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Actualités - CHRONOLOGIE

Commémoration - Deuxième anniversaire de la libération de l’ex-zone occupée Berry accuse le gouvernement de négliger le Sud(photos)

Deux ans après l’évacuation du Liban-Sud par Israël, le bilan d’ensemble est mitigé mais le pire, un conflit majeur à la frontière, a été évité, estimaient vendredi des représentants des Nations unies au Liban. Sur le plan intérieur, en revanche, le président de la Chambre Nabih Berry a exprimé les frustrations d’une large part de la population du Sud libéré, affirmant à l’occasion d’une tournée effectuée samedi dans la région que « la patience a des limites ». Selon lui, en effet, le développement et la reconstruction de cette zone du pays ont été complètement négligés par le gouvernement. De son côté, le président de la République, le général Émile Lahoud, a affirmé que « le rêve de libération, qui s’est réalisé le 25 mai 2000, se réalisera à nouveau avec la libération des fermes de Chebaa ». « L’occupation disparaîtra définitivement de notre sol après ce jour », a-t-il ajouté. Pour le Premier ministre Rafic Hariri, le deuxième anniversaire de l’évacuation du Sud par l’État hébreu « offre aux Libanais l’occasion de se rappeler ce que peut réaliser une volonté nationale unie autour d’un objectif clair, et ce malgré toutes les difficultés, les obstacles et les défis auxquels elle doit faire face ». Le bilan de l’Onu Pour en revenir au bilan qu’il a dressé à cette occasion, le représentant personnel du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, Staffan De Mistura, a notamment déclaré : « Côté positif, on a surmonté des accrochages (entre le Liban et Israël) pouvant déboucher sur une vraie tension régionale. » Et le responsable onusien de poursuivre : « Côté négatif, l’ex-zone occupée n’est toujours pas revenue à la normale : la population qui l’avait fuie n’est pas rentrée, les touristes et les investisseurs la boudent toujours, bref la prospérité n’est pas encore là. » De quelque 110 000, le nombre d’habitants a légèrement augmenté à 140 000, bien loin des espérances, selon des estimations de l’Onu. Le conseiller auprès du commandant en chef de la Finul, Timour Goksel, estime, pour sa part, que le retrait israélien du Sud s’est déroulé mieux que prévu. « Tout le monde craignait un bain de sang et demandait un renforcement des Casques bleus », a-t-il rappelé. En fait, la Finul a effectivement été d’abord renforcée, ses effectifs passant de 4 500 à 5 800 avant de retomber à 3 600 actuellement puis, comme prévu par le Conseil de sécurité, à 2 000 l’an prochain. Une présence réduite qui affaiblira encore les maigres ressources d’une région sinistrée, où les 400 000 mines antipersonnel laissées par les Israéliens dissuadent aussi bien les investisseurs que les touristes. Pour M. De Mistura, il faut se féliciter des opérations intensives de déminage, financées notamment par les Émirats arabes unis, soutenus par de nombreux pays occidentaux, et facilitées par la remise par Israël des plans des champs de mines. Mais, a-t-il noté, les Nations unies ont dû aussi ces deux années se livrer à un travail de « déminage politique » pour éviter que « le calme tendu » qui règne à la frontière libano-israélienne ne débouche sur une confrontation. Par ailleurs, M. De Mistura a rappelé la position du Conseil de sécurité de l’Onu concernant les fermes de Chebaa : « Même si on considère que le secteur contesté est occupé, il devrait être évacué selon un processus de négociation diplomatique dans un contexte régional, mais pas par le moyen d’une guerre locale susceptible de se transformer en guerre régionale ». « Qui veut mourir pour les fermes de Chebaa ? » s’est interrogé M. De Mistura, notant qu’Israël n’y avait installé aucun colon. Les critiques de Berry Lors d’une tournée effectuée samedi dans plusieurs localités du Sud libéré, le président de l’Assemblée nationale, Nabih Berry, s’est notamment demandé, à Houla, « pourquoi le nombre d’habitants dans ce qu’on appelait la bande frontalière a-t-il diminué par rapport à la période de l’occupation (israélienne) ». Tout en reconnaissant que le Liban traverse une période difficile sur le plan économique, M. Berry a toutefois critiqué « le laxisme des autorités par rapport au développement et à la reconstruction des régions libérées ». Le chef du Législatif est revenu sur ce thème lors de son passage dans le village de Oum el-Tout, où il a parrainé l’inauguration d’une école, affirmant dans ce cadre : « Toutes les parties de la nation devront m’excuser : nous allons faire en sorte que le Sud et la bande frontalière constituent une priorité (pour l’État) au niveau du développement économique, car la négligence dont cette région fut victime autrefois l’a transformée en une proie facile pour l’ennemi, chose que nous ne permettrons plus jamais », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « Je me soucie de l’état du Trésor, car celui-ci n’appartient ni à (M.) Siniora ni à personne d’autre. Il est notre propriété à tous, mais je ne permettrai jamais que les budgets alloués au Sud ou au Akkar soient dépensés ailleurs », a-t-il affirmé. Et de rappeler que les résolutions du Conseil des ministres concernant la zone frontalière et prises au lendemain de la libération n’ont jamais été appliquées, « d’autant plus que la majorité des ministres ne sait pas faire la différence entre le Sud et le Nord », a-t-il précisé. La veille, vendredi, devant une délégation de la diaspora libanaise, à São Paulo, le président de la République, le général Émile Lahoud, avait affirmé, pour sa part, que « le rêve de la libération qui s’est réalisé le 25 mai 2000 se réalisera à nouveau dans les fermes de Chebaa ». Selon lui, il convient de tirer une leçon de cet événement : « Il ne faut jamais se déclarer vaincu face à une force qui cherche à faire prévaloir l’illégalité au détriment du droit. » Enfin, le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a déclaré samedi que les Libanais n’auraient jamais pu célébrer la libération de leur territoire « sans l’appui syrien sur le terrain, et sur les plans diplomatique, politique et économique ».
Deux ans après l’évacuation du Liban-Sud par Israël, le bilan d’ensemble est mitigé mais le pire, un conflit majeur à la frontière, a été évité, estimaient vendredi des représentants des Nations unies au Liban. Sur le plan intérieur, en revanche, le président de la Chambre Nabih Berry a exprimé les frustrations d’une large part de la population du Sud libéré, affirmant à...