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Actualités - CHRONOLOGIE

Libertés - Sit-in estudiantin aujourd’hui à Fanar pour dénoncer la disparition de Ramzy Irani Trois étudiants aounistes interpellés à Chekka

Dans ce qui semble être une reprise de « la chasse aux sorcières » dans les milieux de l’opposition, et une semaine après la disparition toujours inexpliquée de l’ingénieur FL, Ramzy Irani, les services de renseignements libanais ont interpellé hier trois étudiants membres du Courant patriotique libre (CPL-aouniste) à Chekka et les ont soumis à interrogatoire avant de les relaxer quelques heures plus tard, selon un communiqué du courant aouniste. MM. Karim Bou Karim (25 ans), Charbel Esper (24 ans) et Fady Khairallah (25 ans) ont été conduits au poste des services de renseignements d’Amioun « où ils ont été questionnés sur leurs opinions, leur appartenance et leurs actions politiques avant d’être relâchés après plusieurs heures de détention injustifiable », a poursuivi le CPL. Des sources responsables au sein du courant aouniste ont affirmé à L’Orient-Le Jour que les trois étudiants avaient été arrêtés « parce qu’ils vendaient depuis plusieurs jours déjà dans la région de Chekka des fruits et légumes “libanais” pour concurrencer les vendeurs ambulants syriens ». Contacté par L’Orient-Le Jour, l’ancien chef du gouvernement de militaires, le général Michel Aoun, a qualifié l’arrestation des trois étudiants d’ « intimidation injustifiable », exprimant sa crainte d’une recrudescence des arrestations dans les rangs de l’opposition. Il a par ailleurs qualifié la disparition de l’ingénieur Ramzy Irani de « très grave », estimant qu’il pourrait s’agir de « beaucoup plus qu’un enlèvement ». De son côté, le CPL a critiqué « la propension des SR à poursuivre et réprimer les étudiants au moment où ils devraient déployer tous leurs efforts pour faire la lumière sur le sort de Ramzy Irani et identifier les responsables des attentats qui se produisent entre le Liban-Sud et Tripoli ». Il a enfin dénoncé « l’incapacité de ces SR à accomplir leur besogne », en dénonçant leur soumission à leurs homologues syriens. Murr reçoit la famille Irani Par ailleurs, le Conseil supérieur de sécurité, réuni hier sous la présidence du ministre de l’Intérieur Élias Murr, s’est engagé à accélérer les recherches dans toutes les régions pour élucider les circonstances de la disparition de Irani et le sort qui lui a été réservé. M. Murr a ensuite reçu une délégation formée des membres de la famille Irani avec qui il a évoqué les informations disponibles au sujet de la disparition de l’ingénieur FL. À l’issue de la réunion, Jessy Irani, l’épouse de Ramzy, a remercié le ministre de l’Intérieur, qui « suit personnellement le déroulement de l’affaire ». De son côté, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a stigmatisé « les attentats et les enlèvements qui se produisent de temps à autre », à l’instar du cas de Ramzy Irani, « qui a disparu depuis une semaine et qui doit réapparaître ». Devant une délégation d’étudiants de l’Université libanaise, Mgr Sfeir a appelé les autorités à mettre un terme à la « régression sécuritaire », en affirmant qu’il « poursuit ses contacts » au sujet de l’affaire Irani. Les étudiants ont pour leur part estimé qu ’il était nécessaire de « résoudre immédiatement la question Irani et de sanctionner les coupables ». « Cette question n’est plus uniquement politique, mais humanitaire et nationale : elle concerne chacun de nous et constitue un camouflet infligé à la loi et à la sécurité », ont-ils ajouté. Sit-in aujourd’hui à Fanar Choqué par la disparition depuis plus d’une semaine de Irani, qui est le responsable estudiantin FL à l’Université libanaise, le courant étudiant a organisé une série de manifestations dans les universités hier, notamment à l’Université Saint-Joseph, rue Huvelin, et à l’Université Saint-Esprit Kaslik (Usek), à l’initiative des FL pro-Samir Geagea. Les étudiants ont brandi des affiches avec un point d’interrogation sur une silhouette sombre et la mention: « Où est Ramzy Irani? » Les comités estudiantins des FL proches de Samir Geagea, du Parti national libéral, du CPL et de la base Kataëb ont publié un communiqué commun dans lequel ils ont appelé à un sit-in aujourd’hui à la faculté des sciences de l’Université libanaise-section II à Fanar, pour dénoncer la disparition de Ramzy Irani. Plusieurs formations politiques et associations de défense des droits de l’homme ont également stigmatisé la disparition de l’ingénieur, appelant l’État à multiplier ses efforts pour le retrouver, parmi lesquelles le Bureau central de coordination nationale (BCCN), l’Union des ligues libano-chrétiennes, réunie hier sous la présidence de l’émir Hareth Chéhab, la branche loyaliste des FL proche du général Fouad Malek, la Commission de défense des libertés publiques par la voix de son président Sinane Barrage, le Comité des détenus libanais dans les prisons israéliennes, le Comité des parents de personnes détenues et disparues et les ligues et les associations des anciens des facultés d’ingénierie au Liban et à l’étranger. Enfin, le bureau politique des FL, le bureau du PNL en Amérique du Nord, l’opposition Kataëb basée aux États-Unis, l’Union maronite mondiale, le BCCN et le Parti social-démocrate chrétien ont publié un communiqué commun dans lequel ils ont fait assumer la responsabilité de la disparition de Ramzy Irani aux « forces d’occupation syriennes ». Le communiqué a estimé que « le rapt de Irani s’est fait sous le plafond sécuritaire commun libano-syrien », et que ces deux parties « et toutes leurs ramifications à l’intérieur des institutions, notamment les milices fondamentalistes et terroristes, sont directement responsables de l’enlèvement » du cadre FL. Pakradouni répond à Addoum Le président du parti Kataëb Karim Pakradouni a répondu hier à des critiques que lui a adressées le procureur général près la Cour de cassation Adnan Addoum. « Nous sommes tout aussi attachés que le juge Adnan Addoum au principe de la non-ingérence des politiciens dans les affaires de la justice, mais en contrepartie, nous tenons aussi à la non-ingérence des juges dans la politique », a affirmé le chef du parti Kataëb. M. Addoum avait reproché à M. Pakradouni de s’être immiscé dans les affaires de la justice, en demandant au président de la République d’intervenir rapidement pour que des poursuites engagées dans l’affaire du massacre d’Ehden cessent au plus tôt. « En ma qualité du président du parti Kataëb, a poursuivi M. Pakradouni, il était de mon devoir de m’enquérir du sort de quatre membres du parti arrêtés et de les accueillir à leur libération par le juge concerné ». Par ailleurs, le Bureau central de coordination nationale (aouniste) et les Forces libanaises de Fouad Malek ont dénoncé la réouverture du dossier du massacre d’Ehden, le BCCN y voyant une manipulation effectuée au mépris de la justice et du principe de l’égalité de tous devant la loi.
Dans ce qui semble être une reprise de « la chasse aux sorcières » dans les milieux de l’opposition, et une semaine après la disparition toujours inexpliquée de l’ingénieur FL, Ramzy Irani, les services de renseignements libanais ont interpellé hier trois étudiants membres du Courant patriotique libre (CPL-aouniste) à Chekka et les ont soumis à interrogatoire avant de...