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Actualités - CHRONOLOGIE

CONFÉRENCE - Forte hausse de l’abus de substances illicites au Liban La première prise de drogue à 15 ans

Neuf pour cent des lycéens ont consommé au moins une fois dans leur vie une drogue illicite. Les jeunes femmes sont beaucoup plus nombreuses que les jeunes hommes à consommer des tranquillisants, un abus qui dépasse la moyenne des pays occidentaux. En comparaison avec l’année 1991, la consommation de toutes sortes de drogues au Liban a augmenté parmi les étudiants. L’âge moyen de la première consommation de substance illicite est 15 ans. Mais certains enfants commencent à se droguer dès 10 ans. Trente pour cent des drogués qui suivent actuellement une cure de désintoxication ont déjà été arrêtés, et 30 % des personnes purgeant des peines de prison pour détention de substance illicite ont déjà suivi, en vain, une cure de désintoxication. Tels sont les chiffres d’une étude présentée hier au cours d’un colloque organisé conjointement par le ministère de l’Intérieur, l’Office des Nations unies pour le contrôle des drogues et la prévention des crimes (ODCCP), et l’Institut du développement de la recherche appliquée à la clinique (IDRAC). Le colloque d’hier, qui a été précédé par un séminaire de deux jours, s’est tenu à l’école orthodoxe de l’Annonciation, à Achrafieh, sous le patronage du ministre de l’Intérieur, Élias Murr. C’est le Dr Élie Karam, chef du département de psychiatrie et de psychologie à l’hôpital Saint-Georges et directeur exécutif d’IDRAC, qui a pris la parole en premier pour souligner l’importance de l’étude effectuée conjointement par l’ONG qu’il représente et l’hôpital Saint-Georges. Le représentant régional pour le Moyen-Orient et l’Afrique de l’Office des Nations unies pour le contrôle des drogues et la prévention des crimes, Mehdi Ali, a ensuite pris la parole. Il a relevé que « l’organisme qu’il représente a déjà octroyé la somme de 6,5 millions de dollars à l’État libanais afin d’encourager les agriculteurs de la Békaa à recourir à des cultures de substitution ». Rendant hommage aux efforts du ministère de l’Intérieur dans la lutte pour l’éradication de la drogue, il a souligné « que le Liban a donné l’exemple dans la région ». M. Ali a également indiqué qu’un « plan d’action national, échelonné sur cinq ans, visant à réduire la consommation de la drogue au Liban devrait être prochainement adopté ». Le chef de la police judiciaire, le général Samir Sobh, a donné lecture du message du ministre de l’Intérieur. « L’année 2002 sera celle de l’éradication de la drogue au Liban », a-t-il dit. « Parce que nous refusons de laisser mourir nos jeunes, il n’y a pas de répit dans le dossier de la drogue », a-t-il indiqué, en soulignant que jusqu’à présent, « plus de 1 500 dealers de drogue ont été arrêtés et condamnés à des peines diverse ». C’est ensuite une équipe d’IDRAC formée du Dr Karam, de Liliane Ghandour et de Karim Yammout qui a présenté l’étude évaluant la consommation de la drogue au Liban. Entreprise durant l’année 2001 et le premier trimestre 2002, l’enquête a englobé 1 300 lycéens, 2 000 étudiants et plusieurs centaines de toxicomanes (consommateurs de drogues illicites et tranquillisants) en cure de désintoxication, de prisonniers condamnés pour abus et détention de drogue et de consommateurs de drogue et de tranquillisants non hospitalisés. L’enquête relève que la consommation de drogue a nettement augmenté ces dix dernières années au Liban parmi les jeunes, notamment les étudiants. « Le pourcentage d’étudiants qui ont essayé plusieurs genres de substances illicites a augmenté sensiblement entre 1991 et 1999 et l’âge moyen de la première consommation se situe entre 14 et 17 ans », souligne encore le rapport d’IDRAC. « Les cures de désintoxication touchent notamment des héroïnomanes (65 %) et des cocaïnomanes (17 %) », indique le texte. L’enquête est divisée en deux volets, l’un relatif à la consommation de drogue parmi les lycéens et les étudiants, l’autre se rapporte aux toxicomanes (en cure de désintoxication, en prison, ou qui ne sont pas hospitalisés). Voici quelques pourcentages relatifs à la consommation de drogue dans les rangs des lycéens et des étudiants : 2,8 % des élèves du secondaire interrogés ont consommé de l’ecstasy, ensuite de la cocaïne, suivie de l’héroïne. Selon les lycéens, « les tranquillisants et le cannabis sont des produits très faciles à obtenir ». Notons à ce sujet qu’une partie de cette étude a été effectuée avant l’application de la loi interdisant aux pharmaciens de vendre des tranquillisants sans ordonnance médicale. Les enquêteurs ont également énuméré les facteurs qui poussent les lycéens et les étudiants à se tourner vers la drogue. En général, avant d’essayer les substances illicites, ces jeunes ont déjà une histoire avec la cigarette et l’alcool ; un ou plusieurs membres de leur famille consomme de la drogue ou des tranquillisants ; les parents des jeunes drogués n’ont pas manifesté de la colère quand leur fils ou fille a essayé la drogue pour la première fois. Ces mêmes parents ne contrôlent pas assez les sorties nocturnes, les fréquentations, ou encore le comportement à l’école et à l’université de leurs enfants. Voici quelques chiffres recueillis auprès des toxicomanes : 85 % des drogués qui ont essayé de suivre des cures de désintoxication ont coupé court à leur cure avant la fin du traitement. Environ le tiers des toxicomanes interrogés ont reconnu s’être injecté de l’héroïne à l’aide d’une seringue, une fois et plus. Parmi ceux qui ont consommé de la drogue par voie intraveineuse, le tiers a utilisé une seringue usagée. Vingt-cinq pour cent des toxicomanes ont eu, sous l’effet de la drogue, des rapports sexuels non protégés.
Neuf pour cent des lycéens ont consommé au moins une fois dans leur vie une drogue illicite. Les jeunes femmes sont beaucoup plus nombreuses que les jeunes hommes à consommer des tranquillisants, un abus qui dépasse la moyenne des pays occidentaux. En comparaison avec l’année 1991, la consommation de toutes sortes de drogues au Liban a augmenté parmi les étudiants. L’âge...