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Actualités - OPINION

Huiles de Ricains

Face à la boucherie en Palestine, on l’aura compris, le Liban officiel s’est provisoirement assagi. Nos barbus balancent entre chômage technique et roquettes prostatiques et Bouboule psalmodie à contre-courant des cantiques proaméricains. Donc, après avoir caqueté aux vents et servi du Chebaa à toutes les sauces, il a bien fallu que quelques simplets prennent courageusement la relève pour se rabattre sur la revanche du pauvre : boycotter les produits «made in Youessay». Simplets, mais surtout ignares. Car si l’on peut, sans gros dommages pour nous – et encore moins pour les Ricains d’ailleurs –, bouder un paquet de clopes par-ci, une flotte gazeuse par-là, ça la ficherait mal lorsque quelques cinglés et autres agités de la keffieh viennent s’en prendre à des établissements, sous label amerloque certes, mais donnant du boulot à une brouettée de salariés, libanais pur jus ceux-là. Alors en attendant que Wall Street vacille sur ses bases et que le dollar soit indexé sur la livre libanaise, va faire comprendre à quelques paumés atteints de jeunite aiguë qu’il ne sert à rien de casser une gargote à viande hachée vu que son patron, il carbure à la franchise. Et que la franchise, ça veut dire que, bourré de pognon ou à poil, le patron paye quand même chaque année son autre patron Yankee… Peut-être même avec les impôts des casseurs, si c’est un ministre ! De tous les pays arabes, dont les dirigeants ont héroïquement choisi de réagir au carnage des Palestiniens en se massant les orteils, il a fallu que la solidarité s’exprime de la façon la plus niaise. Et où ça s’il te plaît ? Dans un pays où tour à tour l’armée, les «services», les milices chrétiennes et chiites, sans oublier les frérots syriens ont tous, à un moment ou un autre, broyé du Palestinien jusqu’à la purée. Alors, bonjour la solidarité ! Mais bon, dans ces cas-là dit-on, mieux vaut prêter à sourire que donner à réfléchir. Gaby NASR
Face à la boucherie en Palestine, on l’aura compris, le Liban officiel s’est provisoirement assagi. Nos barbus balancent entre chômage technique et roquettes prostatiques et Bouboule psalmodie à contre-courant des cantiques proaméricains. Donc, après avoir caqueté aux vents et servi du Chebaa à toutes les sauces, il a bien fallu que quelques simplets prennent courageusement...