Le secrétaire d’État US reconsidère désormais sa rencontre avec Arafat Sharon ne plie pas, bombe humaine à Jérusalem : la mission Powell gravement compromise (photo)

L’entêtement d’Ariel Sharon à vouloir poursuivre son offensive en Cisjordanie, puis l’attentat-suicide à Jérusalem, perpétré en pleine visite de Colin Powell en Israël, ont porté un coup terrible, qui pourrait même s’avérer fatal, aux chances de succès déjà infimes de sa mission. Si l’obstination du Premier ministre israélien n’a pas semblé toucher le secrétaire d’État US, qui curieusement a même exprimé sa satisfaction devant la vague promesse de son interlocuteur de «terminer bientôt la guerre», l’attentat-suicide d’hier a eu un impact négatif sur le chef de la diplomatie américaine. De fait, quelques heures après l’attaque, le département d’État annonçait que la rencontre entre M. Powell et le président palestinien, prévue aujourd’hui, était remise en question. La Maison-Blanche semblait l’assortir d’une condition : que Yasser Arafat dénonce «publiquement et immédiatement» l’attentat de Jérusalem et le terrorisme en général. Il reste que cet attentat conforte le gouvernement israélien dans sa détermination à poursuivre son offensive militaire en Cisjordanie, alors même que Washington essayait de le convaincre d’y mettre un terme. La perspective d’un retrait de l’armée israélienne des zones palestiniennes, déjà passablement lointaine avant la visite de M. Powell, s’est donc éloignée encore un peu plus hier soir. De même, le fait que l’attentat ait été revendiqué par les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, un groupe armé proche du Fateh de M. Arafat, fragilise encore la situation de celui-ci et complique la mission du secrétaire d’État.