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Actualités - CHRONOLOGIE

Disparition - Émouvantes obsèques officielles et populaires pour le « vieux lion » de la vie parlementaire Sfeir : Le souvenir d’Albert Moukheiber restera ancré dans la mémoire des Libanais (photos)

Le Liban officiel et, surtout, populaire a fait ses adieux hier après-midi au vétéran de l’opposition, au vieux routier de la vie parlementaire, au «démocrate insoumis», à la voix de la conscience nationale, le député du Metn-Nord, Albert Moukheiber, décédé samedi dernier à l’âge de 92 ans. D’émouvantes obsèques ont été réservées à celui qui estimait que «la patrie devrait être libre et souveraine de ses décisions, ou ne pas être, car il ne saurait y avoir de semi-souveraineté, de semi-indépendance et de semi-liberté», comme l’a souligné dans son oraison funèbre le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, représenté à la cérémonie par le vicaire patriarcal, Mgr Roland Aboujaoudé. La majorité silencieuse libanaise, celle qui refuse le fait accompli et l’aliénation de la volonté nationale, est aujourd’hui orpheline de celui qui «refusait de considérer que la politique est l’art du possible», comme l’a relevé pour sa part Mgr Georges Khodr, représentant le patriarche grec-orthodoxe, Mgr Ignace IV Hazim. Pour Mgr Khodr, Albert Moukheiber semblait considérer que la politique «est l’art de l’impossible, à tel point qu’on se demandait avec lui si le politicien ne pouvait pas être en même temps moine». C’est en l’église Saint-Élie des grecs-orthodoxes, à Beit Méry, qu’ont eu lieu les obsèques d’Albert Moukheiber, en présence de plusieurs milliers de partisans et d’une foule de personnalités politiques, dont notamment le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, représentant le président Émile Lahoud et le chef du Législatif, Nabih Berry, du ministre Pierre Hélou, représentant le chef du gouvernement Rafic Hariri, du président Amine Gemayel, des ministres Ghassan Salamé, Michel Pharaon, Michel Moussa, Marwan Hamadé, Mohammed Beydoun, Sebouh Hovnanian et Béchara Merhej, des députés Nayla Moawad, Walid Joumblatt, Farès Soueid, Mansour el-Bone, Ayman Choucair, Wagih Baarini, Bassem Sabeh, Émile Émile Lahoud, Pierre Gemayel, Robert Ghanem, Farid el-Khazen, Boutros Harb, Nassib Lahoud, Abdallah Farhat, Élie Aoun, Antoine Ghanem, Abbas Hachem, Antoine Haddad, Atef Majdalani, Abdel Latif Zein, Neematallah Abi Nasr, Ali Osseirane, Farès Boueiz, Hagop Kassarjian, Jamal Ismaïl et Georges Kassargi. Étaient également présents le Amid du Bloc national, M. Carlos Eddé, le leader du PNL, Dory Chamoun, le président du parti Kataëb, Mounir Hajj, Mme Sethrida Samir Geagea, le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth, Raymond Chédid, le président de l’Ordre des médecins, Mahmoud Choucair, le général Nadim Lteif, représentant le général Michel Aoun, les anciens ministres Ghassan Tuéni, Michel Samaha, Elias Hanna et Yassine Jaber, ainsi que les anciens députés Auguste Bakhos, Talal Merhebi, Osman Dana, Issam Naaman, Riad Aboufadel et Bahaeddine Itani. Dans son oraison funèbre, Mgr Khodr a longuement évoqué les qualités humaines d’Albert Moukheiber et son dévouement sans relâche au service des plus démunis. Il a souligné en outre qu’en tant qu’homme politique, ses préoccupations portaient sur l’ensemble du pays. Pour sa part, le patriarche maronite a souligné dans son oraison funèbre que «le souvenir d’Albert Moukheiber restera ancré dans l’histoire du Liban et dans la mémoire des citoyens ». «Il était la conscience de ceux qui partageaient ses convictions (…), a précisé le cardinal Sfeir. Dès son enfance, il luttait pour faire aboutir ses convictions (…). Il refusait toute compromission quand il s’agissait des grandes causes nationales et de l’avenir de la patrie ou du sort des générations montantes. Il estimait que la patrie devait être libre et souveraine ou ne pas être». À l’issue des obsèques, M. Ferzli a décerné, à titre posthume, au grand disparu, au nom du président Lahoud, la médaille d’or du Mérite libanais. M. Ghassan Moukheiber, neveu du député disparu, a ensuite prononcé, au nom de la famille, un mot de circonstance dans lequel il a évoqué le dévouement d’Albert Moukheiber, mettant l’accent sur sa lutte pour le recouvrement de l’indépendance, la souveraineté et l’autonomie de décision du Liban, parallèlement à la sauvegarde des libertés publiques et des droits de l’homme. «Sa maison à Beit Méry restera ouverte à tous les habitants du Metn et à tous les Libanais qu’il était fier de représenter au Parlement, a souligné M. Moukheiber. Nous nous engageons à rester solidaires au service du Liban, conformément aux principes définis par notre grand disparu». Au terme de la cérémonie, le convoi funèbre a sillonné les rues de Beit Méry. Le cercueil, escorté par plusieurs milliers de partisans, a été porté à bout de bras par les proches et les fidèles du défunt. De nombreux habitants de la localité attendaient sur les balcons pour rendre un dernier hommage au disparu, pendant que des femmes en pleurs lançaient des pétales de fleurs en direction du cercueil au passage du cortège funèbre. Notons enfin que de nombreuses personnalités ont fait hier des déclarations pour rendre hommage au grand disparu.
Le Liban officiel et, surtout, populaire a fait ses adieux hier après-midi au vétéran de l’opposition, au vieux routier de la vie parlementaire, au «démocrate insoumis», à la voix de la conscience nationale, le député du Metn-Nord, Albert Moukheiber, décédé samedi dernier à l’âge de 92 ans. D’émouvantes obsèques ont été réservées à celui qui estimait que «la...