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Actualités - REPORTAGE

CONCERT L’Orchestre symphonique national : tonus et brio (photo)

Du tonus, de la vitalité, de l’énergie, de l’exubérance et du brio... Avec Harout Fazlian aux commandes, l’Orchestre symphonique national a toujours des étincelles sous les cordes et du feu dans les cuivres et le bois. En prime, trois œuvres cadencées, rythmées, fougueuses, brillantes. Au menu donc des pages d’Elgar, Vieuxtemps et Brahms. Ouverture avec une série de marches martiales pour orchestre avec Pompe et circonstance d’Edward William Elgar. Dynamique, vivante, pleine d’entrain et de caractère, cette musique, venue de l’Angleterre, est tout simplement un moment de délicieuse détente (où l’on bat la mesure comme pour une joyeuse polka) et un baume sur le cœur. Pour prendre le relais, lyrisme et virtuosité avec le concerto pour violon et orchestre n°5 de Vieuxtemps. Aux commandes des trémolos et sanglots de l’archet César Iesanu. Mais tout d’abord un petit mot sur Vieuxtemps qui fit l’évènement de son vivant en s’affichant enfant virtuose et prodige du violon. Adolescent, il écrivit un des concertos les plus saisissants. Surdoué ? Sans nul doute ! Saisissant de maturité, de force et d’envergure. Étonnante productivité qui enchaîne avec d’autres concertos (tous aussi remarquables) ainsi que de brillantes fantaisies. À cinquante ans, usé par les tournées incessantes, il est paralysé de la main gauche. Entre-temps est né ce magnifique concerto n°5 en trois mouvements, habité d’une vie particulière où pétillent charme, finesse, phrases élégantes et un époustouflant sens de la théâtralité. C’est ce qu’il y a de plus «accompli» dans le répertoire du violon et où l’orchestre, aux chatoyances soyeuses, soutient une mélodie enlevée et prenante, absolument dans l’esprit de la création musicale française. Après l’entracte, place à la symphonie n°4, en mi mineur, la plus grandiose des symphonies de Brahms, ce musicien originaire des bords de l’Elbe et émigré jusqu’au Danube. Impétueuse, finement et habilement architecturée, teintée des reflets roux de l’automne, puissante, chaleureuse, cette œuvre en quatre mouvements, écrite à cinquante-deux ans, a toutes les qualités de la maturité, de la sobriété, presque d’une certaine austérité enrobée, comme il se doit chez Brahms, d’une mélancolie bien romantique. Écrite justement en saison automnale dans la petite bourgade de Muzzusclag, dans les Alpes, cette symphonie respire la grandeur et est dominée par le sens des transformations. Le premier mouvement allegro est interrompu par les cors, l’andante en forme de lied, expose un motif vivace grâce au jeu des cors et des bois. Retour à un allegro en forme de rondo incluant une mélodie à caractère populaire et se terminant dans l’exubérance la plus débridée. Le final, énergique et passionné, offre des variations où sont perçues passacailles et chaconnes, proches de celles de Bach. Harmonie absolue pour une narration aussi grandiose que les déferlements beethovéniens. Tonnantes salves d’applaudissements d’un public nombreux, conquis et médusé. Edgar DAVIDIAN
Du tonus, de la vitalité, de l’énergie, de l’exubérance et du brio... Avec Harout Fazlian aux commandes, l’Orchestre symphonique national a toujours des étincelles sous les cordes et du feu dans les cuivres et le bois. En prime, trois œuvres cadencées, rythmées, fougueuses, brillantes. Au menu donc des pages d’Elgar, Vieuxtemps et Brahms. Ouverture avec une série de...