médecine 800 000 prescriptions d’anti-inflammatoires par an au Liban

Pendant plus de vingt ans, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) figuraient en tête de liste des médicaments prescrits pour soulager les personnes souffrant d’une arthrite. Prise en grande quantité, cette famille de médicaments présente toutefois des complications sévères pour l’organisme notamment sur l’estomac, entraînant ainsi des perforations, des ulcères gastriques et des hémorragies, et provoquant, dans certains cas, la mort du patient. Les études montrent en effet que 16 500 décès aux États-Unis et 2 230 décès en Grande-Bretagne sont attribués à l’utilisation des AINS chaque année. Pour minimiser les effets nuisibles des AINS, les spécialistes ont tendance à diminuer la dose des médicaments, réduisant du même coup leur efficacité sur la douleur. Ce qui pousse en général les malades à se procurer des parapharmaceutiques. Le même problème se pose également au Liban. C’est ce qui a été montré dans une étude menée par la société Merck Sharp & Dohme (MSD) auprès des spécialistes, comme auprès de cent patients (70 femmes et 30 hommes) souffrant d’arthrose depuis plus de sept ans et prenant des AINS depuis au moins six mois. D’après cette étude, 95 % des médecins seraient conscients des effets nocifs des AINS et pourtant ils continuent à les prescrire : 800 000 prescriptions par an. De leur côté, les patients se déclarent mécontents. Cinquante pour cent d’entre eux assurent que le remède qui leur est prescrit est inefficace, alors que 30 % des personnes interviewées annoncent vouloir changer de médicaments et 45 % avouent avoir souffert de problèmes à l’estomac. Parmi cette dernière catégorie, 88 % des patients affirment avoir pris des médicaments supplémentaires pour se protéger de problèmes plus graves, tels que les ulcères gastriques et les hémorragies. Cette étude a également montré que 20 % des patients ont subi une gastroscopie et 12 % ont été hospitalisés des conséquences nocives de leur médication sur l’estomac. Quelle serait donc la solution ? Au cours d’une conférence organisée par MSD au Coral Beach Hotel, le Dr Chris Hawkey, gastro-entérologue à l’Université de Nottingham en Grande-Bretagne, menant depuis plus de vingt ans des recherches sur les anti-inflammatoires, affirme qu’une nouvelle classe de médicaments appelée «inhibiteurs de la Cox-2» serait le remède idéal pour ces patients, puisqu’ils ne nuisent pas à l’estomac. Les Cox-1 et Cox-2 sont des enzymes qui inhibent l’inflammation. Les Cox-1 sont présents notamment dans les plaquettes sanguines et dans la muqueuse stomacale, tandis que les Cox-2 agissent uniquement sur l’inflammation en l’arrêtant. Ce qui se passe, c’est que les AINS inhibent les Cox-1 et Cox-2 bloquant ainsi, en plus de l’inflammation, les prostaglandines présentes dans la Cox-1 et qui sont des substances protectrices de l’estomac, ce qui entraîne de graves problèmes gastriques. Tandis que la nouvelle classe de médicaments inhibe uniquement l’enzyme Cox-2 sans toutefois agir sur l’estomac. Un nouveau remède pour l’hypertension Par ailleurs, MSD a organisé une conférence à l’hôtel Phoenicia-Intercontinental au cours de laquelle elle a présenté un nouveau remède, le Losartan potassium, pour le traitement de l’hypertension artérielle. Ce médicament réduit considérablement les problèmes qui peuvent découler de l’hypertension, notamment les maladies cardio-vasculaires, les infarctus et les embolies. Une étude intitulée Life a été en effet menée sur ce médicament en Scandinavie, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Cette étude, qui a englobé 9 193 patients, a montré que le Losartan est de 15 % plus efficace que les bêtabloquants. N.M.