Rechercher
Rechercher

Actualités

LIBERTÉS - Plus d’un millier d’étudiants dans un meeting de solidarité avec le cadre FL « La disparition de Irani, un défi pour les autorités », affirme Amine Gemayel(photos)

L’atmosphère était survoltée, hier, à la faculté des sciences de l’Université libanaise (UL) de Fanar, lors d’un meeting organisé par les courants estudiantins de quatre partis de l’opposition pour protester contre la disparition, il y a plus d’une semaine, d’un cadre des Forces libanaises (FL), Ramzy Irani.L’effervescence est montée d’un cran quand Amine Gemayel, ancien président de la République, a fait une entrée aussi remarquable qu’inattendue dans la salle. « Les autorités se trouvent aujourd’hui face à un défi, à un test », a-t-il déclaré. « Soit elles mobilisent tous leurs services de sécurité pour élucider l’affaire de la disparition de l’ingénieur Irani, soit elles prouveront, une fois de plus, qu’elles sont trop prises par des questions secondaires pour veiller à la sécurité du citoyen. » Plus d’un millier d’étudiants avaient répondu à l’appel des FL, du Courant patriotique libre (CPL – aouniste), du Parti national libéral (PNL) et de la base Kataëb. Au rythme de chants patriotiques, des étudiants issus de diverses universités, des écoliers aussi criaient leur frustration de rester sans nouvelles de Irani, qui était également responsable estudiantin à l’UL. Il faut rappeler qu’outre la disparition du cadre FL, les jours passés ont été riches en arrestations et en interpellations de plusieurs militants Kataëb et CPL. Sur les calicots, des inscriptions éloquentes stigmatisaient le comportement des autorités dans l’affaire Irani ainsi que la présence syrienne au Liban : « À quand la 520 ? », « Nous n’avons pas peur des cellules, nous y sommes plus libres que ceux qui ont transformé le pays en une grande prison », « Il est préférable de subir la discrimination parce que l’on est fidèle à ses martyrs plutôt que de recevoir des attestations de bonne conduite de la part de ceux qui ne connaissent pas la fidélité ». Évoquant les assassinats toujours non élucidés des quatre juges à Saïda et, plus récemment, de l’ancien ministre Élie Hobeika et de ses compagnons, auxquels s’ajoute la disparition de M.Irani, M.Gemayel a exprimé son inquiétude vis-à-vis de « l’indifférence des autorités par rapport aux soucis de la population » et du « gouffre qui se creuse entre les deux ». « Les services de sécurité devraient rechercher les coupables au lieu de s’immiscer dans des affaires politiques, comme l’attestent les récentes arrestations (de quatre de ses proches dans le dossier du massacre de Ehden) à Kfar Abida par exemple », a-t-il poursuivi. « La douleur de la famille de Ramzy Irani résume nos souffrances à tous », a ajouté l’ancien président de la République avant de quitter la salle comme il y était entré, sous un flot d’applaudissements. Les interventions des responsables estudiantins qui ont suivi étaient principalement axées sur la disparition de Ramzy Irani et ses implications, sur l’incapacité des autorités à élucider ce mystère et sur l’incontournable « mainmise syrienne sur le Liban ». « Ces autorités qui savent toujours tout sur tout le monde sont-elles incapables de connaître le sort d’un homme enlevé au cœur de Beyrouth en plein jour ? » s’est indigné Élie Badran, de la base Kataëb. « Le cas de Ramzy Irani est un précédent dangereux. Nous revendiquons non seulement le dévoilement de l’identité des coupables mais un procès public. » Patrick Rizkallah, du PNL, a insisté sur l’oppression que subissent les opposants « et qui nous rappelle la réalité du régime qui nous gouverne ». Pour sa part, Tony Harb, responsable estudiantin au CPL, a rejeté la responsabilité des différents attentats sur la présence syrienne. « Si nos autorités étaient indépendantes, nous aurions aimé leur demander des comptes, mais la force d’occupation syrienne contrôle tout depuis tant d’années que nous ne pouvons que l’en tenir responsable », a-t-il souligné. Dans une intervention au ton inhabituel dans ce genre de meetings, le responsable estudiantin des FL, Salmane Samaha, a incité le jeune public à « ne plus se contenter de slogans et d’applaudissements mais à s’adonner à la réflexion et à l’autocritique ». Visiblement excédé par certaines exclamations scandées dans la salle, il a appelé ses camarades à « changer de mentalité », à « dépasser le passé et nos différences » et à « entamer une action commune sinon nous allons perdre le Liban ». « Nous devons réfléchir à un programme », a-t-il conclu. Le mouvement de protestation déclenché par la disparition mystérieuse de Ramzy Irani se poursuit : un sit-in organisé par les étudiants FL est prévu aujourd’hui à 11h devant l’Institut des sciences sociales de l’UL à Naccache (Metn). Suzanne BAAKLINI
L’atmosphère était survoltée, hier, à la faculté des sciences de l’Université libanaise (UL) de Fanar, lors d’un meeting organisé par les courants estudiantins de quatre partis de l’opposition pour protester contre la disparition, il y a plus d’une semaine, d’un cadre des Forces libanaises (FL), Ramzy Irani.L’effervescence est montée d’un cran quand Amine...