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Les guerres civiles et l’impunité continuent d’alimenter les abus en Afrique

Les guerres civiles continuent d’alimenter les « flagrantes violations des droits de l’homme » qui sont le lot quotidien de milliers de civils en Afrique et dont l’impunité des auteurs est « un facteur-clé », affirme Amnesty dans son rapport 2002. Arrestations illégales et détention, kidnapping, tortures et mauvais traitement, viols, meurtres, « disparitions » sont légion sur ce continent, affirme l’organisation internationale de défense des droits de l’homme. Amnesty vise particulièrement le Soudan où « les compagnies pétrolières continuent de jouer un rôle important dans les abus des droits de l’homme liés à l’emploi de la force ». Les compagnies usent de violence « en protégeant leurs champs pétrolifères ou en approvisionnant en essence les forces aériennes gouvernementales qui bombardent délibérément et sans discrimination les zones de guerre du sud du pays ». Fin 2001, quelque 4,5 millions de personnes auraient été déplacées au Soudan et 500 000 autres réfugiées à l’étranger, ajoute le document. Le sud du Soudan, à majorité animiste et chrétienne, est ravagé par une guerre civile lancée il y a 18 ans par la SPLA (l’Armée de libération des peuples du Soudan) contre les gouvernements arabo-musulmans successifs du nord et qui a fait au moins un million de morts. Des centaines de milliers de civils ont également été déplacés au Burundi, où « des centaines de civils non armés ont été tués par les soldats du gouvernement et les groupes d’opposition armés », dénonce Amnesty. Au Zimbabwe, l’organisation condamne une « nette détérioration de la situation », le parti au pouvoir et ses partisans ayant pratiqué « de nombreuses détentions, arrestations, tortures, enlèvements et meurtres » durant la campagne pour l’élection présidentielle qui a reconduit le président sortant Robert Mugabe. Au Nigeria, « où le nombre d’affrontements intercommunautaires s’est accru », des centaines de personnes ont été tuées dans des opérations de représailles ou de sécurité de l’armée. L’application d’un nouveau code pénal inspiré de la charia (loi islamique) a abouti à des « châtiments cruels et inhumains ». Plusieurs personnes ont été condamnées à l’amputation d’une main et plusieurs peines de flagellation ont été exécutées. Dans le nord, les fuites de pétrole et de gaz ont provoqué un grand nombre de morts et « les causes profondes de la persistance des violations des droits humains dans les zones pétrolifères n’ont pas été traitées ». Amnesty dénonce surtout « la totale impunité » dont bénéficient les auteurs des violations des droits de l’homme au Nigeria et ailleurs en Afrique. « L’échec de la justice face aux auteurs de violations des droits de l’homme reste un facteur-clé dans la perpétuation des abus dans la région », selon le rapport. Au Burkina Faso et au Cameroun, des dizaines de personnes ont été victimes d’exécutions sommaires ou sont portées disparues dans le cadre de la lutte des services de sécurité contre le banditisme et la criminalité, relève l’organisation. Fin 2001, la cour spéciale pour la Sierra Leone créée en août 2000 par l’Onu ne pouvait pas fonctionner correctement faute de moyens, souligne Amnesty. Note d’espoir : Amnesty souligne que « de plus en plus de pays relèvent la nécessité de traduire en justice les auteurs de violations des droits de l’homme », citant notamment l’exemple d’un membre des forces de sécurité au Burkina Faso reconnu coupable d’exécution extrajudiciaire de quatre personnes, dont le journaliste Norbert Zongo.
Les guerres civiles continuent d’alimenter les « flagrantes violations des droits de l’homme » qui sont le lot quotidien de milliers de civils en Afrique et dont l’impunité des auteurs est « un facteur-clé », affirme Amnesty dans son rapport 2002. Arrestations illégales et détention, kidnapping, tortures et mauvais traitement, viols, meurtres, « disparitions » sont légion sur ce...