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Actualités - OPINION

PARTIELLE - Bteghrine affûte ses armes Pas de trêve des confiseurs, bien au contraire, au Metn

Une devise des hauteurs, un peu énigmatique, que répète à l’envi, et à ses fidèles, M. Michel Murr : «Celui qui descend les marches de l’escalier ne peut pas gagner la forteresse». Fichée sur un piton. Traduction approximative de cette maxime crypto-féodale : pour être protégé, il faut suivre dans son fief le chef. Le vrai, s’entend. L’image, sortie des vieux cahiers ottomans, est d’autant plus frappante, au niveau du populo, qu’au village le domicile de M. Gabriel Murr se trouve légèrement en contre-bas de la résidence de l’ancien ministre. Qui signifie donc à l’entour qu’il faut choisir entre eux deux, et que ceux qui iraient à côté ne seraient évidemment pas les bienvenus chez lui. Tout cela pour dire la tension du climat ambiant. Ainsi, pour profondément respectueux qu’il soit des us et coutumes, comme il l’a montré en refusant de se prononcer avant le quarantième du Dr Moukheiber, M. Michel Murr est maintenant prêt à déroger à leur esprit. Dans ce sens qu’il ne compte pas observer la trêve des confiseurs à l’occasion des Pâques orthodoxes. Mais au contraire exploiter l’occasion pour recenser ses fidèles, réunir autour de lui les clés électorales de la région et mobiliser à plein ses partisans. En transformant les visites traditionnelles de vœux en happenings, pour ne pas dire en meetings, électoraux. C’est donc un véritable défilé de délégations que le camp de M. Michel Murr, et de son fils M. Élias Murr, est en train d’organiser pour demain dimanche. Les deux hommes se tiendront côte à côte, pour se dresser symboliquement contre l’ autre couple de leaders régionaux, MM. Amine Gemayel et Nassib Lahoud, dont le soutien est acquis au frère-oncle rival. Selon ses poches, M. Michel Murr devrait proclamer haut et clair durant les fêtes pascales sa détermination à relever le défi qui lui est lancé. Et à vaincre. Le challenge paraît total. Mais il faut préciser tout de suite qu’il revêt un caractère local bien plus que national. C’est-à-dire qu’avec le jeu subtil des alliances, déclarées ou feutrées, il devient évident que la joute ne met pas aux prises l’opposition et le pouvoir en tant que tels. Car on trouve un peu de loyalistes aux côtés du tandem Gemayel-Lahoud et beaucoup d’opposants ponctuellement rangés sous la bannière des deux ministres successifs de l’Intérieur, père et fils. Ainsi, le candidat emblématique de la famille Moukheiber, M. Ghassan Moukheiber, soutenu par ces leaders, soutient lui-même qu’il est aussi opposant de conviction que le regretté docteur son oncle. Le jeune avocat rappelle d’ailleurs à l’occasion, et à ceux qui veulent bien l’entendre, que le vieux lion n’a jamais dévié de sa ligne dure et pure, malgré son alliance tacite avec les Murr lors de la dernière consultation électorale. Quant à M. Élias Murr, il tient absolument à ce que l’on fasse bien le distinguo entre sa position politique régionale et son statut de ministre de l’Intérieur. À titre personnel, il s’engage à défendre les couleurs parrainées par son père. Mais comme responsable public, il promet des élections propres, démocratiques, libres, sans immixtion des services ni pressions abusives ou fraudes. Sur le plan pratique, M. Michel Murr s’est réuni à son bureau d’Amaret Chalhoub avec l’ancien député, M. Riad Abou Fadel, qui s’était porté candidat sur la liste de M. Nassib Lahoud en l’an 2000, après avoir été sur celle de M. Murr en 1992. M. Abou Fadel se sent délaissé par M. Lahoud et laisse entendre que le siège à pourvoir devrait revenir à un représentant du littoral metniote, non de la montagne. Aussi, il porte son propre appui du côté du candidat soutenu par M. Michel Murr. Dont les proches indiquent qu’il a discrètement réussi, ces derniers jours, à recoller les morceaux, à son profit, du côté des forces électorales arméniennes, qui étaient en bisbille. M. Michel Murr redit en substance, comme le président Bush : Qui n’est pas avec nous est contre nous. Il ajoute que dans une telle bataille, aucun metniote ne doit rester neutre. L’épreuve de force bat donc son plein. Mais certains pôles entreprennent, par acquit de conscience, d’ultimes tentatives de conciliation entre les deux camps en présence. Ainsi, Mgr Youssef Béchara, évêque maronite de la région, s’efforce de gommer à tout le moins le dangereux caractère de défi exacerbé que prennent les élections. Philippe ABI-AKL
Une devise des hauteurs, un peu énigmatique, que répète à l’envi, et à ses fidèles, M. Michel Murr : «Celui qui descend les marches de l’escalier ne peut pas gagner la forteresse». Fichée sur un piton. Traduction approximative de cette maxime crypto-féodale : pour être protégé, il faut suivre dans son fief le chef. Le vrai, s’entend. L’image, sortie des vieux...