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Actualités - OPINION

Malgré la disette, les provinces reculées retrouvent la vedette

Le présent est certes lourd de menaces. Et de dettes. Mais il faut quand même préparer l’avenir. Électoral, insinuent certains opposants. On y travaille, bien entendu, du côté du Metn. Mais depuis Taëf ce sont, en termes notamment de votes à la Chambre, les contrées dites périphériques, proches des puissantes frontières, qui ont le plus de poids. Une charge politique inversement proportionnelle à leur état, lamentable, de développement. Le Sud a évidemment reçu sa juste part de promesses enflammées, lors de la fête de la libération. Mais le Nord n’a pas été oublié pour autant. Plus exactement, on a tenu à le tirer de l’oubli. Car le Akkar n’avait plus reçu de visite présidentielle depuis Camille Chamoun, il y a presque un demi-siècle. La tournée que le président Lahoud y a effectuée, pour rapide qu’elle fût, constitue donc une sorte de petit événement historique. D’autant que ses effets ne doivent pas, en principe, s’arrêter aux effusions populaires de l’heure. Les engagements pris à cette occasion sont, en effet, des plus sérieux, à en croire les loyalistes. De tous bords. Car les haririens entonnent à ce propos, à l’unisson avec les lahoudistes, l’antienne des lendemains qui chantent, des merveilles et des monts qu’ils font miroiter pour cette plaine septentrionale. Toujours est-il que, dans le prolongement de l’initiative présidentielle et au nom de la coordination retrouvée, il a été décidé d’organiser des séances de travail consacrées aux régions déshéritées. Et pour commencer, au Akkar. Ces réunions seront dirigées par le chef de l’État en personne, assisté du président du Conseil et des ministres des services. Les doléances de la population seront passées en revue. Pour leur donner suite, si possible, avec célérité. Et pour ressortir des cartons, où le manque de ressources financières les fait dormir, un certain nombre de grands projets d’eau, de routes, d’électricité, d’enseignement, de soins, etc. Le même cycle sera suivi, dans les semaines à venir, pour d’autres régions reculées que le chef de l’État souhaite également visiter. Selon les loyalistes, aucun recoin ne serait négligé, la tournée devant englober le Sud, la Békaa-Ouest, le jurd de Jbeil ou de Batroun et même celui du Kesrouan qui n’est pas aussi florissant qu’on le dit. Dans les cercles proches de Baabda on rappelle que le président Lahoud s’est donné pour règle, comme il l’avait souligné à travers son discours d’investiture, de rester proche du peuple, de ne pas manquer de s’enquérir de près de ses besoins comme de ses épreuves. Une dynamique, ajoute-t-on, qui s’impose plus que jamais en ces temps de dure subsistance. Ce qui est une façon subtile de jeter une pierre dans le jardin des haririens, au sujet de la dégradation socio-économique. D’ailleurs, on ne se refait pas, certains lahoudistes ne manquent pas de développer des critiques moins voilées. En affirmant que le laxisme a trop duré et que le traitement routinier de dossiers lourds, comme celui des régions défavorisées, aggrave en réalité le problème. Ce qui conduit derechef ces loyalistes à réclamer un plan quinquennal ou de longue durée. Retombant ainsi dans la vieille controverse qui oppose l’école parasocialiste, ou crypto-chéhabiste, défendue par le président Sélim Hoss, et les partisans haririens d’une dynamique libérale. Selon les mêmes sources, le président Lahoud reste convaincu qu’il faut adopter une nouvelle méthode, rationnelle, pour faire face aux échéances économiques. Philippe ABI-AKL
Le présent est certes lourd de menaces. Et de dettes. Mais il faut quand même préparer l’avenir. Électoral, insinuent certains opposants. On y travaille, bien entendu, du côté du Metn. Mais depuis Taëf ce sont, en termes notamment de votes à la Chambre, les contrées dites périphériques, proches des puissantes frontières, qui ont le plus de poids. Une charge politique...