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Actualités - CHRONOLOGIE

La présidente de la Fédération des municipalités du Metn a annoncé hier sa candidature Myrna Murr : Ni bataille pour la démocratie ni confrontation loyalistes-opposants(photos)

L’atmosphère est intime, chaleureuse. À l’image de l’hôte principale. Pour annoncer sa candidature au second siège grec-orthodoxe du Metn, Myrna Murr a choisi de s’entourer de sa famille proche et de quelques amis, conviés ensuite à une petite réception. Pas de discours politique ni de déclaration tonitruante. Ce n’est pas une veillée d’armes, rien qu’un devoir, presque cornélien : celui de laver ce qu’elle considère comme un affront fait à son père et qui, à travers lui, cherche à atteindre tout ce qui a été bâti patiemment au fil de longues années d’un travail continu. D’une voix posée, un peu triste, Myrna Murr dit d’ailleurs elle-même qu’il ne s’agit nullement d’une bataille pour la démocratie ou les libertés, ni même d’une bataille entre loyalistes et opposants. « Ils ont voulu un règlement de comptes personnel et j’ai dû réagir parce que je ne peux me taire contre l’injustice et parce que je refuse la division et la provocation ». La bataille ira désormais jusqu’au bout. Avec l’annonce de sa candidature, au dernier jour du délai de dépôt légal, Myrna Murr sait qu’il n’y a plus de compromis possible. Pourtant, depuis que son oncle Gabriel s’était porté candidat, trois jours après le décès d’Albert Moukheiber, elle espérait, comme beaucoup d’autres personnes, qu’une solution serait trouvée et éviterait les déchirements internes. Les tractations ont été rapidement menées par des autorités religieuses notamment, dont Mgr Youssef Béchara. En vain. Gabriel Murr a refusé de se retirer afin d’ouvrir la voie à l’élection à l’unanimité de Ghassan Moukheiber, pour les deux ans qui restent du mandat de son oncle. Et Myrna s’est vu contrainte à se lancer dans la bataille. C’est à l’hôtel Printania, dans un décor élégant, qu’elle choisit d’annoncer sa candidature. Entourée de ses deux filles, Nayla (20 ans) et Michèle (14 ans), yeux brillants et sourire large, elle lit son premier communiqué de candidate. En face d’elle, son père, protecteur et ému de devoir la mettre en première ligne dans une bataille qui pourrait être dure, sa mère, sa sœur, sa belle-sœur, son mari et quelques amis proches. Échec des propositions de compromis Sobre dans un strict ensemble bleu marine, Myrna Murr précise qu’elle a attendu jusqu’à aujourd’hui (hier), dans l’espoir « que celui qui s’est hâté d’exploiter le décès d’un pôle libanais laisse parler sa conscience et accepte les médiations menées par des autorités religieuses, visant à préserver l’harmonie et à assurer les intérêts des Metniotes. Hélas, malgré toutes les concessions que nous avons faites, des obstacles ont été sans cesse dressés face à une solution de compromis. Cette élection n’est pas une bataille entre loyalistes et opposants et je ne suis pas une candidate de l’opposition ou du pouvoir. Ce n’est pas non plus une bataille pour la démocratie et les libertés, malgré les slogans lancés pour tromper l’électorat. Ils ont voulu une bataille de règlement de comptes personnel, poussant les gens à la division, dans chaque village et chaque maison, sans logique ou dimension nationale. Mais les Metniotes refusent la provocation. Ils ont grandi dans une atmosphère d’amour fraternel, non dans la mobilisation d’un frère contre l’autre. Je suis metniote, fière de mes racines et je n’ai pas l’habitude de me taire quand je vois une erreur. Pour réparer cette faute grave à l’encontre du Metn, j’annonce ma candidature, rendue inévitable à cause des circonstances que tout le monde connaît, par refus de la provocation et de la division ». Myrna Murr expose ensuite les grandes lignes de son programme : aider à trouver des solutions à la crise économique, obtenir des soins médicaux gratuits, encourager la culture et le sport, assurer des emplois aux jeunes et stopper l’émigration, poursuivre les travaux d’infrastructure dans la région et préserver les droits des administrations locales. Se présentant comme la candidate des femmes du Metn, elle conclut en s’engageant à défendre les droits des citoyens de la région, leur rappelant que leurs intérêts sont sa priorité. Quelques applaudissements et Myrna Murr se lève. Il n’y aura pas le rituel des questions-réponses. La candidate préfère rester digne et discrète. Son premier geste est d’embrasser son père qui la couve en permanence des yeux. C’est sans doute à regret qu’il a dû consentir à la laisser mener la bataille, mais il n’avait plus le choix. Comme le dit un des proches avec humour : sa seconde fille Léna, fragile et blonde, est devenue maronite par son mariage, et son fils, Élias, est actuellement ministre de l’Intérieur. C’est donc Myrna qui devait défendre l’honneur de la famille, contre l’oncle qui a préféré couper les ponts. La candidate invite ensuite les présents à se servir, avant de s’asseoir aux côtés de son mari, le Dr Pierre Aboucharaf. Encouragements et vœux pleuvent, mais elle ne répond que par des sourires. Plus loin, Michel Murr cherche à échapper aux journalistes. Mais harcelé, il finit par déclarer que cette candidature est définitive. « Nous avons tout essayé, dit-il. J’ai moi-même proposé les candidatures d’Élie ou de Philippe Salem. Mais cette proposition a été rejetée car les deux hommes ne sont pas originaires du Metn. J’ai ensuite proposé Gébrane Tuéni, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane. Gabriel Murr a exigé que Ghassan Moukheiber se retire et ce dernier estime que sa candidature est un droit naturel. Nous avons donc dû en arriver là ». Dans les salons du Printania, les pronostics vont bon train. Pour les présents, Myrna Murr devrait l’emporter sans trop de difficultés, car, selon certains spécialistes, « les parrains» de Gabriel Murr, MM. Nassib Lahoud et Amine Gemayel, ne pourraient pas reporter toutes leurs voix sur leur candidat, car il s’agit d’un siège grec-orthodoxe. Surtout que Michel Murr a protégé les Kataëb du Metn quand ils étaient menacés par le pouvoir. De plus, Myrna Murr devrait bénéficier de l’appui des Arméniens, le Tachnag ayant publié un communiqué en ce sens, du parti Kataëb officiel et des partisans de l’ancien député Auguste Bakhos. En face d’elle, les blocs ne seraient pas aussi solides. En entendant ces pronostics, Myrna Murr se contente de sourire. Le plus dur pour elle, c’était de se lancer dans la bataille, maintenant que c’est fait, elle croit à la fidélité des Metniotes. Scarlett HADDAD
L’atmosphère est intime, chaleureuse. À l’image de l’hôte principale. Pour annoncer sa candidature au second siège grec-orthodoxe du Metn, Myrna Murr a choisi de s’entourer de sa famille proche et de quelques amis, conviés ensuite à une petite réception. Pas de discours politique ni de déclaration tonitruante. Ce n’est pas une veillée d’armes, rien qu’un devoir,...