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Actualités - CHRONOLOGIE

Les villages frontaliers vivent au ralenti et craignent l’escalade

La peur commence à s’emparer des habitants des villages libanais frontaliers d’Israël qui craignent l’escalade entre le Hezbollah et l’armée israélienne et quelques centaines d’habitants ont quitté les zones les plus exposées, rapporte l’AFP de cette région. À Kfarchouba, sur la ligne bleue tracée par l’Onu pour servir de frontière après le retrait israélien du Liban-Sud, en mai 2000, une trentaine de familles, sur un millier d’habitants, ont plié bagages. «Il n’y a plus personne dans le quartier sud, le plus exposé, et nous ne pouvons plus sortir les bêtes», affirme Hassan Koussayb, un chevrier qui avait coutume d’abreuver son troupeau à la mare de Baassaïl, qui borde la ligne bleue. Avec ses 5 000 habitants, Chebaa, la plus grosse bourgade, est à 5 km du secteur controversé des «fermes» occupé par Israël, sur lequel le Hezbollah concentre ses tirs. Le village qui s’étire en longueur est protégé par un massif montagneux. Dans le souk, Abou Ali Zoughaïb, 70 ans, prend le soleil à l’entrée de son épicerie, pompeusement baptisée «supermarché», entouré d’habitués qui fument le narguilé ou disputent une partie de tric-trac. «Avant, les Israéliens ripostaient en bombardant des zones inhabitées. Maintenant, la zone de conflit s’est élargie et nous ne pouvons plus prévoir la suite des événements, alors, aux premières détonations, généralement en début d’après-midi, les rues se vident et les gens se terrent chez eux», raconte Abou Ali. Ali Ammar, député du Hezbollah, effectue une tournée dans la région pour remonter le moral de la population. «Les gens ont peur et prennent des précautions. C’est un comportement naturel de survie», affirme-t-il. «Mais il n’y a pas d’exode et les gens sont déterminés à rester. Il faut seulement que l’État leur donne les moyens de le faire en ouvrant des dispensaires et en aménageant des abris», ajoute-t-il, en soulignant la nécessité pour les médias de «ne pas semer la panique en dramatisant». Dans le village de Halta (500 habitants), où deux personnes ont été blessées, sept maisons endommagées et un troupeau de chèvres décimé par un bombardement israélien, les rues sont vides. «Le premier hôpital est situé à Khiam, à 10 km d’ici, il n’y a aucun dispensaire et les maisons ne disposent pas d’abris où se réfugier. Si les tirs s’intensifient, nous partirons tous», affirme Oum Ahmad, une petite vieille à la bouche édentée qui vit dans une masure avec son mari. Dans la plaine de Farada, dont les vergers et les serres viennent lécher la «ligne bleue», des dizaines d’ouvriers syriens s’affairent sous le soleil, labourent la terre et cueillent tomates, choux-fleurs et autres fruits potagers. «J’espère que la situation va se calmer au moins jusqu’à la fin de notre contrat. Nous restons ici, car nous n’avons pas où aller, sauf retourner en Syrie les poches vides», affirme l’un d’entre eux. Venus avec famille et enfants qui participent tous à la cueillette, les ouvriers syriens n’ont pas abandonné leurs baraquements, bien qu’un obus soit tombé à 200 mètres, enflammant une des serres.
La peur commence à s’emparer des habitants des villages libanais frontaliers d’Israël qui craignent l’escalade entre le Hezbollah et l’armée israélienne et quelques centaines d’habitants ont quitté les zones les plus exposées, rapporte l’AFP de cette région. À Kfarchouba, sur la ligne bleue tracée par l’Onu pour servir de frontière après le retrait israélien...