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Actualités - CHRONOLOGIE

Sit-in et table ronde improvisée à l’USJ(photo)

Les étudiants de l’Université Saint-Joseph se sont rassemblés hier soir au campus des sciences humaines de la rue de Damas pour exprimer leur soutien à la cause palestinienne. Le président de l’amicale de la faculté de droit et de sciences politiques, Mark Makari, a lu un communiqué dénonçant l’inertie internationale, appuyant les Palestiniens dans leur lutte et soulignant,en outre, la nécessité d’un Liban libéré de la tutelle syrienne. Les étudiants ont ensuite allumé des bougies et diffusé des chansons de soutien à la Palestine. Ce sit-in auquel ont participé une centaine de jeunes a mis en évidence une divergence néanmoins d’opinions parmi les universitaires. En effet pour certains, «il est difficile d’oublier qu’à un moment de l’histoire, le Palestinien était l’ennemi. Au nom de l’humanité, il faudrait dénoncer les actes israéliens, mais un sit-in est difficilement envisageable». Pour d’autres : «Pourquoi se soucier de quelqu’un quand personne ne se soucie de nous et de notre lutte pour notre souveraineté ?». Mais les étudiants présents ont insisté, eux, sur la nécessité de différencier cause palestinienne en Palestine et cause palestinienne au Liban. Mark Makari a valorisé le côté humanitaire du sit-in. À la question de savoir si au nom de l’humanité il ne fallait pas dénoncer aussi les attentats-suicide commis par les Palestiniens, il a répondu «c’est leur seul moyen actuel de défense». Par ailleurs, une intervention a principalement ému l’auditoire. Un étudiant a déclaré avoir perdu son grand-père et son père à cause des Palestiniens mais, a t-il dit «je suis là pour ne pas me laisser ronger par la haine». Certains étudiants ont manifesté leur désaccord face à l’action menée. Ils ont souligné qu’il s’agit de mesures insuffisantes. «Il faudrait aller plus loin, faire des manifestations continues», précisent-ils. La divergence des avis, la diversité des confessions ont conduit les étudiants à improviser une table ronde en s’asseyant par terre afin de discuter leurs opinions. Un étudiant a mentionné l’incident survenu lors du sit-in. En effet, un intervenant a été hué par les participants après qu’il eut déclaré : «La cause palestinienne vient néanmoins après la cause libanaise» Une étudiante a alors expliqué : «Nul ne nie les problèmes libanais mais ils n’ont pas à être invoqués dans ce contexte». Un autre a déclaré que les souffrances du peuple libanais n’étaient pas sans gravité mais étaient moindres que celles du peuple palestinien. Un intervenant a ensuite dit apprécier l’initiative de l’amicale de l’USJ mais lui a reproché cependant de ne pas avoir pris une position plus rigoureuse. Ce à quoi un étudiant a répondu : «Il faut comprendre qu’une partie des jeunes a hérité de la guerre de 75 et il n’est pas facile de se libérer d’un seul coup de l’association palestinien-ennemi» Il a par ailleurs souhaité que «ce premier pas mène à un plus grand». Le débat a englobé différents sujets comme la présence syrienne et les circonstances régionales. Les étudiants ont réflété la volonté d’unifier leur point de vue, ce qui constitue une œuvre certes complexe, mais réalisable. Karen KHLAT
Les étudiants de l’Université Saint-Joseph se sont rassemblés hier soir au campus des sciences humaines de la rue de Damas pour exprimer leur soutien à la cause palestinienne. Le président de l’amicale de la faculté de droit et de sciences politiques, Mark Makari, a lu un communiqué dénonçant l’inertie internationale, appuyant les Palestiniens dans leur lutte et...