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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - Plainte contre X des anciens otages français au Liban Marie Seurat à « L’Orient-Le Jour » : « Nous allons traquer le Hezbollah »

Le 22 mai est le jour anniversaire de l’enlèvement de Michel Seurat survenu en 1985 à Beyrouth. À cette occasion, la veuve du disparu lance un cri de révolte contre tous ceux qui tentent d’occulter « la véritable identité » des auteurs du kidnapping. Dans un entretien téléphonique avec L’Orient-Le Jour, Mme Seurat a carrément accusé hier le Hezbollah d’être à l’origine d’un acte qu’elle qualifie de « crime contre l’humanité ». Elle est disposée, à ce titre, à porter l’affaire devant la Cour de justice de La Haye. En effet, la justice libanaise ne peut s’en saisir du fait que l’enlèvement est couvert par la loi d’amnistie votée en 1990 par le Parlement libanais. Mme Seurat ne se considère pas du tout concernée par cette loi et déclare sur un ton déterminé : « Nous allons traquer le Hezbollah. » La revendication du rapt par le Jihad islamique, à l’époque, ne veut strictement rien dire à ses yeux. Pour elle, en effet, il y a un seul coupable, c’est le Hezbollah. Dans quelle mesure la justice libanaise serait-elle disposée à coopérer avec la veuve de Michel Seurat ? Celle-ci répond d’emblée : « Le ministère libanais de la justice refuserait-il donc de tenir compte des commissions rogatoires françaises ? » La détermination de Mme Seurat n’a d’égale que sa patience. S’il le faut, elle est prête en effet à attendre encore cinq, et même six ans que La Haye se saisisse enfin de l’affaire. L’essentiel pour Mme Seurat est « d’avoir gain de cause ». La plainte contre X Les cinq anciens otages français du Liban qui avaient été enlevés durant la même période, ainsi que Mme Seurat, ont déposé hier à Paris une plainte contre X « pour crimes d’enlèvement et de séquestration aggravée », ont-ils annoncé dans un communiqué à l’AFP. Outre Marie Seurat, cette plainte a été déposée par les anciens otages français du Liban Roger Auque, Marcel Carton, Georges Hansen, Jean-Paul Kauffmann et Jean-Louis Normandin. « Nous effectuons symboliquement cette démarche le 22 mai, jour anniversaire de l’enlèvement de Michel Seurat survenu en 1985 alors que les circonstances de sa mort n’ont jamais été élucidées et que sa veuve et ses deux filles ne cessent de réclamer sa dépouille », affirme le communiqué. Le sociologue Michel Seurat, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et Jean-Paul Kauffmann, alors journaliste à l’hebdomadaire L’Événement du jeudi, avaient été enlevés par des miliciens à leur arrivée à Beyrouth. Leur enlèvement avait été revendiqué par le Jihad islamique pro-iranien qui avait annoncé ensuite, en mars 1986, la mort de Michel Seurat, dont le corps n’a jamais été retrouvé. « Dix-sept ans après les faits, la lumière n’a jamais été établie sur les auteurs de ce kidnapping, pas plus que sur les autres enlèvements. Cette vérité toujours fuyante ponctuée de rumeurs et de pseudo-révélations prolonge interminablement l’épreuve que nous avons subie alors que nos ravisseurs libanais et leur commanditaire iranien continuent à bénéficier de l’impunité la plus totale », selon le communiqué. « Ces groupes ne faisaient pas partie comme on l’a dit d’“une nébuleuse terroriste”. Ils appartenaient à une même organisation parfaitement structurée. Ils bénéficiaient du soutien d’un État. Les exigences mêmes qu’ils formulaient désignaient clairement les auteurs de ces agissements », ajoute le texte. De fait, les ravisseurs libanais réclamaient l’arrêt des livraisons d’armes par la France à l’Irak (ennemi de l’Iran), la libération d’Anis Naccache, détenu en France pour avoir tenté de tuer à Paris l’ancien Premier ministre du chah d’Iran Chapour Bakhtiar, le règlement de la dette du groupe nucléaire français Eurodif à l’Iran et la libération de 15 militants chiites libanais détenus au Koweït. « Les victimes que nous sommes ne sont pas animées par un sentiment de vengeance, mais par une exigence de solidarité, de vérité et de justice. Cette obligation s’exerce en premier lieu à l’égard de celui qui n’est jamais revenu », expliquent les plaignants. « Au cours des dernières années, dans différents pays du monde, des victimes ont pu faire entendre leur voix. Contre toute attente, leurs bourreaux ont été démasqués et reconnus coupables », ajoutent-ils. « Cette évolution motive la présente plainte et nous donne l’espoir de la voir aboutir. » La plainte a été déposée auprès du tribunal de grande instance de Paris par Me Georges Holleaux, avocat à la cour d’appel. Une centaine d’Occidentaux dont 16 Français ont été pris en otages au Liban dans les années 80. Parmi eux, l’ancien fonctionnaire des Affaires étrangères Marcel Carton, le journaliste Roger Auque et les cameramen Georges Hansen et Jean-Louis Normandin.
Le 22 mai est le jour anniversaire de l’enlèvement de Michel Seurat survenu en 1985 à Beyrouth. À cette occasion, la veuve du disparu lance un cri de révolte contre tous ceux qui tentent d’occulter « la véritable identité » des auteurs du kidnapping. Dans un entretien téléphonique avec L’Orient-Le Jour, Mme Seurat a carrément accusé hier le Hezbollah d’être à...