Rechercher
Rechercher

Actualités

Dossier régional - Chareh reçu par Lahoud, Hariri, Berry et Hammoud Damas ne veut pas perdre de vue l’objectif de paix(PHOTO)

Au lendemain du vote intervenu au sein du Likoud israélien (droite) contre la création d’un État palestinien, qui laisse présager une radicalisation encore plus prononcée de la politique suivie par l’État hébreu, le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, s’est employé hier à Baabda à démontrer la volonté de son pays de persévérer sur le chemin de la paix, appelant notamment les Arabes à « mettre à profit les jours qui viennent pour adopter des positions aidant à une reprise du processus de paix ». M. Chareh a été reçu hier au palais de Baabda par le président de la République, Émile Lahoud, en présence du ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud. La visite avait pour objectif de remettre au président Lahoud un message du président Bachar el-Assad sur les résultats du sommet tripartite qui a regroupé samedi, à Charm el-Cheikh, la Syrie, l’Égypte et l’Arabie saoudite. Les entretiens ont porté également sur l’ensemble des développements dans la région. M. Chareh devait également être reçu par le président de la Chambre, Nabih Berry, puis par le Premier ministre, Rafic Hariri. Retrouvant ce dernier au Grand Sérail, il s’est par la suite rendu en sa compagnie à Koraytem pour un déjeuner de travail, avant de regagner son pays. De sources proches de Baabda, on indique que le chef de l’État a exposé au cours de son entretien avec le ministre syrien son point de vue, selon lequel une relance du processus de paix paraît être hors de portée tant qu’Ariel Sharon restera Premier ministre d’Israël. Il a aussi estimé que « l’affaiblissement » de M. Sharon à la suite du vote du Likoud, dimanche, ne saurait contribuer à débloquer la situation. Ce scepticisme, quoique partagé par M. Chareh, n’a pas empêché ce dernier d’exprimer des positions relativement modérées à sa sortie du palais présidentiel, dans la droite ligne de l’évolution constatée à Charm el-Cheikh. Interrogé par des journalistes sur le point de savoir si le sommet de Charm el-Cheikh constituait un recul pour la Syrie, dans la mesure où le président Bachar el-Assad s’y est associé à la condamnation de la violence « sous toutes ses formes » au Proche-Orient, alors que, quelques jours plus tôt, il qualifiait encore d’« héroïques » les attentats-suicide contre des Israéliens, M. Chareh s’est contenté d’une réponse ferme, mais néanmoins évasive : « Les constantes syriennes demeurent le pilier fondamental de la politique étrangère de la Syrie. Ces constantes, qui se fondent sur le droit international et les résolutions des Nations unies, jouissent d’un vaste soutien de la part de l’ensemble de la communauté internationale. Nous ne devons donc pas hésiter à les réitérer », a-t-il déclaré. « Pour ce qui est de la violence, ce n’est pas un secret de dire que l’occupation israélienne en est l’auteur. Tant que l’occupation durera, la résistance sera là. Il ne s’agit nullement pour un peuple d’inventer de nouvelles valeurs ou de nouveaux concepts, mais qu’on le veuille ou pas, l’histoire enseigne que lorsqu’il y a occupation étrangère, il y a aussi résistance légitime », a-t-il ajouté. Évoquant la réunion du comité spécial pour l’initiative de paix arabe, qui doit avoir lieu pour la première fois officiellement à Beyrouth le week-end prochain, M. Chareh a indiqué qu’il n’y avait pas de plan préconçu libano-syrien pour le travail de ce comité, et que ce dernier était appelé à examiner lui-même les modalités de son action. Le comité spécial regroupe neuf ministres arabes des Affaires étrangères, notamment ceux des pays directement concernés par le conflit israélo-arabe. Il a été créé à la clôture du sommet arabe de Beyrouth, à la fin mars, pour promouvoir l’application de l’initiative de paix présentée par le prince héritier d’Arabie saoudite, Abdallah ben Abdel Aziz, et entérinée par le sommet. Cette initiative propose une normalisation totale des relations avec Israël, en échange notamment d’une restitution de tous les territoires arabes occupés. En réponse à une question, M. Chareh a souligné que l’initiative arabe n’était « pas dépassée ». « Vous savez qu’actuellement, après les opérations militaires criminelles menées par le gouvernement Sharon, il n’y a pas de climat de paix dans la région. Il faudra qu’un certain temps s’écoule pour que l’on revienne à un seuil minimal de confiance dans le processus de paix », a-t-il souligné. « Mais cela ne signifie nullement que nous sommes maintenant opposés à la paix. Il nous faut être réalistes et tenter de mettre à profit les jours qui viennent pour nous préparer à adopter une position aidant à une reprise du processus de paix ». Certes, a-t-il poursuivi, « une telle position dépend très largement de la politique israélienne. Or, vous vous doutez peut-être qu’il y aura dans les quelques mois à venir une sorte de vacance au niveau de la décision politique en Israël du fait du vote intervenu hier (dimanche) au sein du Likoud, qui a vu la chute terrible de Sharon ». « Bien sûr, il restera chef du gouvernement, mais il ne sera plus en mesure d’entreprendre des initiatives de paix pour les mois à venir, en raison de cette nouvelle donne. » Malgré les efforts de M. Sharon pour empêcher un vote sur la question, le comité central du Likoud a voté dimanche soir à Tel-Aviv une résolution excluant la création d’un État palestinien à l’ouest du Jourdain.
Au lendemain du vote intervenu au sein du Likoud israélien (droite) contre la création d’un État palestinien, qui laisse présager une radicalisation encore plus prononcée de la politique suivie par l’État hébreu, le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, s’est employé hier à Baabda à démontrer la volonté de son pays de persévérer sur le chemin...