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Actualités - CHRONOLOGIE

Social - Les professeurs de l’UL et les enseignants du secteur public, fer de lance du mouvement de protestation Tollé populaire contre une « privatisation » de l’administration

Plusieurs milliers de manifestants en colère ont défilé hier, entre les places Barbir et Riad el-Solh, à l’appel du comité de coordination interprofessionnel regroupant des professeurs de l’Université libanaise, des enseignants du secteur public et des fonctionnaires des établissements publics. Les députés Marwan Farès (PSNS), Alaeddine Terro (bloc Joumblatt) et Ibrahim Bayan (Hezbollah), ainsi que le président de la CGTL Ghassan Ghosn, proche du mouvement Amal, ont défilé en tête du cortège. L’Université libanaise et les écoles publiques étaient fermées pour l’occasion. Le cortège est parvenu place Riad el-Solh en même temps qu’une manifestation antigouvernementale organisée par les chauffeurs de taxi et minivans à mazout. La marche Barbir-Riad el-Solh était dirigée contre un projet de loi modifiant les conditions de l’emploi dans le secteur public. Le principe de la pérennité de la fonction y est remplacé par un système contractuel temporaire et renouvelable. Selon ses auteurs, le projet devrait instaurer un système de contrôle plus strict, au sein de l’administration, dont il serait susceptible de renforcer la productivité. Défendu par le Premier ministre Rafic Hariri, ce projet est inspiré par la législation italienne. Il a été approuvé sans trop réfléchir par le gouvernement, avant d’être contesté par le président de la Chambre, qui a fait de son abolition un de ses chevaux de bataille. L’accueil hostile réservé par l’opinion au projet de loi s’explique par l’instabilité qu’il fait peser sur l’emploi, en une période de stagnation et de chômage. Au-delà de la révolution qu’il introduit au niveau de l’emploi, et d’un bouleversement total de la notion de Fonction publique, telle qu’elle est vécue et pratiquée au Liban depuis des décennies, le projet risque d’exacerber le clientélisme politique et de mettre les fonctionnaires à la merci de leurs supérieurs hiérarchiques, estiment les spécialistes. Selon un consultant à l’USJ, le projet aurait pu se faire dans un contexte où l’allégeance à l’État serait plus forte que l’allégeance aux communautés, et où l’État serait lui-même plus fort que ces communautés. Mais dans le contexte actuel, il subordonne totalement l’administration aux détenteurs du pouvoir politique. Le ministre d’État chargé de la Réforme administrative, M. Fouad es-Saad, farouchement opposé au projet, a menacé de démissionner s’il est voté, mais le ministe d’État Bahige Tabbarah est résolument favorable au projet. Ce dernier souligne que 50 % des employés du secteur public sont déjà des contractuels, et il estime que l’organisation par le Conseil de la Fonction publique de concours de recrutement devrait permettre d’assainir l’administration des éléments qui font de leur poste une sinécure.
Plusieurs milliers de manifestants en colère ont défilé hier, entre les places Barbir et Riad el-Solh, à l’appel du comité de coordination interprofessionnel regroupant des professeurs de l’Université libanaise, des enseignants du secteur public et des fonctionnaires des établissements publics. Les députés Marwan Farès (PSNS), Alaeddine Terro (bloc Joumblatt) et Ibrahim...