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Actualités - CHRONOLOGIE

Abus de pouvoir, pressions exercées sur les électeurs La partielle de demain sera-t-elle une réédition des consultations de 1996 et 2000 ?

Entre août 2000 et juin 2002, très peu d’éléments semblent avoir changé dans le paysage électoral du Metn-Nord où deux courants politiques antonymes, représentés l’un par une des figures de proue du système issu de Taëf, Michel Murr, et l’autre par Nassib Lahoud, un des ténors de l’opposition, continuent de s’affronter. Sauf que cette année, à la faveur de la partielle organisée pour combler la vacance de l’un des deux sièges parlementaires grecs-orthodoxes du Metn, la guerre que se livrent Michel Murr et Nassib Lahoud par candidats interposés a un goût gênant de règlement de comptes autant personnel que politique. Un règlement de comptes qui porte à croire que les instruments mis en place en prévision de la bataille de demain seront encore plus puissants que ceux qui avaient été employés en 1996, puis lors de la toute dernière consultation populaire, il y a deux ans. Pour Michel Murr qui bénéficie depuis plusieurs années de nombreux avantages grâce auxquels il avait pu remporter en 1996 et en 2000 une victoire qui n’était cependant pas parfaite – sa liste a été percée à deux reprises par Nassib Lahoud – la bataille se joue essentiellement au niveau des voix. L’ancien ministre, qui a démontré sa capacité à hisser ses alliés à la Chambre grâce aux moyens dont il dispose, n’a pas, semble-t-il, pour seul objectif d’assurer l’accès de sa fille, Myrna Murr Aboucharaf, à la place de l’Étoile, mais de lui garantir un maximum de voix pour que l’écart entre elle (au cas où elle remporterait le scrutin bien sûr) et son principal rival, qui n’est qu’autre que son oncle paternel, Gabriel Murr, soit considérable. Question de confirmer, encore une fois, le leadership de son clan face à son adversaire de toujours, Nassib Lahoud, et à son frère, Gabriel Murr. Mobilisation de l’opposition Un projet certes ambitieux, mais qui reste incertain à cause de la forte mobilisation de l’opposition autour de M. Gabriel Murr, soutenu, comme on le sait, par MM. Nassib Lahoud et Amine Gemayel. Pour la première fois depuis Taëf, le courant aouniste et le PNL soutiennent officiellement un candidat de l’opposition. Il n’est certes pas possible d’évaluer l’importance de l’apport de leurs voix dans le Metn, mais les partisans de ces deux courants pourront sûrement faire pencher la balance en faveur de M. Murr en lui assurant le nombre de voix qu’il n’obtiendra pas des Arméniens et des personnes naturalisées en 1994, pratiquement acquis à l’ancien ministre de l’Intérieur. En 2000, c’est un Nassib Lahoud quelque peu dépité qui avait commenté les résultats des élections au Metn. « Si l’affluence aux urnes était un peu plus importante, Michel Samaha et Rafi Madayan auraient pu être élus », avait-il déclaré. Cette année-là, les urnes de Bourj Hammoud avaient accordé en bloc près de 8 000 voix à chacun des candidats de la liste Murr, compromettant ainsi sérieusement les chances d’élection de MM. Samaha et Madayan. Ces derniers avaient rassemblé respectivement 1 235 et 937 voix à Bourj Hammoud, alors qu’avant le dépouillement des voix dans cette région, M. Samaha était assuré de la victoire grâce aux 28 938 voix qu’il avait pu rassembler contre 24 927 seulement pour son rival grec-catholique, Antoine Haddad. Quant à M. Madayan, il avait obtenu 26 773 voix contre 23 572 voix pour M. Sébouh Hovnanian. S’ils tiennent réellement à grossir les rangs de l’opposition au sein de la Chambre – même si la bataille porte sur un seul siège –, les partisans de ce camp doivent impérativement se rendre massivement aux urnes. Non seulement pour compenser les voix arméniennes, mais pour faire également l’équilibre avec celles des naturalisés qui se situent autour de 5 500 voix dans le Metn, selon des statistiques officieuses, effectuées après les législatives de 2000. Les bureaux de vote des naturalisés se concentrent principalement sur le littoral, à Antélias, en passant par Bourj Hammoud, Dekouaneh, Sin el-Fil et plus particulièrement Baouchrieh, selon les mêmes sources. D’autres sont éparpillés un peu partout dans le Metn central et le Haut Metn. Il serait bon de rappeler qu’en 1996 et en 2000, le jour des élections, des pullmans transportant des naturalisés, avaient été repérés par la presse au moment où ils entraient au Liban à travers le poste-frontière de Arida, au Liban-Nord. Les voix des Arméniens et des naturalisés ne représentent pas le seul atout dont dispose le camp Murr qui bénéficie du soutien sans failles de tout l’appareil étatique. En 1996 et en 2000, une série d’abus avaient été recensés par la presse, les organismes de vérification de la régularité du scrutin et les candidats des listes rivales, surtout à Bourj Hammoud. Au cours de ces deux consultations, les scrutateurs de la liste Lahoud avaient été empêchés d’entrer dans certains bureaux de vote. Des délégués de la liste Murr contraignaient les électeurs à décliner leur identité avant d’entrer dans ces bureaux, leur imposaient les bulletins comportant les noms de la liste loyaliste et les accompagnaient jusqu’aux isoloirs. Le même scénario se répétera-t-il cette année ? Tilda ABOU RIZK
Entre août 2000 et juin 2002, très peu d’éléments semblent avoir changé dans le paysage électoral du Metn-Nord où deux courants politiques antonymes, représentés l’un par une des figures de proue du système issu de Taëf, Michel Murr, et l’autre par Nassib Lahoud, un des ténors de l’opposition, continuent de s’affronter. Sauf que cette année, à la faveur de la...