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Actualités - CHRONOLOGIE

FETE DU TRAVAIL - Discours remarqué du président de la Chambre au siège de la CGTL Berry se prononce contre toute dévaluation (photos)

La Fête du travail du premier mai a donné l’occasion au président de la Chambre de prouver qu’il est le véritable «homme fort» de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), et de prendre position sur plusieurs dossiers socio-économiques importants, dont le principal et le plus urgent reste celui de la monnaie nationale, à la dévaluation de laquelle il s’est déclaré résolument hostile. Prenant la parole au cours d’un meeting organisé par la CGTL à son siège central, corniche du Fleuve, M. Berry a également plaidé pour des solutions au problème du déficit budgétaire et de l’endettement qui soient indépendantes d’un plus grand endettement auprès de la Banque mondiale. L’expérience prouve, a-t-il dit, que cet endettement entraîne une plus grande dépendance des pays à l’égard des institutions financières internationales. M. Berry s’est par ailleurs déclaré hostile à l’idée d’une dévaluation de la livre, estimant que l’exemple de l’Argentine est là pour nous prouver combien une telle mesure est désastreuse et, surtout, inutile. L’Argentine, a-t-il fait valoir, en est aujourd’hui à reprendre sa politique de soutien à sa monnaie. Par ailleurs, M. Berry a affirmé qu’il allait s’efforcer de convaincre le chef de l’État et le Premier ministre de renoncer au projet de loi autorisant le gouvernement à recruter des fonctionnaires sur base contractuelle. Ce projet, qui vise à une restructuration progressive du cadre administratif, est considéré comme une grave menace à la stabilité de l’emploi par l’écrasante majorité des fonctionnaires, y compris par les professeurs de l’Université libanaise. Par ailleurs, M. Berry s’en est pris aux règles générales posées par l’Organisation mondiale du commerce, demandant la réglementation du travail des sociétés multinationales et transnationales. Sur le plan politique, M. Berry a dénoncé Israël dont les guerres, a-t-il dit, visaient à porter atteinte à la prospérité du Liban, pays de services et banque du Moyen-Orient jusqu’à la moitié des années 70. Pour sa part, le président de la CGTL Ghassan Ghosn s’est une nouvelle fois vanté d’avoir obtenu une augmentation moyenne de 30 % des salaires, en parvenant à corriger à la hausse le montant des indemnités de transport et des indemnités scolaires touchées par les salariés. Cette augmentation, note-t-on, demeure théorique pour beaucoup de salariés. Ainsi, dans l’industrie, les indemnités de transport (6 000 livres/jour) ne sont pas encore payées. Quant aux indemnités scolaires, passées à 1,5 million de LL par an, au lieu de 1 million, elles ne sont pas encore définitivement acquises. Elles doivent en effet être prélevées sur les fonds de la CNSS, mais leur montant n’étant pas encore bien défini, des réticences se font jour de la part de ceux qui redoutent que ces prélèvements ne provoquent, à moyen terme, des difficultés de trésorerie à la CNSS. M. Ghosn a par ailleurs passé tout à fait sous silence les augmentations survenues du fait de l’entrée en vigueur de la TVA et de la hausse du tarif de l’essence. Il a toutefois insisté de nouveau sur les projets visant le développement de la CNSS, et notamment la mise en route de l’assurance-vieillesse, la protection de la main-d’œuvre locale contre la concurrence de la main-d’œuvre étrangère et les amendements du code du travail. Au sujet de la CNSS, M. Ghosn a annoncé que le remboursement des soins dentaires va bientôt commencer. Soulignant que «la privatisation est la fille de la mondialisation», et peut avoir un impact désastreux sur l’emploi, M. Ghosn a plaidé en faveur de la participation de la CGTL à la définition de la politique économique du pays, qui demeure pour le moment l’exclusivité d’un seul des pôles du contrat de travail. Libertés syndicales à Bahreïn et en Arabie saoudite Par ailleurs, le secrétaire général de la Fédération internationale des syndicats des travailleurs arabes Hassan Jammam a pris la parole. M. Jammam s’est félicité de certains progrès enregistrés dans le domaine de la reconnaissance des droits des ouvriers, dans le monde arabe. À Bahreïn et en Arabie saoudite, a-t-il annoncé, le droit des travailleurs de s’organiser en syndicat a été reconnu. Le président du Conseil économique et social Roger Nassnass et le ministre du Travail Ali Kanso ont également pris la parole au cours du meeting, au terme duquel M. Berry a visité les lieux dont l’inauguration est relativement récente. M. Nassnass a justement annoncé l’inauguration, dans les semaines qui viennent, du siège du Conseil économique et social, qui sera suivi de la création d’un centre d’études et de recherches et du début d’une série de conférences et de séminaires. Notons que plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les rues de Beyrouth, en direction du Sérail, à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’ouvriers et de salariés du Liban, proche du Parti communiste. La marche a été étroitement encadrée par les forces de l’ordre. Les dirigeants syndicaux ont dénoncé la politique économique et sociale du gouvernement, et ont demandé le départ du Pemier ministre Rafic Hariri. Devant les caméras de télévision, ils ont critiqué la récupération de la CGTL par le pouvoir officiel. Par ailleurs, à l’occasion du 1er mai, des manifestations ont eu lieu à Saïda, à Tyr et à Baalbeck.
La Fête du travail du premier mai a donné l’occasion au président de la Chambre de prouver qu’il est le véritable «homme fort» de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), et de prendre position sur plusieurs dossiers socio-économiques importants, dont le principal et le plus urgent reste celui de la monnaie nationale, à la dévaluation de laquelle il...