La direction de Saïfi réclame des excuses publiques de Gemayel

Le bureau politique du parti Kataëb, réuni hier dans le cadre d’une séance extraordinaire sous la présidence de M. Karim Pakradouni, a demandé à l’ancien président de la République, Amine Gemayel, de présenter des « excuses officielles » pour « ce qu’il a fait » à la direction du parti, de « reconnaître la légitimité » du pouvoir de Saïfi et de cesser d’utiliser le label Kataëb pour des « organisations fictives », allusion à la « base kataëb », courant estudiantin du président Gemayel. « Faute de quoi nous serons forcés de prendre les mesures disciplinaires et judiciaires qui s’imposent », a précisé le bureau. Dans un communiqué de quatre pages distribué à la presse, le bureau politique du parti a répondu aux accusations de « prostitution » lancées par M. Gemayel au sujet des pratiques de la direction de Saïfi. « M. Gemayel a dépassé toutes les limites politiques et morales, il a violé l’esprit du combat commun et de la camaraderie et a porté atteinte à la dignité du parti. Autant de violations du règlement du parti et du code pénal », a estimé le bureau, avant de se lancer dans un véritable réquisitoire contre Amine Gemayel, l’accusant d’avoir été à la base de toutes les discordes au sein du parti Kataëb depuis 1975, puis des conflits entre les Kataëb et les Forces libanaises, puis, enfin, de l’échec de la dernière réconciliation à l’intérieur du parti. Sommant l’ancien chef de l’État « d’abandonner son discours injurieux et guerrier », la direction a enfin indiqué qu’elle faisait preuve de clémence dans sa position vis-à-vis de M. Gemayel, « devant l’insistance de plusieurs personnalités politiques et religieuses ». De leur côté, MM. Georges Kassis, Gabriel Sayegh, Joseph Kosseyfi et Georges Maghamess, membres du bureau politique, ont publié hier un communiqué dans lequel ils ont démenti avoir proposé d’exclure Amine Gemayel du parti Kataëb, une information qui a été rapportée ces derniers jours dans la presse.