LIBERTES - Plus de 2 500 militants FL réclament la libération de leur leader

Plus de 2 500 étudiants appartenant en grande majorité au courant des Forces libanaises (FL) se sont rassemblés hier à la faculté de droit et de sciences politiques de l’Université libanaise à Jal el-Dib (UL – Section II), à l’occasion de la huitième commémoration de l’incarcération de Samir Geagea, en présence du député Farès Souheid, de Me Robert Haddad, avocat de Geagea, et de Jean Aziz, ancien dirigeant FL. Les bus bondés d’étudiants en provenance de différentes universités ont commencé à affluer à Jal el-Dib vers 12h et se sont garés dans la rue perpendiculaire à la montée de l’UL. Les étudiants en sont descendus, brandissant des drapeaux des FL et de la base Kataëb et des portraits du prisonnier. «Innocent, innocent, Samir Geagea est innocent» et «Dieu, les FL et le Dr (Geagea) seulement» ont-ils hurlé, en bloquant la circulation durant quelques secondes pour rejoindre le bâtiment de l’UL. Certains, sur le campus, lançaient : «Béchir vit en nous». Des soldats de l’armée ont immédiatement été déployés sur les lieux. Munis de matraques, ils sont restés cependant loin de l’enceinte de l’université, contrairement aux membres des services de renseignements, qui se sont postés à quelques mètres de la porte d’entrée. À l’intérieur du campus, certains manifestants ont brandi des drapeaux représentants la croix des FL et des portraits «endeuillés» de Samir Geagea avec la mention suivante : «Au début du troisième millénaire, il existe encore des personnes incarcérées». Des chansons patriotiques pleurant la mort de Béchir Gemayel ainsi que des hymnes FL et Kataëb ont été diffusés dès 10h. Le député Farès Souheid a pris la parole, évoquant le rôle des FL dans le processus de réconciliation nationale. L’avocat du Dr Geagea, Robert Haddad, a de son côté évoqué les conditions de détention déplorables du leader des FL, appelant à sa libération. «Innocent, innocent, Samir Geagea est innocent», a-t-il affirmé, d’une voix calme et assurée, slogan qui a suscité une salve d’applaudissements dans la foule. Laquelle a aussitôt repris, en chœur, «Dieu, les FL et Geagea seulement». Quant à Jean Aziz, il a mis en garde contre les velléités de remettre en liberté Geagea, soit pour en faire un vassal du pouvoir de fait, soit de manière à lui ôter ses droits civils et politiques. «De toute façon, il n’acceptera jamais d’être amnistié ou libéré sous ces conditions», a-t-il souligné. Dans un communiqué en provenance d’Australie, le bureau politique des FL à l’étranger a stigmatisé le maintien de l’incarcération de Geagea. De son côté, la branche des FL loyalistes dirigée par Fouad Malek a appelé le Parlement à adopter une loi amnistiant les personnes condamnées par la Cour de justice pour des affaires politiques liées à la guerre, estimant que l’affaire Geagea est devenue «une cause nationale».