Aridi : Éviter toute opération non étudiée

Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a estimé hier que «le conflit actuel implique toute la région et les pays arabes, et pas seulement les Palestiniens». Et il a mis en garde contre «toute opération non étudiée qui donnerait à Sharon le prétexte de frapper le Liban et la Syrie». «Il s’agit d’un conflit israélo-arabe et non pas palestino-israélien», a affirmé M. Aridi dans le cadre d’un entretien accordé hier à Radio Orient. Le ministre de l’Information a par ailleurs accusé les Etats-Unis de «couvrir les massacres du peuple palestinien et la destruction de son pouvoir et de ses institutions par (le Premier ministre israélien) Ariel Sharon». «La Palestine est actuellement l’objet d’une agression. Après, ce sera le tour de l’Irak, puis de l’Iran, de la Syrie et du Liban», a-t-il estimé, appelant les Arabes à «s’unir pour faire face aux opérations israéliennes sauvages avant qu’il ne soit trop tard». Il a également salué la résistance palestinienne, indiquant que «la pression arabe et internationale sur Israël augmente de jour en jour». Interrogé sur la prochaine visite dans la région du secrétaire d’État US Colin Powell, il a estimé que le plus important était que Powell puisse aboutir à l’application de la résolution 1402 du Conseil de sécurité de l’Onu relative au retrait de l’armée israélienne des territoires occupés. M. Aridi a accusé le président américain George W. Bush et son Administration de ne concevoir la situation qu’à travers le prisme de leurs intérêts personnels et électoraux, notamment en ce qui concerne les visées sur les ressources énergétiques. Accusant Sharon d’œuvrer dans le sens d’une généralisation du conflit pour pouvoir frapper le Liban et la Syrie, le ministre de l’Information a mis en garde contre «toute opération non étudiée» qui donnerait ce prétexte au Premier ministre israélien. Il a enfin accusé Israël de réclamer l’application du plan Tenet, mais de ne pas en appliquer la clause qui mentionne la nécessité de ne pas porter atteinte à l’Autorité palestinienne et à ses institutions. Samedi, M. Aridi avait affirmé dans un entretien accordé à la chaîne de télévision d’Abu Dhabi que toute la région risquait «une guerre ouverte», faisant assumer la responsabilité directe «du terrorisme, des massacres, des assassinats et de l’extermination du peuple qui se produisent en Palestine» au président Bush et à l’Administration américaine.