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Actualités - CHRONOLOGIE

LIBAN-USA - Le Premier ministre satisfait de ses entretiens à Washington Hariri presse les États-Unis de persévérer dans leur initiative

Le Premier ministre Rafic Hariri est rentré hier après-midi à Beyrouth après sa visite officielle de trois jours à Washington au cours de laquelle il a notamment rencontré le président George W. Bush. Peu avant son départ des États-Unis, il s’était entretenu avec les ambassadeurs arabes accrédités à Washington en présence notamment des ministres Fouad Siniora, Bassel Fleyhane et de l’ambassadeur du Liban aux USA, Farid Abboud. Une source de la délégation qui a accompagné le chef du gouvernement dans sa visite a rapporté les propos qu’a tenus M. Hariri devant les diplomates arabes : «Je me suis entretenu avec le président Bush, et comme vous le savez déjà, les Américains sont braqués sur le terrorisme. M. Bush et moi-même avons été très francs dans nos discussions», a-t-il révélé, avant de poursuivre : «J’ai dit au président : quand vous avez demandé à Sharon de retirer immédiatement son armée (des territoires palestiniens) et qu’il a refusé d’obtempérer, il a donné l’impression au monde entier qu’aucune solution n’est possible». Le Premier ministre a, en outre, affirmé aux ambassadeurs arabes que le président Bush a «tenu des propos très élogieux concernant l’initiative de paix arabe». «Nous avons conseillé aux Américains de ne pas désespérer, de persister à jouer un rôle politique et de ne pas accepter de se transformer en simple chef d’une commission de sécurité», a ajouté M. Hariri, avant de préciser : «J’ai eu l’impression que ce message a fait son effet, surtout à l’occasion de nos réunions avec les responsables du département d’État, avec Mme Condoleezza Rice, conseillère pour les Affaires de sécurité nationale, et avec le président Bush». Aux ambassadeurs qui ont demandé à M. Hariri s’il pensait effectivement que la tournée du secrétaire d’État dans la région avait échoué, le chef du gouvernement a répondu, selon la source susmentionnée : «Je vais être franc. Le lobby sioniste aux États-Unis ne veut pas que M. Powell ou quiconque (de l’Administration US) se rende au Proche-Orient. Il faut donc que les Arabes encouragent au contraire de telles initiatives, même si le rendement n’est pas immédiat». Et M. Hariri de poursuivre : «J’ai senti que la sympathie éprouvée pour Sharon à l’intérieur de l’Administration avait diminué, parce que ce dernier a fait la sourde oreille aux requêtes américaines. Je comprends que certains pays arabes se soient attendus à un retrait immédiat des forces israéliennes après la visite de M. Powell dans la région. Mais il ne faut pas oublier aussi que les Israéliens aimeraient que Washington n’intervienne pas du tout dans les affaires du Proche-Orient, ce qui leur permettrait d’écraser les Palestiniens». Bref, selon M. Hariri, il revient donc aux Arabes «d’appuyer les efforts de M. Powell». Le Premier ministre dégage une autre impression aussi de ses conversations avec les responsables US : «Ils ont compris que les choses ne peuvent être réglées sur le seul plan palestinien, mais que le Liban et la Syrie ainsi que tous les Arabes devaient également contribuer à l’élaboration d’une solution». Bush : Nous avons besoin de l’aide des Arabes «Le président Bush m’a dit en toute sincérité : nous avons besoin de l’aide de nos amis dans le monde arabe. Et quand je lui ai dit que l’initiative de paix arabe était prête, il m’a répondu : elle est très bonne, mais nous avons besoin de votre aide à tous, du Liban, de la Syrie et des autres». D’où, selon M. Hariri, la nécessité pour les Arabes de «changer de tactique. Nous devons préparer sans cesse des initiatives et exposer aux Américains des idées précises». «Les Arabes ne peuvent ignorer Washington qui est aujourd’hui à la base du processus de paix. Il est encore plus impensable de lui faire la guerre. Il convient donc de faire obstacle à la réalisation des thèses israéliennes», a affirmé le Premier ministre. Interrogé par ailleurs au sujet de la présence syrienne au Liban, il a notamment répondu : «Je dis la même chose en secret et en public : les Syriens jouent un rôle positif au Liban. S’il était négatif, je me serais au moins tu». Concernant enfin la nature de ses relations avec le Hezbollah, il a déclaré aux ambassadeurs arabes : «Il est vrai que nous ne sommes pas d’accord avec le Hezbollah sur le plan politique, et ils n’ont jamais voté pour moi au Parlement. Mais ils font partie de la réalité politique et de la structure libanaises. En outre, ils ont combattu un ennemi qui nous massacrait. Est-il donc possible d’en faire des hors-la-loi dans leur propre pays ?», s’est demandé M. Hariri. À noter enfin que, lors de ses entretiens avec les sénateurs américains, M. Hariri a dû répondre à plusieurs reprises aux propos selon lesquels le Liban «n’est pas un pays indépendant. Or, ce n’est pas vrai, leur a-t-il répondu, toujours selon la même source. Car, si nous n’étions pas indépendants, j’aurais démissionné, et je ne serais pas là». Signalons enfin que le sénateur de Floride, Bill Nelson, a tenu à M. Hariri les propos suivants : «Je vous remercie, comme j’ai déjà remercié le président Bachar el-Assad, de nous avoir aidés à démanteler le réseau de la Qaëda. Je vous exhorte à présent, comme j’ai exhorté le président Assad, à mettre fin aux activités des organisations terroristes à l’instar du Hezbollah».
Le Premier ministre Rafic Hariri est rentré hier après-midi à Beyrouth après sa visite officielle de trois jours à Washington au cours de laquelle il a notamment rencontré le président George W. Bush. Peu avant son départ des États-Unis, il s’était entretenu avec les ambassadeurs arabes accrédités à Washington en présence notamment des ministres Fouad Siniora, Bassel...