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Actualités - CHRONOLOGIE

L’axe A. Gemayel-N. Lahoud-G. Murr, une alliance née pour durer(photos)

De Bickfaya à Baabdate, le mot d’ordre est donné par les supporters de Gabriel Murr, à savoir un soutien total à ce dernier, dans le cadre d’une bataille qu’ils définissent comme étant une lutte entre l’opposition et le pouvoir. Une échéance qui prélude aux élections de 2005 dont on devine déjà les futures alliances, si l’on en croit les principaux concernés. Au quartier général de l’ancien président Amine Gemayel, aussi bien que chez le député Nassib Lahoud, les voix sont à l’unisson et les machines électorales des deux leaders semblent parfaitement huilées. Si le moral des troupes est inébranlable ici et là, le « scandale » de l’isoloir ,qui a éclaté tôt le matin, est venu ternir cette élection, devenant ainsi l’enjeu principal de la bataille. C’est cette « violation grave » que dénonceront en chœur Amine Gemayel et Nassib Lahoud qui clament haut et fort la responsabilité de l’ensemble du gouvernement. Entouré de son fils Pierre et de ses nombreux partisans, M. Gemayel suit de près les informations rapportées au sujet de la circulaire distribuée par le ministre de l’Intérieur aux chefs des bureaux de vote, une directive qui enjoint aux scrutateurs de « ne pas insister sur l’utilisation de l’isoloir ». C’est par un éclat de rire que l’ancien président réagira à l’expression de « dictature de l’opposition », utilisée à maintes reprises par le ministre Élias Murr. Une « dictature » qui aurait poussé les responsables des forces de l’ordre à « s’inquiéter sur la transparence du scrutin », d’où les accusations de corruption lancées contre l’opposition. « Tout le monde sait que les Forces de sécurité intérieures sont sous les ordres de l’opposition. C’est elle qui met en place les listes électorales, qui délivre les cartes électorales et qui offre toute une panoplie de services aux citoyens », ironise l’ancien président. Aux bureaux de vote de Bickfaya, le calme plat a prévalu durant la matinée, à tel point que des éléments des FSI, présents sur les lieux, n’ont pas trouvé mieux que de faire un petit somme. « Ce n’est pas ici qu‘il faut s’attendre à ce que les électeurs cèdent aux chantages », souligne le député Pierre Gemayel qui crie au « scandale » concernant l’affaire de l’isoloir. La participation, plutôt faible dans cette localité, a été estimée à 38 % en fin d’après-midi, une proportion relativement basse. Le député Pierre Gemayel relève pour sa part la multiplication des « fraudes traditionnelles » – des noms qui n’existent pas sur la liste électorale, d’autres qui ont été ajoutés, des cartes qui n’ont pas été délivrées – notamment dans les régions de Baouchriyé, de Mansourieh, de Jal el-Dib et de Bourj Hammoud. C’est au tour du porte-parole de Kornet Chehwane, Samir Frangié, de dénoncer ce qu’il a qualifié « d’hérésie juridique » alors qu’il effectuait sa tournée électorale notamment auprès d’Amine Gemayel et de Nassib Lahoud. « C’est la meilleure !, s’exclame M. Frangié. Le comble de l’aberration est de dire que sur la base d’une directive donnée par le ministre de l’Intérieur, toute personne qui entre dans l’isoloir est une personne dont la voix a été achetée. » « La responsabilité incombe non seulement au ministre de l’Intérieur, mais à l’ensemble du gouvernement représenté par son chef », dit-il. Et d’ajouter, faisant allusion aux élections « frauduleuses » de 2000 : « C’est le fils qui marche sur les traces du père. » Bien que révolté par ce qui se passe, Nassib Lahoud espère que les citoyens ne cèderont pas aux pressions. « C’est la première fois dans l’histoire que le ministre de l’Intérieur incite les citoyens à la violation de la loi, dit-il. Mais nous comptons sur l’électeur pour qu’il respecte lui-même l’article 49 dont il connaît parfaitement le contenu. » Interrompant à plusieurs reprises sa conversation avec les journalistes pour répondre aux multiples appels qui lui rapportaient des exactions sur le terrain, le député de Baabda se dit confiant quant aux chances de Gabriel Murr de remporter cette élection. Plus qu’une simple élection partielle, ce scrutin incarne « le courant du changement », estime M. Lahoud. « Ce n’est pas une lutte de clans ou une bataille familiale », devait-il déclarer lors d’une conférence de presse conjointe avec Amine Gemayel. Plus tôt dans la matinée, le chef du Renouveau démocratique devait affirmer que la coalition regroupant Amine Gemayel, Gabriel Murr et lui-même « est née pour durer », au moins jusqu’aux élections générales de 2005. Niant qu’il s’agit là d’une « tentative de porter un coup au régime », il affirme que cette bataille n’est aucunement dirigée contre le chef de l’État. « C’est Michel Murr qui cherche à entraîner le président Lahoud dans cette bataille », commente le député à sa sortie du bureau de vote. « Kornet Chehwane est et restera unie, par-delà les divergences électorales », affirme Nassib Lahoud en réponse à une question sur la division de l’opposition. Il rappelle en outre que ce rassemblement n’est pas, à l’origine, une alliance électorale et que des divergences au sein du groupe sont admises. « Notre position est claire, nous ne pouvions pas admettre qu’un candidat puisse être élu avec les voix des loyalistes, et qu’une fois fois élu, il retourne dans les rangs de l’opposition », conclut Nassib Lahoud en faisant allusion à Ghassan Moukheiber. Jeanine JALKH
De Bickfaya à Baabdate, le mot d’ordre est donné par les supporters de Gabriel Murr, à savoir un soutien total à ce dernier, dans le cadre d’une bataille qu’ils définissent comme étant une lutte entre l’opposition et le pouvoir. Une échéance qui prélude aux élections de 2005 dont on devine déjà les futures alliances, si l’on en croit les principaux concernés. Au...