ACIER Les USA annoncent l’ouverture de « consultations » avec l’UE

La représentante américaine pour le commerce international (USTR) adjointe, Josette Shiner, a annoncé l’ouverture de «consultations» avec l’Union européenne (UE) pour discuter des «fortes préoccupations» des États-Unis concernant les mesures de sauvegarde européennes sur les importations d’acier. «Les États-Unis ont entamé des consultations avec la Communauté européenne pour faire part de leurs fortes préoccupations sur les mesures de sauvegarde qu’elle a décidées de prendre pour l’acier», souligne un communiqué. «Les États-Unis estiment que la Communauté européenne n’a pas mené une enquête détaillée et exhaustive avant de décider précipitamment de mesures de sauvegarde», a ajouté Josette Shiner dans un communiqué. L’USTR n’a pas indiqué à quel niveau ces consultations vont avoir lieu. Les quinze pays de l’UE ont décidé de prendre des mesures de sauvegarde limitant les importations d’acier après des mesures similaires des États-Unis. Les Européens craignent notamment que l’acier d’autres pays, qui ne peut plus entrer sur le marché américain, se détourne vers celui de l’Europe. Parallèlement, la Commission européenne a proposé aux États membres de l’Union européenne de relever de 100 % les droits de douane sur une série de produits américains en guise de représailles contre la décision américaine qui est entrée en vigueur à la mi-mars. L’UE a entamé une procédure formelle de plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à qui elle doit transmettre d’ici au 18 mai la liste des produits visés par les augmentations de droits de douane. Ces tarifs pourront ensuite être appliqués à partir du 18 juin si aucun accord n’est trouvé d’ici là sur des mesures de compensation. Les consultations américaines ne portent en principe que sur les mesures de sauvegarde adoptées par l’UE mais, selon des sources européennes à Washington, Bruxelles est prêt à examiner toute offre de compensation qui pourrait être faite par Washington. «Les États-Unis ont mené une enquête approfondie pendant neuf mois avant d’imposer des mesures de sauvegarde temporaires. Au contraire, la Communauté européenne a annoncé ses propres mesures de sauvegarde provisoires seulement sept jours après l’entrée en application effective des mesures américaines en invoquant des circonstances exceptionnelles», a affirmé Josette Shiner. «Des dirigeants de l’industrie sidérurgique européenne ont indiqué qu’ils s’attendaient à ce que les mesures américaines n’aient que peu d’effet et ont constaté des hausses de prix et de stocks depuis leur imposition, laissant entendre qu’il n’y a pas eu de tort causé à l’industrie sidérurgique européenne», a-t-elle ajouté. Le Japon a également menacé Washington de mesures de rétorsion commerciales si les États-Unis ne lui proposaient pas d’ici au 17 mai des compensations pour la limitation des importations d’acier japonais aux États-Unis. «La menace d’initiatives unilatérales par l’Union européenne et le Japon frapperait au cœur du système commercial multilatéral», a affirmé vendredi l’USTR adjointe.