Sharon impute à Damas la responsabilité des tirs Neuf missiles contre une station-radar israélienne

Neuf missiles ont été tirés du Liban hier soir sur une station-radar de l’armée israélienne à la limite nord des fermes de Chebaa. Les missiles de type Grad, d’une portée de plus de 20 km, ont été tirés depuis un secteur éloigné de la zone d’opérations de la Finul. Ce secteur n’est pas utilisé par les combattants du Hezbollah depuis le retrait israélien du Liban-Sud en mai 2000, et le parti islamiste a affirmé à Reuters ne pas avoir connaissance de ces tirs. Les tirs ont visé une position de radar israélien à la limite nord des fermes de Chebaa, sur les contreforts du mont Hermon. En Israël, un porte-parole militaire a indiqué qu’une position de l’armée «dans le secteur du mont Hermon», sur le plateau du Golan, a essuyé hier après midi des tirs de mortier et de missiles antichars. Les tirs n’ont fait ni tué ni blessé, selon cette source. Auparavant dans la matinée, l’armée israélienne avait tiré sept obus d’artillerie sur les abords de Chebaa. Les obus de 155 mm ont atteint une région inhabitée à l’ouest du village et ont été accompagnés de tirs nourris de mitrailleuses lourdes. Par ailleurs, le Premier ministre Ariel Sharon a imputé hier à Damas la responsabilité de tirs de roquettes contre le territoire israélien à partir du Liban. «La Syrie est responsable des incidents» à la frontière nord d’Israël, a déclaré M. Sharon aux journalistes lors d’une visite au QG du secteur nord de l’armée israélienne, à Safed. Selon lui, ces tirs ont été «effectués conjointement» par le Hezbollah et le FPLP-CG basé à Damas. Il a accusé par la même occasion l’Iran de pousser vers une escalade militaire à la frontière libano-israélienne. «Nous sommes prêts à agir ayant achevé nos préparatifs», a ajouté M. Sharon, sans autre précision. Israël réagira «très durement» à toute nouvelle attaque, avait indiqué auparavant dans la journée un responsable israélien après une réunion du cabinet de sécurité consacrée à l’aggravation de la situation à la frontière libano-israélienne. «Nous ne pourrons pas tolérer de nouvelles attaques et provocations du Hezbollah», a dit ce responsable à la présidence du Conseil. «Si elles se produisent, Israël réagira très durement en sachant que nous considérons la Syrie et le Liban comme responsables des agissements du Hezbollah», a-t-il ajouté avant de poursuivre : «La Syrie porte la plus grande responsabilité de ce qui se passe car elle a empêché l’armée libanaise de se déployer dans le Liban-Sud pour empêcher les agressions du Hezbollah». Annan condamne Le centre d’information des Nations unies à Beyrouth a fait paraître un communiqué dans lequel le secrétaire général Kofi Annan «condamne fermement l’agression délibérée commise par des éléments du Hezbollah sur des observateurs militaires de l’Onu sans armes». Le secrétaire général, poursuit le communiqué, «rappelle à toutes les parties leurs responsabilités envers la sécurité et la liberté de mouvement des observateurs de l’Onu». «Le secrétaire général réitère que toute escalade de la tension le long de la ligne bleue pourrait avoir de graves conséquences pour la paix et la sécurité dans la région», conclut le communiqué.