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Actualités - CHRONOLOGIE

DIPLOMATIE - L’ancien président US est arrivé à La Havane pour tenter un rapprochement Vingt ans après, une mission difficile de la deuxième chance pour Jimmy Carter(PHOTO)

L’ancien président Jimmy Carter, seul chef d’État américain à avoir tenté un rapprochement avec Cuba pendant son mandat, a entamé hier à La Havane une visite de cinq jours qui, plus de 20 ans après, lui donnera une deuxième chance de renouer le dialogue avec Fidel Castro en vue d’une normalisation difficile avec l’île communiste. La presse cubaine a annoncé officiellement samedi « la visite privée » du plus haut mandataire américain à fouler le sol cubain depuis le triomphe de la révolution en 1959. M. Carter pourra s’entretenir à Cuba « avec n’importe quel citoyen qu’il voudra rencontrer », précise un communiqué publié dans le quotidien Granma, organe officiel du Parti communiste cubain. Le dirigeant cubain s’était déjà dit prêt à « remplir la place de la révolution pour qu’il (Jimmy Carter) nous fasse toutes les critiques qu’il souhaite, parce que nous sommes convaincus de l’éthique morale et humaine de la révolution ». Calvin Coolidge a été le seul président américain à visiter « la perle des Antilles » en 1928. « Plus d’un siècle après l’indépendance cubaine, nos deux pays n’ont toujours pas développé de relations constructives, et bien que nous ayons établi des bureaux de représentation pendant ma présidence, ces dernières 41 années les deux pays n’ont pas eu de relations diplomatiques normales », a déploré pour sa part M. Carter, 77 ans, dans un communiqué publié par le Centre Carter, dont le siège est à Atlanta (Géorgie). Des joyaux de l’architecture coloniale aux centres de recherche scientifique en passant par les écoles de médecine et les coopératives agricoles, le président Castro cherchera à donner la meilleure image de la réalité cubaine à M. Carter, son plus illustre visiteur américain depuis son arrivée au pouvoir il y a 43 ans. L’ex-président démocrate (1977-81), son épouse Rosalynn et une délégation d’une dizaine de personnes sont arrivés hier matin à l’aéroport José Marti de la capitale cubaine où ils ont été accueillis personnellement par Fidel Castro. En début d’après-midi, M. Carter fera un parcours à pied dans les rues de la vieille Havane avant d’être reçu par le ministre des Affaires étrangères Felipe Perez Roque. Il se rendra ensuite à une réception donnée par la responsable des Intérêts américains à La Havane – ayant rang d’ambassadeur – Vicki Huddleston et rencontrera la petite communauté américaine de l’île. Fidel Castro recevra l’ancien président dans la soirée au palais de la Révolution pour un dîner de gala. Mais c’est dans un discours très attendu dans le grand amphithéâtre de l’Université de La Havane qui sera retransmis en direct par la radio et la télévision cubaines, une rare prérogative, que l’ancien président américain pourra véritablement s’adresser aux Cubains. Bien que le thème de son discours n’ait pas été précisé, M. Carter, qui a fait des droits de l’homme le point central de sa présidence, devrait évoquer la situation des droits civils et politiques dans l’île, notamment après que la dissidence cubaine eut fait une démarche sans précédent en déposant vendredi auprès du Parlement une pétition pour réclamer des changements démocratiques. Cette initiative dite « projet Varela » – du nom de Felix Varela, un prêtre cubain du XIXe siècle inspirateur des premiers mouvements nationalistes de l’île – a recueilli 11 020 signatures déposées devant l’Assemblée nationale cubaine. La Maison-Blanche et le Département d’État ont d’ores et déjà indiqué que les connaissances de M. Carter en matière de droits de l’homme « pourraient être d’une grande utilité à Cuba ». M. Carter visitera également un Centre d’ingénierie génétique et de biotechnologie, ainsi qu’un des fleurons de l’université cubaine, l’École latino-américaine de médecine, où étudient gratuitement des étudiants de tout le continent, dont des étudiants venant de milieux défavorisés aux États-Unis. M. Carter, qui quittera Cuba vendredi prochain, s’entretiendra avec plusieurs ministres cubains.
L’ancien président Jimmy Carter, seul chef d’État américain à avoir tenté un rapprochement avec Cuba pendant son mandat, a entamé hier à La Havane une visite de cinq jours qui, plus de 20 ans après, lui donnera une deuxième chance de renouer le dialogue avec Fidel Castro en vue d’une normalisation difficile avec l’île communiste. La presse cubaine a annoncé...