Parlements - Divergences à la réunion du Caire Berry réclame le boycott total d’Israël par les Arabes(photo)

Le président de la Chambre Nabih Berry est rentré hier à Beyrouth après avoir participé aux travaux de la quatorzième session extraordinaire de la Fédération des Parlements arabes qui s’est déroulée au Caire. L’élaboration du communiqué final publié samedi soir n’a pas été de tout repos. Les différends entre les députés arabes sont apparus quand il s’est agi notamment de prendre position concernant le conflit israélo-palestinien. En effet, M. Berry a réclamé le boycott total d’Israël. Il a été appuyé dans sa requête par les députés irakiens. La délégation palestinienne, soutenue par la partie soudanaise, a estimé pour sa part qu’une telle mesure était insuffisante et qu’il convenait aussi de faire allusion à l’éventualité d’un rappel des ambassadeurs arabes de Washington. M. Berry a essayé en vain de convaincre les délégations égyptienne et jordanienne de couper les relations avec l’État hébreu en développant l’argumentation suivante : «En vous proposant d’adopter une telle attitude, nous cherchons en fait à renforcer la position du Caire et de Amman. Le président et le gouvernement égyptiens pourront dire en effet qu’ils font l’objet de pressions de la part du Parlement». Le président de l’Assemblée égyptienne Ahmed Fathi Srour a tenté alors d’aboutir à un compromis en proposant d’interrompre tout «contact» avec Israël, proposition adoptée par tous les députés arabes à l’exception des parties libanaise et irakienne. La clause relative aux sanctions à adopter contre Israël a donc finalement été rédigée dans les termes suivants : «La Fédération appelle les gouvernements arabes à mettre fin à toutes les mesures de normalisation avec Israël (…) et à interrompre tout contact (et non pas toute relation) avec lui (…)». Applaudissant par ailleurs à l’initiative de paix arabe adoptée au sommet de Beyrouth, les parlementaires ont notamment réclamé l’envoi de forces internationales dans les territoires palestiniens, tout en appuyant l’intifada et en dénonçant la partialité de la politique américaine dans la région. L’allocution de Berry La veille, samedi, le chef du Législatif libanais avait pris la parole devant les députés arabes pour réclamer notamment un appui inconditionnel à «la résistance et à l’intifada en Palestine, car ce sont là les seules armes de la paix palestinienne», a-t-il précisé. Insistant d’autre part sur le droit au retour des réfugiés palestiniens, M. Berry a dénoncé la politique américaine qui favorise l’État hébreu. Et d’ajouter : «C’est toute la carte du monde arabe et du Moyen-Orient qui change aujourd’hui. Tout régime indifférent à ce qui se passe actuellement en Palestine, au Liban-Sud et dans le Golan syrien ressemble au troupeau de moutons que l’on conduit aux abattoirs», a-t-il déclaré. Le président de la Chambre a estimé par ailleurs que l’initiative de paix saoudienne, devenue arabe après avoir été adoptée par le sommet de Beyrouth, a été «trahie par l’Administration américaine».