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Actualités - CHRONOLOGIE

GOUVERNEMENT - La situation sur le plan de la sécurité longuement évoquée en Conseil des ministres Lahoud : Nous devons rester attachés à l’initiative arabe(photo)

Le Conseil des ministres ordinaire qui s’est tenu hier soir sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud, a reflété le climat de détente intervenu en début de semaine dans les rapports entre le président Lahoud et le chef du gouvernement Rafic Hariri. Une fois n’est pas coutume : la séance a été particulièrement courte et s’est achevée vers 19 heures. L’ordre du jour de routine a ainsi été approuvé en un temps record. La principale décision prise dans ce cadre aura été le gel du projet de loi sur le recrutement de fonctionnaires contractuels dans les administrations publiques. Au-delà de l’ordre du jour, les interventions et les discussions ont été principalement axées sur les développements régionaux ainsi que sur l’affaire de l’enlèvement du responsable des Forces libanaises, l’ingénieur Ramzi Irani. Abordant la conjoncture au Proche-Orient, le président Lahoud a souligné que le Liban réaffirmera ses positions de principe au cours de la réunion que le comité ministériel de suivi – issu du dernier sommet arabe – tiendra demain, samedi, à Beyrouth, afin de tenter de relancer l’initiative arabe de paix. « Notre position de principe, a notamment déclaré le chef de l’État, est axée sur l’attachement à l’initiative arabe et l’application des résolutions internationales. Le sommet (arabe) de Beyrouth a été un succès car il a réaffirmé l’attachement des pays arabes aux résolutions internationales. Sans compter qu’une unanimité arabe s’est dégagée au cours de ce sommet. À mon avis, toute modification de ces positions risquerait de nous entraîner dans l’inconnu, comme ce fut le cas par le passé avec les accords d’Oslo. Les expériences passées nous ont appris que l’important est de rester attachés à l’application des résolutions internationales. Nous n’avons nullement l’intention de modifier notre position à ce propos. Il serait erroné de penser qu’il est possible d’exploiter les attentats du 11 septembre dernier pour exercer des pressions sur nous et nous contraindre à brader nos droits ». Commentant l’enlèvement de Ramzi Irani, le président Lahoud a souligné que, dès le premier jour, les services de sécurité concernés ont intensifié leurs démarches afin de tirer au clair cette affaire « qui se produit pour la première fois depuis 12 ans ». « Nous avions oublié de tels incidents qui ne se reproduisaient plus, a déclaré le chef de l’État. Il ne fait aucun doute que cette question porte préjudice à la réputation du Liban et à l’autorité de l’État. C’est pour cette raison que j’ai donné mes instructions aux services de sécurité afin qu’ils suivent cette affaire jusqu’au bout, quelles ques soient les difficultés. Il est du devoir de l’État de protéger ses citoyens, indépendamment de l’identité de la personne concernée ou de son appartenance politique. Nous traitons cette affaire d’un point de vue humanitaire. Je compatis avec la famille de l’ingénieur Irani et je comprends la situation dans laquelle elle se trouve. Nous resterons en contact avec elle et il est du devoir de toutes les parties de lui venir en aide ». Les explications de Murr Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a pris ensuite la parole pour exposer aux membres du gouvernement les informations recueillies par les services de sécurité à ce sujet. Il a souligné sur ce plan que M. Irani n’est nullement détenu par un quelconque service de renseignements. M. Murr a indiqué que la famille et les proches de M. Irani reçoivent sur leurs appareils de téléphone portables des messages rapportant des informations diverses concernant cette affaire, notamment la découverte de la voiture de l’ingénieur disparu, sans compter les messages à caractère politique. M. Murr a précisé qu’il s’est avéré que certains de ces meassages étaient envoyés par le biais du réseau Internet à partir des États-Unis. Le ministre de l’Intérieur a souligné que les autorités libanaises avaient demandé l’aide d’Interpol et de l’ambassade des États-Unis à Beyrouth afin de déterminer l’identité de l’expéditeur de ces messages. « Les deux parties que nous avons contactées à ce propos, a déclaré M. Murr, ont collaboré avec nous, d’autant qu’après les événements du 11 septembre, les services américains de sécurité sont en mesure de surveiller le réseau Internet et de déterminer la source des messages envoyés par le biais du réseau ». M. Murr a évoqué en outre l’aide fournie dans cette affaire par les deux opérateurs libanais en charge du réseau GSM, notamment pour ce qui a trait aux messages transmis par le biais du réseau local de téléphonie mobile. « Le but de ces messages, a déclaré M. Murr, est de créer un climat de malaise. Les informations tranmises par l’intermédiaire du réseau focalisaient l’attention sur un secteur précis de la capitale et de sa banlieue ». Le ministre de l’Intérieur a souligné, en outre, qu’une cellule formée de 200 agents des FSI et de dix officiers avait été mise sur pied et travaillait vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour suivre de près cette affaire. M. Murr a indiqué dans ce cadre qu’un haut responsable de la sécurité l’avait contacté pour l’informer du fait que les forces de l’ordre avaient appréhendé une personne qui envoyait des messages via Internet. La personne en question aurait reconnu avoir transmis ces messages afin d’insinuer que Ramzi Irani est détenu dans une région précise de Beyrouth. En réponse, d’autre part, au ministre de l’Information qui a dénoncé la recrudescence des incidents dans le pays, M. Murr a dressé un tableau des mesures prises par son ministère et par les forces de l’ordre en vue de combattre la criminalité et le trafic de stupéfiants. Il a relevé sur ce plan que les ambassadeurs européens en poste à Beyrouth suivent de près les efforts déployés par les autorités à ce propos et ont félicité à plus d’une reprise le gouvernement pour son action dans ce domaine. M. Murr a cité quelques chiffres à ce sujet, soulignant que depuis la formation du gouvernement actuel, en octobre 2000, près de 26 800 incidents ont été signalés dans le pays et 26 760 personnes impliquées dans ces incidents ont été arrêtées et traduites en justice, alors qu’entre 1980 et l’an 2000, près de 155 000 incidents ont été signalés et uniquement 6 700 personnes impliquées ont été arrêtées. Dans le domaine de la lutte contre le trafic de stupéfiants, les forces de l’ordre ont arrêté en 20 ans uniquement 80 personnes accusées de contrebande de drogue alors qu’au cours des quinze derniers mois, 1 655 trafiquants de drogue ont été appréhendés, sur les 1 700 trafiquants fichés par les forces de l’ordre. M. Murr a indiqué, par ailleurs, qu’une unité spéciale de lutte contre le terrorisme a été mise sur pied grâce à un entraînement assuré par des experts français. « Cette unité de lutte contre le terrorisme est considérée comme l’une des plus importantes au Proche-Orient, a souligné le ministre de l’Intérieur. Elle est en mesure de réprimer tout acte terroriste sur le territoire libanais ». En conclusion, M. Murr a évoqué les efforts déployés par son ministère afin de renforcer les services chargés de prendre les mesures nécessaires pour garantir le succès de la saison touristique dans le pays. Le président examine avec Beydoun la privatisation de l’EDL et du secteur hydraulique Le président Lahoud a reçu hier le ministre des Ressources électriques et hydrauliques, Mohammed Abdel Hamid Beydoun. Les deux hommes ont passé en revue les questions relatives aux secteurs électrique et hydraulique, les projets du ministère ainsi que les mesures envisagées pour la privatisation de ces deux secteurs dans le cadre des délais impartis. Le chef de l’État s’est par ailleurs entretenu avec le ministre des Transports, Négib Mikati, avec lequel il a passé en revue la situation interne. Au centre des entretiens des deux hommes, les projets exécutés par le ministère dans les différentes régions libanaises. Également parmi les visiteurs de Baabda, le député du Chouf, Nehmat Tohmé, qui a discuté avec le chef de l’État des besoin de sa région et des récents développements sur la scène locale. M. Boutros Harb a en outre conféré avec le chef de l’État au sujet de la situation économique et sociale et des prises de position relatives aux questions d’actualité. Par ailleurs, le général Lahoud a rencontré le professeur Dominique Chevallier, un spécialiste de la question arabe, en visite actuellement au Liban dans le cadre d’une conférence sur le thème de « La culture et la civilisation » dans les relations libano-arabo-françaises. M. Chevallier était accompagné de l’ambassadeur de France au Liban Philippe Lecourtier. Les discussions ont porté sur les activités du Centre d’études et de recherches contemporaines sur le Moyen-Orient (Cermoc), qui relève du Quai d’Orsay, et ce, à la lumière des relations franco-libanaises.
Le Conseil des ministres ordinaire qui s’est tenu hier soir sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud, a reflété le climat de détente intervenu en début de semaine dans les rapports entre le président Lahoud et le chef du gouvernement Rafic Hariri. Une fois n’est pas coutume : la séance a été particulièrement courte et s’est achevée vers 19...