Le Renouveau démocratique préconise une entente interlibanaise autour du conflit avec Israël

Pour le mouvement du Renouveau démocratique, le Liban se doit d’adopter une stratégie qui le protégerait contre d’éventuelles répercussions sur le plan intérieur des affrontements israélo-palestiniens. À cette fin, il a préconisé en particulier une «consolidation de l’entente libanaise autour des grandes lignes liées à la gestion du conflit avec Israël». Le conseil exécutif du Renouveau démocratique a tenu hier, sous la présidence de M. Nassib Lahoud, une réunion qui a été consacrée à la situation dans les territoires palestiniens et à la frontière libano-israélienne. Au terme de ses délibérations, le conseil du RD a publié un document de travail dans lequel il a appelé à «une canalisation de la colère populaire» qui s’est manifestée au Liban à la suite de la guerre lancée par l’État hébreu contre les Palestiniens pour qu’elle «s’exprime en une série de revendications et de mécanismes devant renforcer la résistance du peuple palestinien et lui fournir l’appui dont il a besoin dans des domaines déterminés». Le Renouveau démocratique s’est arrêté ensuite sur la situation à la frontière, où il a constaté un changement par rapport aux mois précédents. Ce changement ne concerne pas les opérations du Hezbollah mais s’articule autour de quatre axes principaux, selon le document de travail du mouvement : «Des tirs de roquettes qui dépassent le cadre des hameaux de Chebaa, la présence de nouvelles forces qui n’ont pas de légitimité légale ou politique sur la ligne de confrontation, les assurances des autorités libanaises selon lesquelles les opérations militaires se limiteront au secteur des hameaux de Chebaa sans parvenir pour autant à empêcher des attaques en dehors de ce secteur, et, enfin, l’exacerbation du différend entre le Liban et l’Onu au sujet de l’appartenance des fermes de Chebaa». Ces nouvelles données sur le terrain ont amené le Renouveau démocratique à mettre en garde contre une «éventuelle extension de la ligne de confrontation» avec Israël, «ce qui ne servirait pas forcément les intérêts du Liban, ne correspondrait pas à ses capacités et ne bénéficierait pas d’une unanimité libanaise». Aussi, pour éviter «des développements qui affaibliraient ce qui reste de la stabilité politique, économique et sociale dans le pays», le Renouveau démocratique a jugé «nécessaire pour les Libanais de renforcer rapidement leur entente autour des grandes lignes liées à la gestion du conflit avec Israël, sur les bases suivantes : – Appeler les pays arabes à adopter une stratégie unifiée qui combinerait l’initiative de paix arabe et l’option de confrontation qui commanderait une mobilisation générale, politique, militaire, diplomatique, économique et financière, à laquelle le Liban s’associerait. Les inviter aussi à utiliser les nombreux atouts dont ils disposent : les rapports diplomatiques (avec Israël), le pétrole, les dépôts bancaires arabes en Occident, l’achat d’armes et la coordination au niveau de la sécurité entre les États-Unis et de nombreux États arabes. – En l’absence d’une stratégie arabe, les Libanais devraient s’entendre pour considérer les territoires palestiniens comme étant le principal lieu de confrontation. L’ouverture d’un nouveau front au Liban-Sud pourrait en effet détourner les regards des pratiques israéliennes barbares dans ces territoires et déboucher sur des formes de guerre qui mettraient en relief la suprématie militaire israélienne et qui permettraient à Israël de prétexter l’autodéfense pour s’assurer une couverture internationale – dont elle ne bénéficie pas actuellement en Cisjordanie – à ses opérations. – Demander aux Palestiniens installés au Liban de s’engager formellement à ne pas entreprendre des activités militaires dans le pays ou à partir du territoire libanais. – Préserver la Résistance libanaise comme force d’équilibre en cas d’armistice et comme force de réserve en cas d’une confrontation imposée».