc de 350 km pour acheminer le gaz vers les zones industrielles d’al-Tawilah à Abou Dhabi et de Djebel Ali à Dubaï, aux Émirats, puis à Oman. Ce gazoduc, d’un coût estimé entre 8 et 10 milliards de dollars , pourrait être ensuite étendu au Pakistan et même à l’Inde. Le début de la production est prévu pour 2005. Le Qatar renferme des réserves de gaz estimées à plus de 14 000 milliards de mètres cubes, soit les troisièmes mondiales, après la Russie et l’Iran.