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Actualités - CHRONOLOGIE

COMMUNAUTÉS - L’Église catholique et les communautés mahométanes se solidarisent Campagne contre la multiplication des affiches érotiques(photo)

Chaînon indispensable de la commercialisation d’un produit, l’utilité économique de la publicité n’est plus à démontrer. Toutefois, l’exercice de ce métier répond à des critères bien précis et, en fin de compte, s’insère dans une culture. Alarmés par la multiplication des affiches érotiques sur les autoroutes, la commission épiscopale catholique des communications sociales et le Centre catholique d’information (CCI) ont décidé de tirer la sonnette d’alarme et de replacer les choses dans leur contexte. Réunis à leur appel, hier, au siège du CCI, des représentants de toutes les communautés libanaises ont réfléchi à ce phénomène. Les mœurs publiques, ont-ils constaté, sont outragées par de telles affiches, et les pouvoirs publics sont tenus de réagir, voire de sévir contre les agences publicitaires qui en sont responsables. Comment le métier y est exercé ? Quelles sont les règles qui le régissent ? Les limites qu’il doit respecter ? Et pour ne rien dire du contenu du message publicitaire, la distance réglementaire est-elle respectée, entre un panneau et l’autre ? Telles sont quelques-unes des questions que se posent, en particulier, les familles soucieuses de protéger leurs enfants contre l’invasion publicitaire. Le but de la campagne n’est certainement pas de remettre en question la place de la publicité dans le cycle économique, mais de la subordonner au respect de la loi et aux règles de la déontologie. Allant au-delà des réactions épidermiques des personnes choquées ou outragées dans leur pudeur, le P. Joseph Moannès, secrétaire général de la commission épiscopale des communications sociales, a abordé hier, dans un exposé, le fond du problème. Dans la mesure où elle influe sur le comportement, la publicité doit également respecter la personnalité du consommateur, et non pousser vers un mode de vie présenté comme idéal, alors qu’il oriente le consommateur vers une culture de l’avoir plutôt qu’une culture de l’être, a expliqué le P. Moannès, se basant sur l’enseignement de l’Église et les encycliques de Jean-Paul II. Le cardinal Trujillo, président du Conseil pontifical pour la famille, assimile l’exploitation de l’instinct sexuel à des fins commerciales à une forme de violence. Dans un discours prononcé à New York devant la 27e session spéciale de l’Assemblée générale de l’Onu sur les enfants, le 7 mai dernier, le cardinal Trujillo a déclaré : « À côté des multiples formes de violence déjà citées, d’autres sont en train de proliférer, avec des conséquences dramatiques. C’est le cas de la pollution morale de l’environnement qui, du point de vue spirituel, empêche les enfants de respirer de l’air pur. Les familles et les États ne peuvent se soustraire aux exigences d’une “ écologie humaine ”. Quand les valeurs morales sont impunément bafouées, quand l’atmosphère est articiellement chargée d’érotisme et la sexualité humaine banalisée et vidée de son sens, au point d’induire les enfants à des styles de vie et des comportements inqualifiables dans un climat de permissivité alarmant, alors les risques de violence se multiplient ». Parmi les intervenants hier figurait un professeur à la faculté des beaux-arts de l’Usek, M. Henri Eid, qui a bien mis en évidence le manque d’imagination et de créativité des publicitaires locaux. L’appel aux instincts directs, grossiers, sans raffinement est aux antipodes d’une publicité réussie, a-t-il expliqué, assimilant cette « publicité sans concept » à de l’acrobatie. Notons que, les communautés mahométane et druze se sont associées à la campagne contre l’affichage explicitement érotique ou sexuel. Réunis autour du président de la commission épiscopale pour les communications sociales, Mgr Roland Aboujaoudé, plusieurs intervenants chrétiens et musulmans ont convenu de transmettre une note au parquet au sujet de ce qu’ils considèrent comme une atteinte aux bonnes mœurs. Les signataires de cette note sont le Centre catholique d’information en la personne de son directeur, le P. Abdo Bou Kasm, cheikh Oussama Haddad, président de la section éducation religieuse à Dar el-Fatwa, cheikh Mahmoud Farhat, représentant le Conseil supérieur chiite, Nabih el-Aawar, représentant le cheikh Akl druze, Mme Rabab el-Sadr, Mme Jocelyne Khoueyri (Mouvement de la femme du 31 mai), Me Ramez Salamé (Mouvement du réarmement moral) et Télé-Lumière. La séance d’hier, qui était une première prise de contact directe entre les communautés concernées sur ce sujet, sera suivie d’autres, ont annoncé les organisateurs. La campagne, elle, se poursuivra, et pour commencer, une journée de sensibilisation à cette question sera organisée dimanche sur Télé-Lumière. Fady Noun
Chaînon indispensable de la commercialisation d’un produit, l’utilité économique de la publicité n’est plus à démontrer. Toutefois, l’exercice de ce métier répond à des critères bien précis et, en fin de compte, s’insère dans une culture. Alarmés par la multiplication des affiches érotiques sur les autoroutes, la commission épiscopale catholique des...