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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Palestine - Les représentants des ordres professionnels et des partis politiques crient leur colère contre Israël et les USA Septième journée de manifestations à Beyrouth et en province(PHOTOS)

Aux quatre coins du pays, des manifestations de soutien à la cause palestinienne ont été organisées hier pour le septième jour consécutif pour dénoncer «l’offensive criminelle israélienne». À l’initiative des ordres professionnels, des partis politiques et de divers regroupements sociaux, les manifestants se sont regroupés en plusieurs points, tels que l’Escwa ou Awkar, non loin du siège de l’ambassade des États-Unis. Pour dire «non à la politique du compromis», «non à la politique hostile d’Israël». «Toute la rue arabe est là pour affirmer que les régimes qui nous représentent ont échoué, et que la politique du compromis qui a commencé avec Oslo doit cesser», a affirmé Samir Ahmad, secrétaire général de l’Union des écrivains et des journalistes palestiniens au Liban. «Les gens sont ici pour exprimer clairement leur soutien à la résistance, qui constitue désormais l’unique choix devant le peuple palestinien», a-t-il ajouté. Noyé dans la foule, Samir Ahmad participait à une manifestation qui se déroulait devant l’Escwa. « Faire bouger la rue » Plus de 6 000 personnes ont pris part à la marche, qui a regroupé toutes les formations de gauche et les factions palestiniennes. Brandissant des calicots hostiles à Israël et aux États-Unis, les protestataires ont brûlé à plusieurs reprises des drapeaux israéliens et américains sous le regard vigilant des forces de l’ordre qui ont été renforcées pour l’occasion. Les militants circulaient parmi les camions sur lesquels avaient été disposés des dizaines de haut-parleurs, en brandissant des caricatures de Sharon. «Les martyrs de Palestine vaincront (le Premier ministre israélien Ariel) Sharon», pouvait-on lire sur une banderole. Nadim, un Palestinien du camp de Chatila, estime que ces manifestations visent à faire bouger la rue arabe. D’ailleurs, dit-il, Beyrouth nous a habitués à vaincre lorsqu’il s’agit des causes justes. «Cela fait 18 mois que le peuple palestinien se bat seul pour obtenir que soient satisfaits ses droits légitimes», dit Mahmoud. «Nous devons aller rejoindre nos frères en Palestine, par le Liban-Sud, malgré l’interdiction qui nous est imposée par les autorités libanaises», affirme Moustapha, du Front populaire de libération de la Palestine. Convaincu de la nécessité de l’ouverture de toutes les frontières arabes pour permettre l’arrivée de renforts de l’extérieur, Moustapha affirme que les factions palestiniennes sont en train d’envisager une incursion à partir du Liban-Sud. Dans la matinée, c’était au tour des professions libérales de se mobiliser pour la même cause. Près de l’ambassade des États-Unis, environ 500 médecins et pharmaciens en blouses blanches, avocats en robes noires et ingénieurs ont observé un sit-in. «Nous voulons dénoncer l’attaque criminelle d’Israël contre nos frères palestiniens et ses agressions contre le personnel médical palestinien», a déclaré un médecin à des journalistes. «L’élite du peuple libanais, représentée aujourd’hui par les professions libérales, a estimé qu’il était de son devoir d’élever la voix afin que le monde sache que les peuples ont perdu confiance en des institutions telles que les Nations unies et autres organisations internationales», a affirmé le président de l’Ordre de la presse Mohammed Baalbacki. Les représentants des ordres professionnels ont fait parvenir un mémorandum à l’ambassadeur américain Vincent Battle. Plus tard dans la journée, l’ambassade a fait publier un communiqué dans lequel elle affirme avoir pris connaissance du mémorandum soumis par les ordres professionnels. Le texte du communiqué rappelle que les États-Unis restent attachés à la réalisation d’une paix juste et globale sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, «selon les propos formulés pour la seconde fois l’avant-veille par George Bush». Dans son communiqué, la chancellerie rappelle que les USA sont favorables aux résolutions du sommet de Beyrouth et confirme la visite dans la région du secrétaire d’État Colin Powell, «qui œuvrera à l’application des résolutions 1402 et 1403». Marche des artistes Par ailleurs, les syndicats des acteurs, des musiciens, des cinéastes, des photographes, des journalistes, les unions des syndicats des artistes, des peintres et des sculpteurs ainsi que plusieurs personnalités du monde artistique et culturel se sont regroupés à leur tour pour une marche de solidarité avec le peuple palestinien. Les manifestants, qui se sont rassemblés place des Martyrs, ont brandi des banderoles antiaméricaines sur lesquelles on pouvait notamment lire : «Pas besoin de produire des films de terreur. Il suffit de voir Sharon à l’action». Adressé aux Arabes, un autre calicot affirmait : «Prière de ne pas déranger. Les leaders arabes sont en sommeil profond. Pour les cas d’urgence, presser sur le bouton Zinni, sinon sur le bouton Cheney». Au Chouf, les écoles publiques et privées ont organisé des manifestations auxquelles ont participé les élèves. À l’initiative du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, des membres du parti ont dressé des barrages dans différentes régions pour y collecter des fonds de soutien au peuple palestinien. À Baalbeck, plus de 15 000 habitants et Palestiniens d’un camp de réfugiés ont défilé en direction de la mairie. La foule brandissait des portraits du président palestinien Yasser Arafat, encerclé par l’armée israélienne dans son quartier général de Ramallah. Dans le port de Tyr, quelque 2 000 membres de l’Union des femmes palestiniennes ont tenu un sit-in devant le bureau de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Devant le bureau, une cinquantaine de jeunes Palestiniens et Libanais ont poursuivi sous une tente leur grève de la faim entamée il y a trois jours. Quelque 2 000 manifestants ont parcouru les rues du camp de réfugiés d’Aïn el-Héloué, dans la banlieue de Saïda. Critiquant le «silence» des pays arabes, un groupe de jeunes gens a porté un cercueil vide sur lequel était inscrit «Ligue arabe», avec une couronne de fleurs signée «Abou Ammar», le nom de guerre de Yasser Arafat. Des centaines de fidèles ont tenu plusieurs sit-in devant les mosquées de Tripoli, à l’issue de la prière hebdomadaire durant laquelle les prédicateurs ont dénoncé l’opération israélienne et le mutisme des dirigeants arabes. Des jeunes ont notamment mis le feu à des drapeaux américains et israéliens près de la mosquée Harba, dans le quartier de Bab el-Tebbaneh. Enfin au Akkar, les factions et les comités populaires palestiniens ont organisé une manifestation à la sortie de la mosquée au camp de Nahr el-Bared. Jeanine JALKH
Aux quatre coins du pays, des manifestations de soutien à la cause palestinienne ont été organisées hier pour le septième jour consécutif pour dénoncer «l’offensive criminelle israélienne». À l’initiative des ordres professionnels, des partis politiques et de divers regroupements sociaux, les manifestants se sont regroupés en plusieurs points, tels que l’Escwa ou...