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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Appel des Assises chrétiennes à l’occasion de leur premier anniversaire Kornet Chehwane exhorte les Libanais à agir collectivement pour la souveraineté (photo)

Les Assises de Kornet Chehwane ont appelé hier les Libanais à agir collectivement, en «élevant la voix» et en constituant des «groupes de pression» afin de «briser la barrière du silence et de la peur» et parvenir à recouvrer la souveraineté perdue. Cet appel est inclus dans un communiqué publié à l’occasion du premier anniversaire du Rassemblement, qui avait été créé à Bkerké le 30 avril 2001. Le texte, qui dresse tout d’abord le bilan de l’année écoulée, réitère la demande des Assises d’un déploiement de l’armée au Liban-Sud, exhorte les jeunes à rester au pays malgré les grandes difficultés et appelle au soutien au combat des Palestiniens. Pour rendre public cet appel, les membres de Kornet Chehwane se sont rendus, comme l’année dernière à la même date, à Bkerké. Aux figures habituelles du Rassemblement, réunies sous la houlette du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, s’est jointe pour la première fois Sethrida Geagea, épouse du chef des FL, Samir Geagea, emprisonné depuis 1994. Interrogée par les journalistes, elle a indiqué que sa présence n’avait rien d’important sur le plan personnel, dans la mesure où les FL sont représentées au sein de Kornet Chehwane. Aux interrogations de la presse sur l’existence de divergences parmi les membres des Assises, Mme Geagea ainsi que d’autres membres du Rassemblement ont expliqué que les différences étaient naturelles dans la mesure où Kornet Chehwane n’est pas un parti politique et qu’il ne vise pas à diluer dans un même ensemble les courants qui y sont représentés. Dans leur communiqué, les Assises de Kornet Chehwane affirment avoir «contribué activement à rendre l’espoir aux Libanais en faisant face à l’état de désenchantement qu’ils ont connu depuis la fin de la guerre et en réussissant à vaincre le sentiment d’impuissance qu’ils ressentaient». Elles ont agi dans un sens permettant «un renouveau de la vie politique au niveau national et une légitimation de l’action d’opposition», souligne le texte, rappelant qu’elles ont aussi «établi des ponts avec un certain nombre de personnalités et de forces nationales, parmi lesquelles le Forum démocratique et le Parti socialiste progressiste». Dans ce contexte, poursuit le communiqué, le Rassemblement de Kornet Chehwane est parvenu à «faire aboutir le processus de réconciliation nationale (druzo-chrétienne) dans la montagne, et vise à élargir son cadre pour englober l’ensemble des Libanais». D’autre part, «il s’est employé à tourner la page du passé dans les relations libano-palestiniennes. C’est dans ce cadre que s’inscrit la visite d’une délégation palestinienne à Bkerké, le 28 mars dernier», note le texte. Au sujet des rapports entre le Liban et la Syrie, le communiqué souligne que l’appel des évêques maronites, le 20 septembre 2000, a créé dans le pays «une situation nouvelle qui a grandement contribué à briser la barrière de la peur chez les Libanais, ouvrant ainsi la voie à un élargissement de la perspective pour ceux qui réclament le recouvrement de la souveraineté nationale par le biais de l’application de l’accord de Taëf». «Kornet Chehwane avait, à cet égard, demandé un redéploiement de l’armée syrienne, comme prélude à son retrait total du Liban, en vertu d’un calendrier défini. Le pouvoir avait, à l’époque, rejeté cette demande. Il s’est efforcé de présenter ses auteurs comme étant des traîtres et a tenté de provoquer des dissensions confessionnelles dans le but de démontrer la pertinence de ses affirmations, selon lesquelles les Libanais sont incapables de gérer leurs affaires par eux-mêmes et ont par conséquent toujours besoin d’une tutelle extérieure», rappelle le texte. «L’annonce libano-syrienne du redéploiement des forces syriennes en conformité avec Taëf a, depuis, constitué une initiative positive – quoique incomplète et tardive – qui a démontré la légitimité de la revendication lancée par Kornet Chehwane», souligne le Rassemblement. «Toutefois, cette mesure nécessite encore qu’elle soit accompagnée de transparence pour que l’on sache, d’une part, quelles sont les positions abandonnées par l’armée syrienne et celles où elle est toujours présente, et, d’autre part, pour connaître les raisons qui ont empêché qu’elle soit menée à son terme en prévision du retrait total du Liban». Sur le plan de la défense des libertés et de la démocratie, le Rassemblement affirme avoir été «soumis, depuis sa création, à une campagne en règle de la part du pouvoir et de ses services, visant à terroriser ses membres et à provoquer son éclatement». «Cette campagne a atteint son apogée lors des rafles du 7 août 2001, au cours desquelles les services de sécurité ont arrêté des centaines d’opposants parmi lesquels Toufic Hindi, membre des Assises de Kornet Chehwane», ajoute le communiqué, affirmant que «la bataille pour la défense des libertés et de la démocratie se poursuivra et ne s’arrêtera que lorsque tous les prisonniers politiques seront libérés et quand les services de sécurité cesseront de s’ingérer dans la vie politique, notamment en s’employant à faire main basse sur les partis de l’opposition, sur les syndicats et sur l’ensemble des organismes de la société civile». Sur le plan de la crise économique et sociale, les Assises de Kornet Chehwane réitèrent leur point de vue selon lequel la solution de la crise est «intimement liée, contrairement à ce que répètent les responsables, à un règlement politique susceptible de redonner aux Libanais la confiance dans leur État». «Le Liban n’est pas un pays pauvre dans le sens où il serait dépourvu d’un potentiel capable de surmonter la crise. Son problème vient d’un pouvoir politique incapable qui a gaspillé ses énergies. Le désastre économique n’est pas une fatalité. Le Liban dispose encore de grands potentiels, mais il a besoin d’un pouvoir inspirant la confiance à l’intérieur comme à l’étranger», estime le Rassemblement. « Nul ne peut faire taire un peuple tout entier » Après avoir brossé le bilan de l’année écoulée, le communiqué de Kornet Chehwane aborde les crises actuelles auxquelles il se propose de faire face, et qui sont quatre, selon lui : la crise israélo-palestinienne, celle des relations entre le Liban et la Syrie, la crise politique intérieure au Liban et enfin le problème économique et social. Face à cette situation, le Rassemblement lance un appel invitant les Libanais dans leur ensemble à inscrire «en tête de leurs priorités la question du recouvrement de la souveraineté totale, y compris par le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud, et celle de la réorganisation des rapports libano-syriens sur des bases de fraternité, d’équité et au service des intérêts communs, de sorte à garantir l’indépendance et la souveraineté des deux États». Il s’adresse par ailleurs aux Libanais, et plus particulièrement aux jeunes, pour les exhorter à «prendre leur destin en main et à demeurer au pays des aïeux en dépit de toutes les difficultés qu’ils connaissent, car l’avenir du Liban est en grande partie tributaire de leur capacité de faire face» à la situation. Le communiqué demande aussi aux Libanais de «s’unir pour soutenir le combat du peuple palestinien en vue de recouvrer ses droits et établir son État indépendant et pour parvenir à une solution juste de la question des réfugiés excluant tout règlement visant à les implanter au Liban». Il appelle «chrétiens et musulmans dans le monde arabe à prendre exemple sur le Liban, son expérience en matière de coexistence, de démocratie et d’ouverture, afin d’éviter de s’isoler et de renforcer les liens avec les courants démocratiques dans les pays occidentaux qui se sont opposés à la guerre destructrice d’Israël». Enfin, Kornet Chehwane «promet aux Libanais de poursuivre la défense de ses objectifs et les exhorte à élever la voix très fort et à constituer des groupes de pression dans tous les domaines afin de briser les barrières du silence et de la peur. L’action collective est à la base de tout succès. Nul ne peut faire taire un peuple tout entier et l’empêcher de vivre indépendant, libre et digne», conclut le texte.
Les Assises de Kornet Chehwane ont appelé hier les Libanais à agir collectivement, en «élevant la voix» et en constituant des «groupes de pression» afin de «briser la barrière du silence et de la peur» et parvenir à recouvrer la souveraineté perdue. Cet appel est inclus dans un communiqué publié à l’occasion du premier anniversaire du Rassemblement, qui avait été...