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Actualités - CHRONOLOGIE

Flegmatique, Ghassan Moukheiber se positionne entre « deux candidats amers »(photos)

Beit-Méry, 8h15. Le camp Moukheiber est en effervescence. Ghassan Moukheiber, lui, assis tranquillement derrière son bureau, est d’un flegme déroutant. D’un ton assuré, il critique l’interprétation de la loi au sujet de l’utilisation de l’isoloir donnée par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr. Militant des droits de l’homme depuis plusieurs années et membre fondateur de l’Association libanaise pour la démocratie des élections (ALDE), il ne peut que s’opposer complètement à la position de M. Murr qui est, selon lui, totalement en porte-à-faux avec les procédés démocratiques. Il ne manquera d’ailleurs pas de le rappeler à plusieurs occasions durant sa tournée au Metn. Aux voix qui l’accusent de diviser l’opposition et de faciliter la victoire de Mme Myrna Murr Aboucharaf en empêchant M. Gabriel Murr de bénéficier des voix du courant d’Albert Moukheiber, Ghassan Moukheiber fait la sourde oreille. Sur l’échiquier politique, il refuse de se positionner tant du côté du camp Michel Murr que de celui de son frère ennemi, Gabriel, et plaide pour une troisième voie. Se fondant sur la pratique politique de son oncle défunt, et fort de l’appui électoral du Amid du Bloc national (BN) Carlos Eddé et du leader du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, qu’il remercie à plusieurs reprises, Ghassan Moukheiber a préféré prendre les chemins de traverse. Il le dit lui-même, ironiquement : « Entre deux candidats amers (traduction de « Murr » en arabe), adoucissez les élections avec Moukheiber », ou bien, reprenant une formule lancée samedi par Carlos Eddé, « la différence entre les deux candidats de l’opposition serait celle qui existe entre la Coca-Cola Light et la Coca-Cola Classic : même apparence mais goût différent ». Selon M. Moukheiber, lui et M. Eddé sont, depuis deux semaines, « des violonistes qui jouent dans un night-club où l’on passe de la musique hard rock ». À 8h30, c’est le branle-bas. Ghassan Moukheiber quitte son domicile pour accomplir son devoir électoral, suivi de plusieurs de ses supporters. Avant de voter, il ne manque pas d’aller dans l’isoloir. Ensuite, il vérifie le bon déroulement du processus et s’assure que les électeurs utilisent bel et bien l’isoloir. Dans une causerie avec les journalistes, sur place, il réitère sa position sur « la nécessité pour le chef du bureau de vote d’obliger les électeurs à voter dans l’isoloir, conformément à la loi électorale de l’an 2000, faute de quoi il peut refuser au citoyen son droit de vote », déplorant l’interprétation du Conseil constitutionnel et condamnant « toutes les pressions qui empêchent les électeurs de voter librement ». Il précise aussi que « voter pour lui équivaut à jeter les bases d’une nouvelle opposition plus unie et qui fonctionne selon un programme bien défini pour une réforme politique au Liban ». Vers 9h30, Ghassan Moukheiber condamne dans un entretien télévisé « l’utilisation outrancière des médias à des fins électorales et la focalisation sur la question de la présence syrienne à l’exclusion de tous les autres problèmes ». M. Moukheiber, rejoint ensuite par M. Eddé, sillonne les routes du Metn et s’arrête notamment à Aïn Saadé, puis à Mansourieh, où les deux hommes inspectent les bureaux de vote. Mansourieh où les militants du Courant aouniste sont présents par dizaines aux portes du bureau de vote. Ils se sont d’ailleurs massivement mobilisés dans l’ensemble du Metn pour mener la campagne de Gabriel Murr. Les délégués aounistes, portant des t-shirts à l’effigie de M. Murr et brandissant des photos du général Michel Aoun, se rassemblent à la porte de la municipalité de Mansourieh, qui abrite les bureaux de vote. À la sortie de Moukheiber et du Amid, qui ont une fois de plus fait remarquer à un chef de bureau de vote que l’utilisation de l’isoloir est nécessaire, ils se rassemblent en demi-cercle autour d’eux, les priant de commenter la décision de M. Élias Murr. Ce que Ghassan Moukheiber fait, avec tact et politesse, écoutant les plaintes des scrutateurs aounistes qui disent subir une pression énorme, notamment du conseil de municipalité de Mansourieh et de son président qui est, disent-ils, « pro-Myrna Murr Aboucharaf à fond ». Moukheiber leur prête une oreille attentive et répond, toujours flegmatique et souriant. Une attitude dont il ne se départira pas tout au long de son parcours, qui finit à Mtein et à Beit-Chabab. Michel HAJJI GEORGIOU
Beit-Méry, 8h15. Le camp Moukheiber est en effervescence. Ghassan Moukheiber, lui, assis tranquillement derrière son bureau, est d’un flegme déroutant. D’un ton assuré, il critique l’interprétation de la loi au sujet de l’utilisation de l’isoloir donnée par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr. Militant des droits de l’homme depuis plusieurs années et membre...