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Actualités - CHRONOLOGIE

COURT-MÉTRAGE- « 100% Asphalte » de Carol Mansour, un documentaire sur les gamins du Caire La rue, mère des enfants en fugue(PHOTOS)

Un petit groupe d’artistes et de happy few a eu le privilège de voir au Théâtre de Beyrouth (Aïn el-Mreisseh) 100 % Asphalte, un documentaire sur les enfants de la rue au Caire, signé Carol Mansour. Privilège, parce que cet excellent court-métrage produit par Forward ne fera sans doute pas une carrière libanaise. «Il sera visionné le 4 juillet à l’Institut du monde arabe, à Paris. Pour le reste, nous sommes en pourparlers avec des chaînes françaises», indique la réalisatrice. Longtemps productrice-réalisatrice d’émissions et de maga sur Future TV, Carol Mansour a fondé depuis peu, en association avec Yves Kareh, sa propre boîte de production, Forward, inaugurée avec Intou chou raïkoun (Et vous quel est votre avis?), un documentaire sur «l’éducation et la santé sexuelles», adressé évidemment aux jeunes et commandité par le ministère des Affaires sociales. 100% Asphalte est, pour sa part, une production 100 % libre. D’autant plus que ce film de 26 minutes, sur un thème sensible et qui peut sembler rabâché, se distingue des documentaires du même genre par son ton dynamique, éloigné des larmoiements d’usage. Il n’en reste pas moins émouvant. Une émotion présente d’un bout à l’autre des séquences, mais sous-tendue d’un zeste d’humour et de vivacité qui les rendent moins tragiques, si l’on peut dire. Tant il est vrai que les trajectoires de Hiba, Ahmad, Mahmoud, Amer, Ibtissam et les autres, tous ces gamins de dix, douze, treize, quinze ans, ressemblent à une course folle vers le gouffre. Ces enfants abandonnés, livrés à eux-mêmes, c’est-à-dire à la solitude, à la violence, à la drogue..., se racontent devant la caméra – discrète – de Carol Mansour. Ils préfèrent la misère et l’agressivité de la rue à un père qui les bat, une mère qui ne les aime pas, un oncle qui les viole ou un frère qui les hait. C’est vrai qu’ils ont parfois peur la nuit, c’est vrai qu’ils souffrent de solitude, c’est vrai qu’ils ont la nostalgie d’un foyer idéal. Alors, pour stigmatiser tout cela, ils jouent à être «Jean-Claude Van Damme», ils parodient une danse du ventre, ils rêvent de rencontrer Michael Jackson et, surtout, ils essayent tant bien que mal de recomposer entre eux une sorte de grande famille, une sorte de clan, où tour à tour se nouent et se dénouent des liens de fraternité, d’amitié et d’amour. C’est «grâce à un ami égyptien, Kamal Fahmi, qui a ouvert, il y a quelques mois, un centre d’accueil pour ces enfant, que j’ai pu avoir accès à eux», dit la réalisatrice. Mais pour gagner leur confiance et les faire parler, elle a établi une subtile complicité, sans insistance, ni apitoiement. Les gosses se livrent petit à petit, chacun racontant son histoire, ce mauvais sort, qui est le lot des enfants abandonnés, ou plutôt fugueurs, des grandes villes. Et, ce qu’ils n’ont pas voulu révéler d’eux-même, la caméra – toujours discrète, mais équipée d’un zoom – l’a capté. À savoir, la colle «sniffée» durant les soirées et les «trips» qui s’ensuivent.... Un texte sensible et original (signé Carla Henoud), qui donne la parole à la rue, finalement la mère de ces enfants, accompagne les images, fort bien filmées, de la vie des gamins du Caire. Z.Z.
Un petit groupe d’artistes et de happy few a eu le privilège de voir au Théâtre de Beyrouth (Aïn el-Mreisseh) 100 % Asphalte, un documentaire sur les enfants de la rue au Caire, signé Carol Mansour. Privilège, parce que cet excellent court-métrage produit par Forward ne fera sans doute pas une carrière libanaise. «Il sera visionné le 4 juillet à l’Institut du monde arabe, à Paris....