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Actualités - OPINION

Les visées de Sharon restent radicales La région danse toujours sur un fil d’acier

Cité ici même il y a quelque temps, un ancien ambassadeur du cru relève que les faits sont venus confirmer ses pronostics. À savoir que Sharon respecte grosso modo les lignes rouges américaines, mais sait à l’occasion les contourner. Ainsi il n’a pas liquidé physiquement ou politiquement Yasser Arafat, bien que cela le démangeât manifestement. Il n’a pas vidé la Cisjordanie de sa population palestinienne, pour la pousser à se trouver une patrie de substitution en Jordanie. En revanche, Sharon n’a tenu aucun compte du délai «restrictif» de trois semaines concédé par Washington pour qu’il en finisse avec ses razzias. Pour se justifier il prétend avoir rencontré une résistance palestinienne plus forte que prévu. Il en profite pour préciser qu’il faut aller «jusqu’au bout du bout» quand on lutte contre le «terrorisme». Et qu’il n’aura de cesse que de mettre la sécurité israélienne à l’abri de tout péril. Condition sine qua non, répète-t-il, pour se remettre à parler de paix. Ajoutant que sans cette pasteurisation préliminaire, la sécurité des régimes arabes eux-mêmes resterait menacée dans ses fondements par des mouvements de rue. Cependant Sharon, qui a ouvertement défié l’Administration Bush en refusant de se retirer des localités palestiniennes réoccupées, a pris soin de compenser, si l’on peut dire, en relâchant l’étau autour d’Arafat, comme le président américain le lui demandait. Sous la condition de compromis que les exécutants présumés du ministre israélien Zeevi soient livrés à la garde des Américains et des Britanniques, tout en étant détenus dans une prison palestinienne. En contrepartie, Sharon souhaite que les USA se tiennent à ses côtés dans l’affaire du litige avec l’Onu sur la commission d’enquête à Jénine. Où les investigations risquent d’établir la culpabilité d’officiers israéliens dans des tueries de civils palestiniens. Ce qui conduirait ces militaires à être jugés pour crimes de guerre, perspective qu’évidemment le commandement de l’armée israélienne rejette autant que Sharon. Tout compte fait, ce dernier tente actuellement d’obtenir l’accord tacite des USA pour la poursuite de ses actions, sans limite dans le temps, en leur promettant de se retirer de chaque agglomération palestinienne après son «nettoyage des terroristes» qu’elle abriterait. L’ancien diplomate cité relève ensuite que l’attention des parties directement concernées comme des pays arabes ou de l’opinion internationale se fixe actuellement sur le cas d’Arafat, qui connaît de nouveaux développements, et sur celui des assassins présumés de Zeevi. De ce fait, l’armée israélienne réinvestit sans complexe, et sans provoquer de hourvari international, des localités dont elle s’était retirée. Parallèlement, on se félicite de ce que les Palestiniens de Cisjordanie ne soient pas chassés en direction de la Jordanie ou d’autres pays arabes. Alors qu’on devrait regretter que dans le climat ambiant on ne parle plus du retour des déplacés de la diaspora palestinienne, conformément à la résolution numéro 194 de l’Onu. Enfin, note ce spécialiste, si les pourparlers palestino-israéliens devaient reprendre ce serait en base des nouvelles donnes sur le terrain. C’est-à-dire à partir d’un point situé au-dessous du zéro par rapport aux accords d’Oslo. Ce qui laisse craindre que l’objectif ne soit un nouveau traité qui constituerait une capitulation pure et simple des Palestiniens. Appréhension d’autant plus forte que les Arabes brillent par leur absence sur la lice du conflit. Émile KHOURY
Cité ici même il y a quelque temps, un ancien ambassadeur du cru relève que les faits sont venus confirmer ses pronostics. À savoir que Sharon respecte grosso modo les lignes rouges américaines, mais sait à l’occasion les contourner. Ainsi il n’a pas liquidé physiquement ou politiquement Yasser Arafat, bien que cela le démangeât manifestement. Il n’a pas vidé la...