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Actualités - OPINION

Trois points de vue sur un conflit double

Où réside la raison d’État, où résonne la raison tout court ? De quel côté brille la transparence ? Le conflit dit du cellulaire, qui est politique encore plus qu’économique, ne laisse entrevoir aucune de ces vertus capitales. Va-t-on vers une solution, à la faveur du délai de grâce que dégage pour les médiateurs le report de la séance du 13 ? La privatisation de ce secteur rentable, pour ne pas dire juteux, donne lieu, comme on sait, à trois avis distincts : – Le Conseil des ministres ayant tranché dans ce sens, il suffit de laisser Cellis et LibanCell continuer à gérer le réseau jusqu’à sa mise en adjudication. – Une direction provisoire centraliserait la distribution pendant la période transitoire. Les deux opérateurs lui passeraient la main. Mais seraient autorisés à participer au concours d’offres. En base des critères internationaux définis par la banque HSBC. – L’État prendrait en charge le portable. Pour le confier, par voie d’adjudication, à une société internationale spécialisée. Qui serait rémunérée au pourcentage. L’idée d’une cession des deux concessions serait abandonnée. Car le secteur étant en pleine expansion, les cours actuels deviendraient vite dérisoires en termes de rentrées pour le Trésor. Qui pourrait obtenir des emprunts garantis par les recettes du cellulaire. Ce dernier point de vue a été défendu par les présidents Hussein Husseini et Omar Karamé durant le débat budgétaire. Et le système semble sourire au ministre des Télécommunications, M. Jean-Louis Cardahi, partisan d’une appropriation étatique. Revenant à la charge, M. Husseini souligne que toute autre méthode serait entachée de suspicion aux yeux de l’opinion. En cas d’adjudication, des bruits courraient inévitablement sur le prix obtenu, et sur de présumées magouilles. Que les deux serveurs sortants y participent ou non, et quels que soient les mécanismes mis en place pour assurer la transparence de l’opération. Toujours selon l’ancien président de la Chambre, le système de gestion par procuration offre l’avantage d’être le plus rapide et le plus commode. Il permettrait d’éviter les complications comptables et juridiques d’un éventuel retour sur scène des deux compagnies restantes, si elles décrochaient l’adjudication envisagée. En effet, il faudrait alors savoir si, dans leur continuité retrouvée, elles auraient toujours droit aux indemnisations qu’elles réclament depuis la rupture de leur contrat. Un montant que par un jeu d’écritures simple, elles n’auraient qu’à inscrire sur leur bulletin d’offre, pour prétendre présenter un prix plus élevé que la concurrence, et décrocher facilement le marché. Sans compter qu’il y aurait également à déterminer si ces deux personnes morales, qui sont en procès contre l’État, ont vraiment le droit de participer à l’adjudication. En se passant de cette procédure, on contournerait évidemment toutes ces embûches. Du reste, le président de l’institution bancaire chargée d’étudier le dossier recommande fortement, dans la note adressée au gouvernement, que l’on mette tout d’abord un terme aux problèmes judiciaires opposant les deux sociétés à l’État. Dont les dirigeants, nul ne l’ignore, ne sont pas d’accord entre eux. Certains estiment, comme le président Hariri, qu’une éventuelle direction provisoire, mise en place en attendant l’adjudication, devrait assurer au Trésor un minimum d’un million de dollars/jour. D’autres pensent qu’il ne doit pas y avoir de période transitoire et que l’État devrait reprendre définitivement ses billes, pour s’arranger avec un sous-traitant payé au pourcentage. Pour l’heure, les médiations en vue d’un compromis ne progressent que lentement. L’affaire est doublement importante. D’abord parce que le cellulaire produit des bénéfices considérables (300 millions de dollars en 2001). Ensuite parce que sa privatisation en facilitera d’autres, également nécessaires, si elle s’effectue dans des conditions satisfaisantes. Sur le plan de la transparence comme des finances. Et si le Conseil des ministres n’arrivait pas à choisir entre les trois solutions proposées ? Il lui faudrait alors trancher en votant. Émile KHOURY
Où réside la raison d’État, où résonne la raison tout court ? De quel côté brille la transparence ? Le conflit dit du cellulaire, qui est politique encore plus qu’économique, ne laisse entrevoir aucune de ces vertus capitales. Va-t-on vers une solution, à la faveur du délai de grâce que dégage pour les médiateurs le report de la séance du 13 ? La privatisation de ce...