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Actualités - OPINION

Dossier régional - La pression américaine s’accentue Battle rappelé en consultations à Washington

Le jour où Colin Powell est censé débarquer dans la région, Vincent Battle regagne Washington , rappelé en consultations. L’arrivée de l’un est tardive, à en croire le roi Mohammed VI du Maroc. Le départ de l’autre est prématuré, estiment certains loyalistes du cru. Qui oublient qu’en tout cas, l’ambassadeur américain doit préparer, avant d’y participer, les entretiens que le Premier ministre libanais doit bientôt (le 17 du mois courant) avoir aux States avec ses supérieurs, notamment avec le président Bush en personne. Mais l’Administration Bush ne cache pas qu’elle entend surtout entendre l’ambassadeur sur la situation, explosive à son avis, qui règne au Liban-Sud. M. Battle a d’ailleurs multiplié les relances à ce propos ces derniers jours. Insistant sur la nécessité de prévenir l’ouverture d’un nouveau front et répétant qu’il faut déployer l’armée libanaise à la frontière avec Israël. Dimanche dernier, le diplomate a de la sorte rencontré au Sérail M. Rafic Hariri. Puis les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, MM. Khalil Hraoui et Mahmoud Hammoud. Il leur a redit l’inquiétude de son gouvernement face à l’agitation qui règne dans la bande frontalière. Les officiels ont d’abord précisé que le Liban ne recherche pas l’ouverture d’un front et qu’il tient au calme frontalier, du moins le long de la ligne bleue. Ils ont, ensuite, réitéré à cette occasion ce que les loyalistes appellent couramment, on ne sait trop pourquoi, les «constantes libanaises». À savoir que l’enclave de Chebaa est un cas à part où le droit de résistance par les armes doit continuer à pouvoir s’exercer. D’autant que la résistance ne peut rester les bras croisés, à un moment où l’opinion, la rue, sont chauffées à blanc par les massacres, les persécutions qu’Israël commet dans les Territoires. Cela étant, se référant aux assurances des cadres du Hezbollah eux-mêmes, les responsables libanais répètent que des débordements hors du tableau Chebaa ne seraient pas le fait de la résistance libanaise, mais d’éléments différents. En rappelant que des Palestiniens ont été capturés à plusieurs reprises ces derniers jours, pour des attaques transfrontalières aux roquettes. Autre précision des sources locales : si Israël devait perpétrer des agressions en profondeur contre le Liban, alors le droit de riposte entraînerait une pluie de Katioucha sur la Galilée ou plus loin encore. Mais en principe, ajoutent ces personnalités, l’escalade ne devrait pas aller jusque-là. Et si Israël gonfle les échanges qui se produisent à Chebaa, c’est dans l’espoir d’une intervention des grandes puissances en sa faveur. C’est-à-dire pour exercer des pressions en vue de neutraliser les actions de la résistance. Les officiels libanais insistent cependant sur leur volonté de ne pas permettre l’embrasement le long de la ligne bleue. Ils signalent qu’ils ont ordonné des patrouilles fréquentes des forces de sécurité et multiplié les barrages fixes à cinq kilomètres de la frontière comme à proximité des camps palestiniens. Et ils confortent leurs assurances en rappelant qu’elles s’inscrivent dans le cadre du jumelage et de la coordination avec la Syrie. M. Battle a répondu qu’il comprend parfaitement pour sa part la position libanaise. Mais que le problème, a-t-il dit en substance, c’est qu’il faut avant tout que «ceux qui sont de l’autre côté de la frontière ont besoin non seulement de comprendre mais aussi de tâter quelque chose de positif sur le terrain». Il a expliqué que la poursuite de la résistance à Chebaa peut paraître légitime à la partie libanaise, mais que «d’autres» peuvent voir les choses différemment, car il y a litige sur l’identité de cette enclave, qui serait légalement syrienne et non pas libanaise. Or en l’occurrence, ces «autres», ce ne sont pas les Israéliens seulement, mais aussi l’Onu et l’Occident. Rencontre Sleiman-Norman Larsen Le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, a reçu hier dans son bureau de Yarzé, l’attaché militaire américain, Norman Larsen. Philippe ABI-AKL
Le jour où Colin Powell est censé débarquer dans la région, Vincent Battle regagne Washington , rappelé en consultations. L’arrivée de l’un est tardive, à en croire le roi Mohammed VI du Maroc. Le départ de l’autre est prématuré, estiment certains loyalistes du cru. Qui oublient qu’en tout cas, l’ambassadeur américain doit préparer, avant d’y participer, les...