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Actualités - ANALYSE

Solidarité - Constitution d’un « réseau arabe d’associations civiles » Hariri : « Le monde arabe doit devenir l’un des acteurs du nouvel ordre mondial » (photo)

L’émergence de la société civile comme agent de transformation sociale est un fait nouveau qui a bouleversé le paysage politique des sociétés occidentales dans le dernier quart de siècle. C’est un signe de vitalité qui a pris ses dimensions actuelles grâce au progrès de la technologie des communications. Et c’est un phénomène que le monde arabe cherche à s’approprier comme étant l’un des aspects fondamentaux de l’entrée dans la modernité. Dans le monde entier, société civile signifie démocratie et droits de l’homme, liberté intellectuelle et objectivité scientifique, lutte contre la corruption économique, politique et sociale, défense de l’environnement, justice sociale et liberté syndicale. Dans le monde arabe, ou arabo-islamique, société civile signifie aussi défense des valeurs morales cohérentes avec la religion musulmane en général et des autres «religions révélées» en particulier. Sous les auspices du chef de l’État, la réunion constitutive du premier «réseau arabe d’associations civiles», une espèce d’ONG des ONG, s’est tenue à l’Unesco en présence de 935 participants venus des 19 pays différents : Liban, Égypte, Jordanie, Syrie, Palestine, Libye, Tunis, Algérie, Maroc, Mauritanie, Djibouti, Koweït, Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis, Oman, Yémen, Bahreïn et Soudan. Les ministres Pierre Hélou, Michel Pharaon, Assaad Diab, Karam Karam et Marwan Hamadé, ainsi que les députées Nayla Mouawad et Bahia Hariri assistaient à la cérémonie. Le réseau est financé par le prince saoudien Talal ben Abdel-Aziz, qui est aussi le président de son conseil de tutelle. Le président de la Banque islamique de développement a participé à la réunion constitutive. La réunion a, bien entendu, donné l’occasion à tous les orateurs de manifester leur solidarité avec la cause palestinienne et de se promettre de traduire cette solidarité en actes. Le Premier ministre a pris la parole au cours de la cérémonie d’inauguration pour souligner la nouveauté, l’ampleur et l’importance du phénomène pour le monde arabe. M. Hariri a souligné que le fait, pour la société civile, de se prendre en charge est «un développement majeur dans le rapport entre la société et l’État». «Il existe des domaines économiques, sociaux et culturels nombreux où les organisations et les associations civiles sont en mesure de réussir mieux que l’État, a encore dit M. Hariri, et il existe de nombreuses charges et responsabilités que la société civile peut assumer aux côtés des institutions constitutionnelles». Prendre les devants Souvent mieux et plus motivées que les administrations, les ONG, a fait remarquer M. Hariri, sont sorties de la sphère de l’humanitaire et de la bienfaisance, pour accéder à la sphère politique, dépassant aussi les anciens clivages partisans. Il en veut pour preuve la façon dont la rue arabe a bougé, à l’appel et au secours de la Palestine, «modifiant notre perception du conflit et notre comportement à son égard». Le Premier ministre a profité de l’occasion pour demander à la société civile de prendre les devants, là ou elle le peut, et souvent elle est plus rapide que les États, afin que le monde arabe «ne soit plus confiné à réagir» face aux drames et aux grandes causes qui le questionnent, et que ses «interpellations ne restent plus sans écho dans le monde». Pour modifier le comportement des États-Unis à notre égard, a expliqué M. Hariri, «il est indispensable de contribuer à l’instauration du nouvel ordre mondial et d’en devenir des acteurs principaux. Cela signifie réussir sur le plan économique, réussir sur le plan de l’utilisation de nos ressources et former un bloc économique et commercial cohérent et fort qui forcera les autres à l’écouter et à prendre au sérieux ses besoins et ses objections». Et M. Hariri de conclure : «Je vois aujourd’hui que l’une des leçons des décennies passées, et de la dernière agression, c’est que les sociétés participatives, les sociétés de la participation entre la société et l’État, pourraient constituer l’une des réponses les plus efficaces et pertinentes pour faire face (…) aux défis présents et à venir». Pour sa part, le prince Talal ben Abdel-Aziz a notamment abordé la question du financement des ONG, soulignant que les besoins du financement sont tellement considérables que, nécessité fait loi, ils se font désormais sur base non d’un convictionnement continu de ces organismes, mais sur base de projets précis et suivant une échelle des priorités. Ces priorités actuelles sont : pauvreté, chômage, exclus, sexes, handicapés, victimes de guerre, réfugiés, ainsi que environnement et droits de l’homme. Le prince saoudien a demandé aux ONG de produire les documents de base qui manquent au monde arabe pour se connaître et, en un second temps, maîtriser son devenir.
L’émergence de la société civile comme agent de transformation sociale est un fait nouveau qui a bouleversé le paysage politique des sociétés occidentales dans le dernier quart de siècle. C’est un signe de vitalité qui a pris ses dimensions actuelles grâce au progrès de la technologie des communications. Et c’est un phénomène que le monde arabe cherche à...