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Actualités - CHRONOLOGIE

CELLULAIRE - Réunion Lahoud-Hariri à Baabda, la première depuis plus d’un mois Les litiges présidentiels se traiteraient désormais au cas par cas

Un accord a été conclu entre Baabda et Koraytem sur la question du réseau cellulaire. L’entente a été pour ainsi dire couronnée par une réunion hier entre les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri, la première depuis plus d’un mois au palais présidentiel. Est-ce à dire que la confiance est définitivement rétablie entre les deux pôles de l’Exécutif ? Évidemment non, et l’on (ré)agira désormais au coup par coup. Autant dire ainsi qu’à chaque jour et à chaque crise suffit sa peine. C’est l’impression que l’on dégage des contacts effectués auprès d’une source ministérielle indépendante, mais aussi auprès des milieux proches du Premier ministre. Le chef de l’État était certes « satisfait » de son entretien avec M. Hariri, rapporte la source gouvernementale précitée, mais, selon elle, il s’agit d’un « règlement ponctuel ». C’est ainsi qu’une réconciliation définitive entre MM. Lahoud et Hariri serait à exclure. « Encore heureux qu’ils aient abouti à un accord sur le dossier de la téléphonie mobile. Espérons seulement que cette entente durera », a déclaré le ministre indépendant interrogé par L’Orient-Le Jour. Quant aux proches du Premier ministre, ils se veulent rassurants. Ils estiment en effet qu’il n’y a pas « d’autre litige en vue » entre les deux pôles de l’Exécutif. Qui plus est, la vie politique doit reprendre son cours, ajoutent les mêmes sources, justifiant ainsi la réunion de M. Hariri avec M. Lahoud hier à Baabda. En tout état de cause, concluent les proches du chef du gouvernement, le Conseil des ministres est là pour jouer le rôle de « garde-fou » en cas de conflit entre les présidents de la République et du Conseil. D’où l’importance des institutions. L’entretien Lahoud-Hariri Le Premier ministre s’est rendu à 8h30 au palais de Baabda pour effectuer avec le chef de l’État « un tour d’horizon de la situation dans le pays à la lumière des derniers développements », indiquent les informations officielles. À l’issue d’un entretien d’une heure, M. Hariri a déclaré que « les avis concordent sur la nécessité d’activer le travail administratif et d’accélérer le processus de privatisation ». En réponse à une question, il a ajouté que la réunion du Conseil des ministres de jeudi sera ordinaire et que le gouvernement se contentera d’examiner les points inscrits à l’ordre du jour. Les détails de l’accord Concrètement, en quoi consiste donc l’accord auquel ont abouti les deux présidents Lahoud et Hariri? Selon certaines sources ministérielles, cet accord constitue une base idéale pour tous les autres projets de privatisation. Ces mêmes sources donnent les précisions suivantes sur le mécanisme qui sera adopté pour la privatisation du réseau GSM: « L’application de cet accord débutera à la fin du mois courant pour s’achever en principe le 31 août prochain. À cette date, le secteur de la téléphonie mobile aura déjà été concédé aux deux meilleurs offrants qui auront remporté l’adjudication. Si d’ici là l’opération de vente n’a pas été conclue, l’État aura alors recours à une deuxième possibilité qui consiste à confier la gestion du cellulaire à une société privée sous la supervision et pour le compte de l’État. De toute manière, dans les deux cas, la part de l’État sera considérable par rapport surtout à ce qu’elle est aujourd’hui », ajoutent les sources ministérielles. Celles-ci indiquent que les sociétés qui postuleront à l’achat du réseau auront le choix entre les deux options suivantes : l’achat de la totalité ou d’une partie dudit secteur. Dans ce dernier cas, l’État conserve évidemment l’autre part. À qui les autorités concéderaient-elles la propriété du réseau ? À la société qui serait disposée à payer le minimum fixé par le gouvernement, ce minimum étant calculé sur base des bénéfices des deux compagnies actuelles (Cellis et LibanCell) réalisés en 2001, et multipliés par vingt, l’équivalent des vingt années d’exploitation du secteur. S’il s’avère qu’aucune société n’est disposée à payer le prix convenu, on se rabattrait alors sur la deuxième option qui consiste à confier la gestion du secteur à une compagnie privée pour le compte de l’État. Les mêmes sources prévoient que ce mécanisme serait adopté dans les tout prochains jours, probablement demain jeudi, lors de la réunion ordinaire du Conseil des ministres. En fait, tout dépend du rapport sur la situation du réseau. Le ministre des Télécommunications Jean-Louis Cardahi doit le remettre en principe dans les 48 heures au secrétariat général du Conseil des ministres. De source gouvernementale, on affirme enfin que l’accord entre MM. Lahoud et Hariri aura permis d’aboutir aux principaux résultats suivants : – le choix du processus de privatisation est désormais confirmé, en même temps qu’un nouveau mécanisme d’application ; – l’accord rapportera au Trésor des recettes considérables ; – l’État pourra toujours superviser la gestion du secteur et préserver ses droits au cas où le réseau ne serait pas vendu ; – le gouvernement désignera des inspecteurs et des commissaires aux comptes pour examiner la situation financière des deux sociétés Cellis et LibanCell. Ce qui lui permettra de fixer le montant qu’il pourra exiger des compagnies internationales désireuses d’acquérir le secteur. À noter dans ce cadre que, selon certaines sources, chaque licence d’exploitation ne devrait pas valoir moins de cinq milliards de dollars.
Un accord a été conclu entre Baabda et Koraytem sur la question du réseau cellulaire. L’entente a été pour ainsi dire couronnée par une réunion hier entre les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri, la première depuis plus d’un mois au palais présidentiel. Est-ce à dire que la confiance est définitivement rétablie entre les deux pôles de l’Exécutif ? Évidemment...