Liban-Sud - Quatre Palestiniens arrêtés samedi par l’armée, et deux soldats israéliens blessés Roquettes et mortier sur Chebaa, suivis d’une violente riposte israélienne(photo)

La tension est de nouveau montée d’un sérieux cran, tout au long du week-end et notamment hier dimanche, le long de la frontière israélo-libanaise, alors que le Liban continue d’être pressé de toutes parts pour que cessent les opérations anti-israéliennes menées à partir de son territoire. Ainsi, hier peu après 17 heures, des membres du Hezbollah ont lancé des roquettes katioucha et des obus de mortier sur des positions de l’armée israélienne dans les fermes de Chebaa. D’ailleurs, nos confrères de la télévision al-Manar (Hezbollah) ont affirmé que «la résistance islamique attaquait des positions de l’armée d’occupation dans les fermes de Chebaa», indiquant que des accrochages opposaient des membres du Hezbollah à l’armée israélienne. Quoi qu’il en soit, deux soldats israéliens ont été légèrement blessés par cette attaque, dans une base militaire située près de la localité d’Avivim en Galilée, a indiqué un porte-parole militaire israélien cité par l’AFP. «Israël ainsi que l’Onu estiment que le secteur (des fermes de Chebaa) fait partie du territoire syrien et non libanais comme veut le faire croire le Hezbollah. Et l’avenir de cette zone ne peut être déterminé que dans le cadre de négociations directes entre la Syrie et Israël», a ajouté le porte-parole israélien. La riposte de l’État hébreu ne s’est pas trop fait attendre : quelques minutes plus tard, les abords des villages de Kfarchouba et de Majidiyé étaient bombardés – aucune victime n’a été signalée. Ensuite, c’était au tour de l’aviation israélienne de mener six raids contre des zones frontalières au Liban-Sud. Les chasseurs-bombardiers ont ainsi tiré dix missiles sur un périmètre situé entre Kfarhamam et Rachaya el-Fokhar, ainsi que sur les secteurs de Kfarchouba, Chebaa et Helta. La DCA, ou celle du Hezbollah, ne sont pas entrées en action contre les avions israéliens. Cependant, deux missiles sol-air guidés de type Sam et de fabrication russe ont été lancés en direction de ces appareils, sans toutefois les atteindre. Notons que c’est la première fois que des missiles Sam sont tirés depuis le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud en mai 2000. Autre développement : des tirs ont été signalés, également hier dans la soirée, par des hommes armés à partir du Liban-Sud contre le kibboutz de Manara, situé à la frontière israélo-libanaise. C’est ce qu’ont indiqué des sources militaires israéliennes rapportées par l’AFP. Qui ont également ajouté qu’une bombe a été déposée près de la route menant au kibboutz, sans donner aucune précision sur d’éventuels victimes ou dégâts. D’autre part, les habitants des localités du nord d’Israël situées près de la frontière avec le Liban ont été appelés hier soir par les autorités de l’État hébreu à se réfugier dans les abris à la suite de la série d’attaques en provenance du Liban-Sud. Ils ont été autorisés un peu plus tard dans la soirée à quitter ces abris. Quatre Palestiniens arrêtés samedi Quoi qu’il en soit, le quotidien israélien Maariv rapporte que «l’armée israélienne a renforcé son dispositif à sa frontière nord et nord-est dans l’éventualité d’une dégradation de la situation». Un renforcement qui a eu lieu au lendemain d’une journée très tendue de part et d’autre de la frontière. Samedi en fin d’après-midi, les canons israéliens avaient lancé une salve de cinq à six obus sur les abords du village d’el-Méri, puis cinq minutes plus tard, un obus sur le même secteur. Brisant ainsi un calme relatif dans la partie orientale du Liban-Sud limitrophe des fermes de Chebaa, qui avait été visée vendredi par trois raids israéliens peu après des tirs du Hezbollah sur des positions de l’armée israélienne qui occupe le secteur controversé des fermes. Et toujours samedi en début de soirée, le Hezbollah avait tiré une quinzaine d’obus et de roquettes Katioucha sur trois positions israéliennes dans le même secteur. Des tirs qui ont été revendiqués cette fois par le parti intégriste. Et qui ont entraîné des raids aériens israéliens, au cours desquels huit missiles air-sol ont été tirés à quatre reprises sur les abords de Chebaa et de Kfarchouba. Un véhicule tout-terrain de type Range Rover, utilisé habituellement par les combattants du Hezbollah, a été complètement détruit lors de ces raids, a indiqué un officier de police, sans préciser si le véhicule appartenait au parti intégriste ou si des passagers se trouvaient à bord. Tout cela, alors que des inconnus avaient tiré, toujours samedi, une salve de Katioucha sur le village de Ghajar sous contrôle israélien. À Jérusalem, l’armée israélienne indiquait que les tirs – qu’elle a imputés au Hezbollah – avaient fait trois blessés parmi les civils. Tandis que les autorités sécuritaires libanaises précisaient que «des passagers, qui étaient à bord d’une voiture civile, étaient descendus près du village de Wazzani, situé à moins d’un kilomètre de la frontière, et avaient tiré six à sept katioucha en direction de Ghajar, avant de s’enfuir». En riposte, l’artillerie israélienne a tiré une quinzaine d’obus sur les abords de Wazzani. Des forces de sécurité libanaises ont pris en chasse ces inconnus, et quatre Palestiniens ont été arrêtés (portant à dix le nombre de Palestiniens appréhendés), ont affirmé hier des sources des services de sécurité libanais. Qui avaient indiqué dans un premier temps que trois Palestiniens seulement avaient été appréhendés. Les quatre Palestiniens avaient en fait tiré trois obus de mortier à partir du véhicule civil qu’ils utilisaient. Enfin, toujours dans la journée de samedi, le commandement de la Finul a déclaré qu’une de ses patrouilles avait découvert deux roquettes Katioucha dans la région de Kawzah. Ajoutant qu’elle avait informé l’armée libanaise, qui s’est empressée de récupérer les deux roquettes. D’autre part, la Finul avait envoyé dans la journée plusieurs patrouilles le long de la ligne bleue, de Naqoura jusqu’à Kfar Kila. Signalons, enfin, que le n° 2 du Front populaire de libération de la Palestine – Commandement général, Talal Naji, a menacé samedi de lancer des attaques contre Israël depuis le Liban-Sud.