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Actualités - CHRONOLOGIE

Transport aérien - Les actionnaires devraient se prononcer demain sur une rallonge budgétaire Gulf Air, en pleine turbulence, risque la désintégration

Gulf Air passe par une zone de turbulences, avec des difficultés financières chroniques qui risquent de conduire au démantèlement de ce qui a été le fleuron du transport aérien dans les monarchies du Golfe. Une décision devrait intervenir demain sur une rallonge budgétaire de 272,5 millions de dollars, demandée par le conseil d’administration de la compagnie au terme d’une réunion d’urgence la semaine dernière à Abou Dhabi. «Mardi prochain (demain) sera une journée décisive pour Gulf Air», écrivait hier le quotidien al-Ayyam de Manama, en évoquant les réponses attendues des quatre propriétaires de la compagnie : l’émirat d’Abou Dhabi, Bahreïn, Qatar et Oman. Les partenaires de Gulf Air pourront «éviter le démantèlement de la compagnie» dès lors qu’ils acceptent d’injecter encore de l’argent, a ajouté le journal, en soulignant «le grand attachement» des autorités de Manama à Gulf Air, «un transporteur national qui offre du travail» à des milliers de Bahreïnis. «Gulf Air n’a d’autre choix que d’opter pour un nouveau départ, avec le règlement de sa dette, un nouveau capital des copropriétaires et une nouvelle direction», a estimé Jamil Wafa, président de la firme de services et de transport aériens Unitag, basée à Bahreïn. Sinon, a averti ce vétéran de l’industrie cette semaine dans le quotidien bahreïni Gulf Daily News, «Gulf Air devrait être dissoute et Bahreïn devra lancer sa propre compagnie, à l’instar des autres pays» actionnaires. Il se réfère au Qatar et au sultanat d’Oman qui se sont dotés, ces dernières années, de leurs propres compagnies aériennes, entrées en compétition avec Gulf Air. Les quatre copropriétaires avaient déjà injecté en mai 2001 quelque 160 millions de dollars pour tenter de faire face à la crise financière de Gulf Air, qui s’est aggravée depuis les attentats antiaméricains du 11 septembre. Un responsable de la compagnie, parlant sous le couvert de l’anonymat, avait récemment affirmé qu’elle se préparait à une profonde restructuration en raison de la persistance de ses difficultés financières. Un autre responsable a indiqué que la compagnie, qui compte plus de 5 000 employés, avait décidé en 2001 de renvoyer quelque 450 employés pour réduire ses dépenses. En février, Gulf Air a annoncé la suppression de 392 emplois. Les difficultés de la compagnie devraient encore s’alourdir par un rapport très attendu sur l’accident de son Airbus A320 au large de Bahreïn en août 2000 qui a fait 143 tués, selon des sources proches de l’enquête. Ce rapport, dont la publication est annoncée pour «très prochainement» après avoir été repoussée à maintes reprises, «comportera plusieurs critiques pour la compagnie, qui va lui imposer des charges supplémentaires», a déclaré l’une de ces sources. Cette source, qui a requis l’anonymat, a ajouté que les familles des victimes s’apprêtaient à réclamer des dédommagements plus importants que ce que leur proposait Gulf Air. Les familles des victimes de l’Airbus avaient jugé insuffisante une indemnisation de 130 000 dollars proposée à chaque famille. Outre ses dettes récurrentes, Gulf Air a vu son capital initial, de 424 millions de dollars, réduit à 79 millions de dollars, avec des pertes de 265 millions de dollars en 2000, selon le président d’Unitag.
Gulf Air passe par une zone de turbulences, avec des difficultés financières chroniques qui risquent de conduire au démantèlement de ce qui a été le fleuron du transport aérien dans les monarchies du Golfe. Une décision devrait intervenir demain sur une rallonge budgétaire de 272,5 millions de dollars, demandée par le conseil d’administration de la compagnie au terme...