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Actualités - ANALYSE

Conseil des ministres - Six heures de débat houleux sur un dossier épineux Téléphonie mobile : de rapport en report

Le Conseil des ministres a tenu hier soir une séance marathon qui a battu tous les records de durée. Pendant plus de six heures, de 17h30 à plus de 23h30, le gouvernement, réuni sous la présidence du chef de l’État, le président Émile Lahoud, et en présence de tous les ministres, a planché sur l’épineux dossier de la téléphonie mobile. Au terme des débats, parfois houleux, le Conseil des ministres s’est donné un nouveau délai de près de trois semaines pour prendre une décision finale concernant le sort de ce secteur, notamment pour ce qui a trait à la privatisation et à la réorganisation. Le Conseil tiendra une séance extraordinaire consacrée à ce dossier le 13 ou le 20 mai. Avant cette date, la banque HSBC devra soumettre au gouvernement un rapport répondant à deux questions fondamentales soulevées hier soir : l’opération de privatisation peut-elle être entamée pendant que les deux sociétés, Cellis et LibanCell, exploitent le réseau cellulaire en dépit du fait que l’État a résilié le contrat qui le lie à elles ? Les deux sociétés en question peuvent-elles participer à l’appel d’offres international pour la vente des deux licences d’exploitation du cellulaire pour une durée de 20 ans ? La banque HSBC avait été chargée le 4 octobre 2001 de préparer le cahier des charges pour l’octroi des licences d’exploitation du réseau GSM. Elle avait également été chargée de préparer une «étude stratégique» sur le secteur et d’évaluer le coût des licences d’exploitation ainsi que les avoirs de Cellis et de LibanCell. Au début de la séance, le président Lahoud et le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, se sont prononcés pour la prise en charge du secteur des télécommunications par l’État. Le Premier ministre a toutefois contesté ce point de vue, soulignant que l’État n’était pas en mesure de gérer ce secteur et qu’il était devenu impératif de mettre sur rails le processus de privatisation. Le débat autour des conditions de la privatisation a donné lieu à des échanges souvent fiévreux. Auparavant, le président Lahoud avait pris la parole pour évoquer le problème des prérogatives constitutionnelles, soulignant qu’il était parfaitement conscient de ses prérogatives et que celles du chef du Législatif et du Premier ministre étaient clairement définies dans la Constitution. «Nous nous conformons tous à ces prérogatives et, de ce fait, il ne faudrait pas gonfler exagérément ce problème dans les médias», a-t-il déclaré. Le Premier ministre a abondé dans le même sens, affirmant que «nous nous conformons tous à la Constitution». «J’exprime en toute franchise ce que je ressens et il ne faudrait pas qu’une quelconque partie tente d’extrapoler à ce propos», a-t-il dit. À sa sortie du siège du Conseil des ministres, M. Hariri devait qualifier ses relations avec le président Lahoud d’«extrêmement cordiales». Les déclarations de Aridi Répondant ensuite aux questions de la presse, le ministre de l’Information, M. Aridi, a démenti «tout conflit personnel entre les responsables», assurant que «tous se conforment à la Constitution et aux prérogatives qui leur sont fixées». Il a ensuite indiqué au sujet de la téléphonie mobile que si le débat s’est prolongé, «c’est pour éviter toute précipitation, toute lacune juridique et pour barrer la voie à d’éventuelles accusations ou rumeurs». Selon ses explications, M. Cardahi a assuré que la HSBC remettra son rapport dans un délai de quinze jours et que le 13 mai, le Conseil des ministres tiendra une réunion extraordinaire pour l’examiner. En cas de retard de la part de la HSBC, cette réunion sera reportée au 20 mai. «L’important est de savoir qu’il n’y a aucune tentative de faire chanter l’État. Personne n’est plus fort que lui», a ajouté M. Aridi. Il a affirmé qu’en attendant le rapport, le ministre des Télécommunications poursuivra ses négociations avec les deux compagnies «parce que de nombreux points restent en suspens». «Nous voulons profiter du délai de 15 jours pour parvenir avec elles à une formule, négative ou positive, que nous joindrons au report. Nous espérons parvenir à une entente, sinon l’État devra prendre une décision sur base de son droit à la récupération (de la gestion du réseau GSM) et lancer un appel d’offres», a-t-il dit, en faisant état de plaintes selon lesquelles les deux sociétés ne sont pas coopératives. «Un maximum de coopération est au contraire requis. Il est du droit du ministre d’avoir accès à chaque information» qu’il souhaite, a expliqué M. Aridi.
Le Conseil des ministres a tenu hier soir une séance marathon qui a battu tous les records de durée. Pendant plus de six heures, de 17h30 à plus de 23h30, le gouvernement, réuni sous la présidence du chef de l’État, le président Émile Lahoud, et en présence de tous les ministres, a planché sur l’épineux dossier de la téléphonie mobile. Au terme des débats, parfois...