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Actualités - INTERVIEWS

Liban-UE - Ne pas manquer le train Patrick Renauld invite les jeunes à s’impliquer dans la dynamique du partenariat(photo)

«L’accord (de partenariat euro-méditerranéen) sera ce que vous en ferez. » Tel est le message essentiel communiqué par le chef de la délégation de la commission européenne au Liban, Patrick Renauld, qui intervenait lundi dernier à l’USJ, dans le cadre d’une conférence intitulée « L’accord de partenariat Liban-Union européenne : impact sur une nouvelle génération ». S’adressant principalement aux jeunes, mais aussi aux différents acteurs économiques, et implicitement aux responsables politiques, M. Renauld a cherché à responsabiliser l’ensemble des citoyens qui doivent activement participer à la dynamique créée par le partenariat. Rappelant que personne ne peut faire le travail à la place des Libanais, le diplomate européen a encouragé les initiatives personnelles et invité les jeunes à se renseigner sur les nouvelles opportunités offertes par cet accord. « La sécurité juridique » plutôt que « la sécurité physique » de l’entrepreneur, une administration performante et la volonté de redresser la situation économique, telles sont, entre autres, les conditions de réussite de ce partenariat, de l’avis du diplomate européen. Réfutant un à un les « prétextes » – notamment celui de la crise régionale – que se donnent ceux qui sont sceptiques vis-à-vis de cet accord, Patrick Renauld a lancé un appel aux jeunes en leur donnant « de bonnes raisons » pour s’impliquer. « Pour la première fois, l’unification d’un continent et sa stabilité se font sur la base de valeurs communes et non sur la base de la violence et de la conquête de territoires ou de l’équilibre des forces », a-t-il dit au sujet du nouveau cadre géopolitique qui avait permis la gestation de l’Union européenne. « Nous nous proposons de travailler pour la paix et la stabilité, pas de créer de nouvelles alliances génératrices de nouveaux conflits », a-t-il poursuivi en précisant que l’UE ne saurait faire de contrepoids à d’autres forces. Pourquoi un partenariat avec les pays de la Méditerranée ? « Parce que nous avons intérêt à ce que nos voisins soient aussi développés que nous, ne serait-ce que pour diminuer la pression migratoire », a-t-il notamment affirmé en parlant du cadre de travail prévu au niveau du partenariat régional. Créé à Barcelone, ce processus est défini comme étant « une rencontre à tous les niveaux, techniques et politiques, et dans tous les secteurs, de pays qui cherchent à trouver des solutions pour lever les blocages politiques ou adapter leurs économies». Évoquant l’ensemble des actions que couvre le partenariat au plan régional, notamment le dialogue politique, l’intégration du commerce Sud-Sud (processus d’Agadir), le dialogue économique « qui doit commencer dès la signature de l’accord le 17 juin prochain », M. Renauld affirme qu’à travers cet éventail, « chaque étudiant, chaque jeune Libanais devrait pouvoir trouver un champ d’action directement lié à son avenir ». « On presse le Liban de se réformer lui-même, pour ne pas être en retard », reprend l’intervenant en précisant que le respect du calendrier est tout aussi important que l’engagement en tant que tel. « Vous avez cinq ans pour vous reconstruire », dira le diplomate, en expliquant que les tergiversations ne sont aucunement en faveur du Liban. En d’autres termes, il s’agit de ne pas manquer le train, car « d’autres prendront la place ». « Bien entendu, dans ce processus, chacun conserve la possibilité de dire stop », précise-t-il en réponse notamment à une question sur la disposition du Liban à se soumettre à certaines clauses contenues dans l’accord telles que l’abolition des droits de douane et l’adhésion à une zone de libre-échange. Il faudra toutefois attendre le volet consacré aux jeunes pour entendre les critiques du diplomate sur certaines « pratiques » qui entravent l’application de l’accord de partenariat. « Les pratiques administratives et privées » d’abord, « qui sont censées les faciliter, au contraire constituent de véritables obstacles aux investissements et aux entreprises ». Le système financier en second lieu, qui contribue à défavoriser le secteur productif, l’investissement et l’emploi, par le biais des dépôts bancaires à hauts rendements. « Les banquiers ne font pas leur travail » estime l’intervenant. « Si les taux d’intérêt ne baissent pas, il n’y aura pas d’investissements, ni d’emploi », un facteur « qui décourage les jeunes d’entreprendre ». Le système juridique enfin, qui a besoin d’être adapté aux contingences modernes. « Les opérateurs économiques ont besoin d’être sûrs que leurs conflits seront traités rapidement et avec impartialité. Sans interférence politiques. Dans l’échelle des valeurs, la sécurité physique pour une entreprise est moins importante que la sécurité juridique », souligne le conférencier. Et d’ajouter que le droit libanais doit toutefois se transformer, « sans concessions aux archaïsmes ». Qualifiant l’accord d’« outil destiné à moderniser nos relations », le diplomate poursuit en affirmant que ses répercussions sur l’emploi n’en seront pas moins intéressantes, puisqu’il contribuera à créer « de nouvelles opportunités sur le marché du travail, qui vont naître de ce partenariat et de la nouvelle économie qui en découle ». Le responsable européen dénonce par ailleurs la vision étroite des Libanais qui consiste, dit-il, à donner « trop de considération pour le diplôme et pas assez pour le métier ». D’où la nécessité de renforcer certains secteurs de spécialisation tels que ceux du droit européen, des télécommunications, de l’énergie, des transports transfrontaliers, de la statistique, etc. Je.J.
«L’accord (de partenariat euro-méditerranéen) sera ce que vous en ferez. » Tel est le message essentiel communiqué par le chef de la délégation de la commission européenne au Liban, Patrick Renauld, qui intervenait lundi dernier à l’USJ, dans le cadre d’une conférence intitulée « L’accord de partenariat Liban-Union européenne : impact sur une nouvelle génération...