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Actualités - OPINION

Pas de dissociation possible Sud-territoires autonomes

Un discours plutôt contradictoire : les opérations de Chebaa n’ont rien à voir avec la Cisjordanie, clament à l’unisson le pouvoir et le Hezbollah. Qui ne cesse cependant de répéter qu’il lui importe d’agir pour soutenir l’intifada. La confusion, au double sens du terme, est encore accentuée par les actions des Palestiniens des camps, qui n’hésitent pas, au Sud comme dans la Békaa-Ouest, à tirer des roquettes par-dessus la frontière. Ce front, ouvert sans l’être, se trouve automatiquement intégré dans les donnes régionales d’ensemble. Dont le nucleus reste la guerre des Territoires, sujet principal comme on sait de la mission Powell. Qui va s’efforcer de faire appliquer les récentes résolutions numéros 1402 et 1403 du Conseil de sécurité de l’Onu. C’est-à-dire d’obtenir le retrait israélien des zones palestiniennes réoccupées. Tout en exigeant d’un Arafat assiégé, isolé, désarmé, privé de toute infrastructure policière, de faire le gendarme par rapport aux kamikazes, aux radicaux de son peuple. Il saute aux yeux que les accès sudistes de fébrilité sont directement liés à la guerre israélo-palestinienne. C’est bien pourquoi d’ailleurs le vice-président de la Chambre, M. Élie Ferzli, juge que le secrétaire d’État américain devrait inclure Damas et Beyrouth dans ses contacts. D’autant, ajoute-t-il, qu’une telle démarche aiderait sans doute à refroidir la lice sudiste, à y réfréner l’escalade. Cependant, indépendamment de la conjoncture actuelle qui est certainement exceptionnelle, c’est en général lors de la visite de dirigeants occidentaux, singulièrement américains, que l’on voit le Liban-Sud s’échauffer. Un réflexe classique d’enchères négotiatoires ou de pressions de la part des protagonistes présents sur le terrain, comme Israël. Ou d’autres, qui tirent les ficelles en coulisses, sans se mouiller, comme on dit familièrement. Il est de coutume alors de parler de «messages» qui sont adressés à Washington ou à d’autres, par exemple aux Arabes. Aujourd’hui ce genre de courrier, qui n’est pas provoqué par la venue de M. Powell, est particulièrement incandescent. Voire explosif et à Beyrouth on s’étonne que le secrétaire d’État américain n’en tienne pas compte. Et, précise-t-on, qu’il semble négliger un décideur comme la Syrie, qui risque d’en être froissée. Cela semble d’autant plus illogique, aux yeux des sources locales, que M. Powell a pris la peine d’aller voir même le roi du Maroc, qui est si éloigné du théâtre proche-oriental. Bref on a la nette impression sur place que Washington veut marginaliser la Syrie et le Liban, en ignorant leur rôle dans l’équation régionale. Ces sources ne réalisent pas bien qu’une telle argumentation prouve par elle-même que, contrairement à leurs dires, les incidences du Sud sont liées aux événements dans les Territoires. Et, naturellement, à la confrontation générale arabo-israélienne sur le plan diplomatique. À ce propos, des sources occidentales croient pouvoir indiquer que M. Powell ne méprise ni la Syrie ni le Liban. Mais qu’il a un objectif bien plus urgent à atteindre actuellement. Et qu’en outre, il y aura toute latitude d’examiner le dossier libanais lors de la visite que le président du Conseil, M. Rafic Hariri, doit effectuer le 17 à Washington où le président Bush lui accordera audience en personne. M. Powell lui-même devant réserver un entretien au chef du gouvernement libanais. Qui n’aura pas manqué, on s’en doute, de voir d’abord les Syriens au titre du jumelage comme de la coordination. Philippe ABI-AKL
Un discours plutôt contradictoire : les opérations de Chebaa n’ont rien à voir avec la Cisjordanie, clament à l’unisson le pouvoir et le Hezbollah. Qui ne cesse cependant de répéter qu’il lui importe d’agir pour soutenir l’intifada. La confusion, au double sens du terme, est encore accentuée par les actions des Palestiniens des camps, qui n’hésitent pas, au Sud...