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Actualités - CHRONOLOGIE

À Bourj Hammoud, un climat moins tendu qu’en l’an 2000 (photos)

On attendait Bourj Hammoud, fief de la communauté arménienne, au tournant. Et pour cause : lors du scrutin des législatives 2000, le quartier arménien avait été le théâtre d’irrégularités en série : ratonnade du candidat Rafi Madayan et pressions considérables de la part de la puissante coalition Michel Murr-Tachnag. Bourj Hammoud, version partielle 2002, est relativement plus calme. Des unités des Forces de sécurité intérieure (FSI) ont d’ailleurs été déployées aux quatre coins du quartier. Selon le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, « pour empêcher MM. Pierre Gemayel, Georges Haoui et Rafi Madayan de fomenter des troubles ». Les irrégularités n’ont pas complètement disparu, mais elles ne sont plus aussi flagrantes que par le passé. Plus important encore, et c’est tout en faveur des partis arméniens, omniprésents dans la région, la bonne humeur règne largement entre les loyalistes et les opposants, notamment entre aounistes et Tachnag devant l’école Mesrobian, et les querelles ne constituent cette fois que l’exception. Elles sont généralement dues à une discorde entre scrutateurs et chefs de bureau de vote au sujet de l’isoloir. D’aucuns parmi ces derniers ont respecté la loi électorale de 2000, exigeant des électeurs d’aller dans l’isoloir pour faire leur choix. D’autres, nettement plus « souples » dans l’exercice de leurs fonctions, ont laissé à l’électeur le choix d’avoir ou pas recours à l’isoloir. Une « souplesse » largement critiquée par Mme Nassib Lahoud, qui admoneste un de ces chefs de bureau de vote à la municipalité de Bourj Hammoud lorsqu’elle s’aperçoit qu’il n’insiste pas sur le recours à l’isoloir. Une proche parente de Nassib Lahoud hausse encore plus le ton lorsqu’elle se rend compte que plusieurs électeurs ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Elle demande également aux scrutateurs d’établir un procès-verbal comportant les noms de toutes les personnes qui ont fait leur choix hors de l’isoloir et de le faire signer par le chef du bureau de vote. La conversation manque même de tourner à l’esclandre lorsqu’un des responsables du bureau de vote essaye de lui donner une véritable leçon juridique. Autre irrégularité à signaler, la présence renforcée des scrutateurs de Mme Myrna Murr Aboucharaf à l’intérieur des centres de vote alors que les délégués de M. Gabriel Murr sont souvent restés cantonnés à l’extérieur de ces centres. Fait notable par ailleurs, les électeurs arméniens se sont peu mobilisés par rapport aux législatives 2000, malgré l’utilisation par le pouvoir et le parti Tachnag des transports en commun (services et bus) pour assurer le transport de leurs partisans. Et, pour parer à toute éventualité de pression d’un camp comme de l’autre, ils ne prennent pas les bulletins que les scrutateurs leur proposent à l’entrée des centres de vote. Ils ont déjà fait leur choix à l’avance. C’est tantôt par un clin d’œil en direction des scrutateurs aounistes qu’ils manifestent discrètement leur volonté de voter pour M. Gabriel Murr, et tantôt par un sourire complice aux partisans Tachnag qu’ils affirment leur soutien à Mme Myrna Murr Aboucharaf. Les scrutateurs de M. Ghassan Moukheiber, eux, sont quasiment absents du terrain, exception faite de quelques jeunes gens membres du Bloc national. Cette faible participation de l’électorat arménien a été à l’avantage de M. Gabriel Murr, dans un espace qui a systématiquement garanti la victoire de Michel Murr et de bien de ses colistiers au cours des dix dernières années. M.H.G.
On attendait Bourj Hammoud, fief de la communauté arménienne, au tournant. Et pour cause : lors du scrutin des législatives 2000, le quartier arménien avait été le théâtre d’irrégularités en série : ratonnade du candidat Rafi Madayan et pressions considérables de la part de la puissante coalition Michel Murr-Tachnag. Bourj Hammoud, version partielle 2002, est...