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Actualités - ANALYSE

CONFLIT SOCIAL - Le régime d’hospitalisation au cœur du débat Le personnel de l’EDL menace de durcir sa grève

En grève ouverte depuis mardi, les employés et ouvriers de l’EDL ont été rejoints hier par les salariés de l’Office du Litani et des eaux de Beyrouth. En outre, ils ont laissé entendre qu’ils pourraient durcir leur mouvement, au cas où le ministre des Finances s’entête à les priver de leurs droits acquis à une couverture médicale, ainsi qu’aux fonctionnaires à la retraite. Ainsi, ce n’est pas seulement leur présent que les grévistes défendent, mais leur avenir. Au nombre d’environ 2 500, les salariés de l’EDL bénéficient, depuis le milieu des années 90, d’une couverture médicale qui compense les frais non couverts par la Sécurité sociale. C’est ce contrat que l’EDL a décidé de ne plus renouveler, cette année, du moins pour les salariés à la retraite. Pour être plus précis, ce n’est pas vraiment l’EDL qui a pris cette décision, ni le ministre de tutelle, Mohammed Beydoun, mais le ministre des Finances Fouad Siniora qui a décidé de ne pas débloquer les crédits pour payer la part de l’État dans les frais d’assurance, plus précisément dans les frais d’assurance des anciens salariés à la retraite. Pourtant, ajoutent leurs représentants, le régime d’assurance a été mis en place par une décision du Conseil des ministres datant de 1999, et confirmée en septembre 2001, malgré les objections du ministère des Finances. Couverts par la Medgulf Strikers, les employés et ouvriers de l’EDL paient, de leur côté, leur part de cette assurance, suivant la classe qu’ils ont choisie ainsi qu’une quote-part permettant aux employés à la retraite de continuer à bénéficier de cette couverture hospitalisation. Une réunion de la dernière chance, lundi, avec le grand argentier n’a rien donné. M. Siniora a accepté de couvrir les frais des salariés en exercice, mais a refusé de le faire pour les retraités. Face à cet entêtement, justifié par M. Siniora par l’état des Finances publiques et la nécessité de comprimer au maximum les dépenses de fonctionnement, les salariés ont décidé de déclencher leur grève mardi. Ils attendent le retour, vendredi, de M. Siniora de Malaisie, où il accompagne le Premier ministre Rafic Hariri, pour tenir une conférence de presse et, sans doute, annoncer un durcissement de leur mouvement, au cas où ils n’obtiendraient pas satisfaction. Les salariés, qui sont en grève ouverte, pourraient, à partir de samedi, ne plus effectuer du tout de réparations, en cas de panne, alors que, pour le moment, ils parent encore à ce qu’ils nomment des « défauts fugitifs », comme des branches qui touchent des câbles électriques et provoquent des pannes faciles à réparer. Par ailleurs, la grève pourrait même affecter les unités de production, entraînant des pénuries de courant et donc un rationnement. « Une série d’embêtements » À ce désaccord essentiel, qui oppose les salariés de l’EDL à l’État, s’ajoutent des revendications moins cruciales dues au retard dans le vote du budget de l’office, qui fonctionne toujours suivant la règle du douzième provisoire. Les crédits insuffisants de cette provision budgétaire entraînent des réductions au niveau de la rétribution des heures supplémentaires et des contractuels de l’EDL, qui augmentent en nombre. En outre, la direction n’a toujours pas commencé à payer les frais de déplacement de 6 000 livres par jour de travail récemment approuvés en Conseil des ministres et entrés en vigueur dans les établissements publics soumis aux dispositions du code du travail à partir de janvier 2002, alors que ce montant forfaitaire est payé dans le secteur public depuis début 2001. Enfin, l’EDL ne paie toujours pas aux salariés la contrepartie convenue par arbitrage, après l’abolition de la tarification spéciale dont ils bénéficiaient, et grâce à laquelle l’électricité qu’ils consommaient dans leurs foyers était pratiquement gratuite. À l’issue de cet arbitrage, les salariés avaient obtenu le paiement d’un forfait de 125 000 livres par mois et l’équivalent d’un échelon supplémentaire, en contrepartie de l’abolition de leur privilège. Toutefois, convenu en 2001, cet accord n’est toujours pas entré en application. Selon les milieux concernés, ce sont tous ces tracas qui, accumulés, ont entraîné la grève générale commencée mardi. Pour ces milieux, « on ne sait pas ce que l’EDL va encore inventer pour nous embêter ». De fait, sans la cohésion du syndicat des employés, ces derniers auraient, depuis longtemps, baissé les bras face à la complexité du combat qu’ils mènent. Rappelons que la présente grève est la troisième que les employés de l’EDL observent cette année.
En grève ouverte depuis mardi, les employés et ouvriers de l’EDL ont été rejoints hier par les salariés de l’Office du Litani et des eaux de Beyrouth. En outre, ils ont laissé entendre qu’ils pourraient durcir leur mouvement, au cas où le ministre des Finances s’entête à les priver de leurs droits acquis à une couverture médicale, ainsi qu’aux fonctionnaires à la...